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Dr Awalou Ouédraogo, Directeur général de l’ENAM : « Aucun énarque ne sera remis à la Fonction publique pour intégration sans avoir validé le stage militaire »

LEFASO.NET
vendredi 23 août 2019.

 

A la tête de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM) depuis mars 2018, Dr Awalou Ouédraogo semble bien imprimer un nouvel élan à l’institution. En tout cas, beaucoup de choses se disent sur sa politique, dont l’une des incarnations est le stage militaire obligatoire pour tout pensionnaire de l’ENAM (le premier contingent est au Groupement d’instruction des forces armées depuis le 11 août 2019). Pour en savoir davantage sur cet « anglo-saxon », sa vision pour cette institution de formation de cadres, nous l’avons rencontré en cet après-midi de mardi, 13 août 2019 à son bureau à l’ENAM. Au-delà de son institution, il a été question de la vie du pays. Tout dans cette interview !

Lefaso.net : Qui est le nouveau Directeur général de l’ENAM ?

Dr Awalou Ouédraogo : Avant tout propos, permettez-moi de remercier Lefaso.net pour l’occasion que vous me donnez de communiquer sur les activés de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), que j’ai le privilège de diriger depuis un peu plus d’un an.

Revenant à votre question, disons que je me nomme Awalou Ouédraogo ; titulaire d’un PhD en droit international de l’Institut des hautes études internationales et de développement de l’Université de Genève (Suisse). Juste après ma thèse, le destin m’a conduit à Toronto, précisément à l’Université York où j’enseigne les relations internationales, le droit international, la sécurité, la guerre et la paix depuis 2010.

Depuis environ un an et demi, les nouvelles autorités de notre pays m’ont fait appel pour apporter ma petite contribution à l’édifice de cette prestigieuse école. A travers une approche anglo-saxonne basée sur le pragmatisme, j’essaie d’imprimer une nouvelle dynamique à l’ENAM. 

En général, ceux qui ont duré à l’extérieur, notamment dans les pays anglo-saxons, éprouvent des difficultés à s’adapter une fois de retour au pays. Comment avez-vous vécu votre intégration dans l’administration publique burkinabè ?

Il faut même dire que le processus est en cours, il n’est pas encore terminé. Le véritable problème en Afrique, et au Burkina en particulier, c’est le modèle franco-français. Ce modèle n’a jamais marché nulle part. C’est un modèle qui empêche l’individu de laisser éclore son potentiel. Tout doit venir du haut. On se satisfait des grands titres ronflants. Quand on est nommé à un poste de responsabilité, on se croit le centre du monde et on écrase ses collaborateurs. Avec un tel état d’esprit on ne peut pas avancer.

La principale difficulté que je rencontre, est comment faire la synthèse entre le pragmatisme et la lourdeur institutionnelle et administrative de notre modèle actuel. Dans notre modèle français, tout problème doit trouver sa solution dans un texte. Or, il n’y a aucun texte au monde qui saisit le fait social dans toute sa complexité.

C’est pour cela que les anglo-saxons mettent l’accent sur les grands principes et laissent l’acteur utiliser le simple bon sens pour décider. Notre modèle administratif nous empêche d’aller vite et cela fait 60 ans que nous tournons en rond. Je pense que la principale difficulté se situe à ce niveau ; comment adapter le pragmatisme anglo-saxon à un environnement où on considère les étiquettes, les titres, les rangs...

C’est donc cette nouvelle approche que vous voulez imprimer à l’ENAM !

Oui bien sûr. Il est incontestable qu’il y a un changement substantiel dans le système de la gouvernance et le leadership à l’ENAM. C’est désormais un management participatif. La période des étiquettes est finie. Chaque collaborateur est valorisé et impliqué dans le processus décisionnel. Nous devons travailler deux fois plus pour rattraper notre retard.

Justement parce que la principale ressource d’un pays c’est sa ressource humaine ! Chaque Burkinabè, chaque individu-collaborateur, a une intelligence, un potentiel qui lui est propre. Le responsable, simple chef d’orchestre, doit réussir à fédérer tout cela pour atteindre la finalité de l’institution. Le responsable n’est rien tout seul. C’est ce modèle anglo-saxon qui marche actuellement.

Des titres ronflants dans lesquels semblent se complaire certains qui en abusent même !

Hélas, oui ! Paradoxalement, ils ne le font pas lorsqu’ils sortent d’ici, mais une fois rentrés au pays ils se comportent ainsi. C’est cela le drame. Un directeur général, quand il arrive en occident il fait comme tout le monde. Par contre, quand il est à Ouagadougou, il devient inaccessible et il exige des autres un traitement spécial, comme s’il était plus important que les autres. C’est un état d’esprit qu’il faut forcement revoir, si on veut avancer. Un responsable est, avant tout, au service des autres. Il a un devoir de reddition de comptes envers le peuple burkinabè.

L’ENAM va donc être un prétexte pour transformer radicalement notre fonction publique et, partant, la société burkinabè toute entière. La formation à l’ENAM contribuera à façonner un nouveau type d’agent public qui est conscient que nous devons travailler ensemble pour augmenter la richesse nationale.

Il faut revenir aux fondamentaux de l’action publique et l’agent public est au service de la nation peu importe le salaire qu’il a. C’est un privilège d’être un serviteur de l’Etat. On ne vient pas à la Fonction publique pour être riche.

La relecture des curricula était donc l’une des priorités que vous aviez identifiées !

Exactement. Il fallait changer radicalement les choses. Comme vous le savez, chaque institution doit avoir une vision ; où est-ce qu’on veut être dans dix, vingt, trente ans, etc. A partir de là, vous clarifiez les actions stratégiques à développer pour atteindre l’objectif. Pour l’ENAM, il fallait une refonte totale des curricula pour intégrer les outils pédagogiques fondés sur le modèle anglo-saxon. C’est ce que nous avons fait.

Les futurs cadres du pays ne viendront plus à l’ENAM pour réapprendre des théories déjà apprises à l’Université. Il faut du pragmatisme. C’est désormais la formation expérientielle. Vous venez apprendre un métier et développer une expertise dans un domaine. Quels sont les outils techniques que vous devez avoir pour être meilleur dans votre domaine ?

C’est pour cela que j’ai étendu le stage sur quatre mois, sanctionné par une note attribuée par le maître de stage et un rapport évalué par un enseignant (le stage compte pour 30% de l’évaluation finale de l’élève). Le stage ne se fera plus au mois d’août où les stagiaires n’apprennent pas grand-chose puisque l’administration elle-même est en vacance ; mais plutôt aux mois d’octobre à février. Si vous ne le validez pas, vous échouez et l’ENAM en tire les conséquences.

Ensuite, tous les cours comptent pour 40% dans l’évaluation finale. Si vous vous absentez, c’est votre problème, on vous attend à l’examen unique de sorti. Avant, les gens sortaient de l’ENAM et ils se plaignaient qu’ils n’avaient rien appris. C’est une aberration qu’il fallait corriger !

Le problème de ce pays, c’est la qualité dans la formation des ressources humaines. Formons bien les agents publics. Si nous avons des agents bien formés, ils vont savoir que nous n’avons pas deux pays. Ils sauront également que mieux vaut avoir des services publics de qualité que d’avoir de gros salaires ; parce que si vous avez un bon service public de santé, un bon service public de l’éducation, de l’eau potable, d’énergie, de route, votre salaire de 200 mille vous suffit. Mais vous pouvez avoir un salaire de quelques millions et envoyez votre enfant malade à l’hôpital qui va mourir parce qu’il n’y a pas un simple bon scanner !

Il faut revenir aux fondamentaux de l’Etat et expliquer la destinée collective que nous constituons. Si nous perdons nos valeurs, si nous ne respectons pas les principes de la gouvernance politique, économique et sociale, personne ne gagnera et c’est tout le monde qui perd. J’ai le cœur meurtri, lorsque je vois cette jeunesse qui pense que chacun doit tirer la couverture sur lui.

On a perdu notre vivre-ensemble. On a perdu ce qui fait de nous un peuple unique, exceptionnel. Quand vous sortiez du Burkina et que vous êtes Burkinabè, vous étiez respecté. Notre mythe fondateur de l’homme intègre était bien connu surtout à l’étranger !

Certains de vos prédécesseurs ont au moment de leur départ, confié et même déploré que le milieu est réfractaire aux changements. Quel a été votre constat et comment avez-vous réussi à mettre en route le processus des réformes ?

Tout est dans la manière. Si vous ne mettez pas la manière dans ce que vous faites ; ça ne marche pas. Et cette attitude, c’est à tous les niveaux qu’on doit l’avoir ; du plus grand boss au plus petit boutiquier du quartier.

Personne n’aime le changement et c’est normal, c’est naturel. Mais lorsque vous expliquez l’intérêt du changement, son urgence et son importance, tout le monde adhère. Les gens ne sont pas des idiots ! Tout le monde sait qu’au Burkina, d’une manière générale, notre système éducatif est en panne.

Ce n’est pas moi qui le dis, c’est un constat synchronique dans nos écoles, nos lycée et centres de formation professionnelle, nos universités. Ce sera un véritable désastre collectif, si nous n’avons pas le courage de réinventer l’école burkinabè. Ce n’est pas une question de politique politicienne, c’est la survie même de notre notion dont il est question.

Aux confins de la crise du système éducatif, se trouve un sérieux problème de palification stratégique. Je vous donne un seul exemple. L’ENAM est entrée depuis 2010, dans une politique de déconcentration. On a créé six IRA (Institut régional d’administration : Bobo, Fada, Dédougou, Ziniaré, Ouahigouya, Gaoua).

Conséquence, le budget qui est alloué à l’ENAM pour son fonctionnement (sans connaitre une augmentation particulière) doit être divisé entre l’ENAM Ouaga et ses six IRA (il faut y nommer des directeurs régionaux, avoir une administration ; sans compter les frais de vacation qui passent de 83 à plus de 450 millions). C’est donc normal que l’ENAM n’ait plus d’argent pour investir dans les infrastructures ! Quand vous entrez à l’ENAM, avez-vous l’impression qu’on a affaire à un centre d’excellence ? Faites un tour à la GIMPA d’Accra.

Allez-y voir le sérieux avec lequel ils ont construit leur école d’administration. Mais, si vous allouez à l’ENAM un budget constitué de 90% de paiement des présalaires et des frais de vacation, et que vous démultipliez les charges sans aucune stratégie de développement sur le temps long, il ne restera plus rien pour investir.

Je peux donc dire que mes prédécesseurs ont fait ce qu’ils pouvaient. J’estime qu’il n’y pas pire folie que de faire la même chose, d’agir de la même manière et s’attendre à des résultats différents ! Nous avons décidé de rationnaliser la politique de déconcentration de l’ENAM par la fermeture de de quatre IRA.

On a suspendu leurs activités académiques parce que je n’en vois pas la pertinence. Au contraire, on a fait du tort à ce pays en formant des agents dans ces conditions. On a gardé deux IRA : Bobo et Fada ; parce qu’il y a des infrastructures réalisées à Fada grâce à la coopération allemande et à Bobo-Dioulasso sur le budget de l’Etat.

Ces deux IRA sont spécialisés, ils accueillent les élèves des cycles B et C tandis que les A sont à Ouaga. En restructurant les IRA, en changeant le contenu des curricula (les volumes honoraires ont été réduits pour aller à l’essentiel) on passe de 62 900 heures par année à 15 600 heures. Ce qui permet d’économiser environ trois quarts des frais de vacation.

Ces économies vont nous permettre de construire progressivement des infrastructures modernes pour les IRA. Il faut redonner à tous les élèves la fierté d’être un énarque c’est-à-dire un agent public bien formé qui aime sa patrie, qui a un langage et une attitude soignée et qui est au service de la nation. Il faut façonner un nouvel agent public depuis l’ENAM, telle est notre ambition.

En juillet 2018, lors d’une cérémonie officielle de sortie de promotion, vous vous adressiez en ces termes aux autorités (le Premier ministre) : « Je profite de l’occasion pour dire aux plus hautes autorités que plus rien ne sera comme avant à l’ENAM ». N’était-ce pas très ambitieux ?

Non pas du tout ! Vous convenez avec moi qu’effectivement plus rien n’est comme avant à l’ENAM. Il faut que les gens se rendent compte de la culture du résultat. Vous avez été à tel poste pendant tel nombre d’années, qu’est-ce que vous avez fait ? Rendez-nous compte. C’est le Burkinabè qui doit, in fine, décider. Mais on ne le fait pas. C’est plutôt la culture de la médiocrité, du travail bâclé, du folklore. En un an, nous avons changé substantiellement l’ENAM. 

Il faut que les jeunes soient meilleurs que nous ; c’est ce que les gens n’ont pas compris. Le progrès d’un peuple, c’est de faire en sorte que la nouvelle génération fasse mieux que l’ancienne. Il faut donc donner les instruments aux jeunes pour qu’ils soient meilleurs que la génération précédente. Donner à la nouvelle génération, les clés pour qu’elle innove, pour qu’elle soit performante. Nous sommes dans un grand ensemble mondialisé, un monde d’excellence où il n’y a pas de place pour les médiocres.

Bientôt, nous allons ouvrir un centre de langue, de sorte qu’à la sortie, l’énarque soit bilingue. Est-ce trop ambitieux de rêver grand ? Je pense que c’est parce qu’on rêve petit qu’on demeure de piètres acteurs. Quand on dit que nous sommes faits à l’image de Dieu, qui a déjà fait un selfie avec Dieu ? Personne !

C’est une image. S’il y a un architecte habile, qui a pu faire que le soleil se lève de façon extraordinairement régulière depuis la nuit des temps, et qu’on est à l’image de cet être-là, c’est que le génie de l’humain est potentiellement illimité. Mais ce qui arrive, c’est que nous, Africains, nous rêvons tout petit.

Avez-vous l’accompagnement nécessaire (politique, administratif, financier et humain) à même de faire en sorte que « plus rien ne soit comme avant à l’ENAM » ?

Il y a incontestablement un alignement des astres et cette situation facilite ma tâche. J’ai l’appui des plus hautes autorités du pays à commencer par le ministre de la Fonction publique. De toute façon, on n’a plus le choix et c’est ce que j’ai dit aux autorités. Soit on continue de faire la même chose et on aura les mêmes résultats, soit on accepte de reformer notre système pour de meilleurs résultats. S’il n’y avait pas l’accompagnement nécessaire, on n’allait pas atteindre le résultat déjà engrangé.

Comment votre décision d’instaurer un stage militaire de 45 jours, a été accueillie par les énarques ? Ne fait-elle pas doublon avec le SND ?

L’idée est née d’une discussion avec le Pr Séni M. Ouédraogo, Ministre de la Fonction publique et nous avons décidé de la mettre en application. J’ai aussitôt pris rendez-vous avec le directeur général du SND. Je lui ai exposé l’idée. Il m’a dit que sous la transition, un décret avait même été pris pour permettre à tous les jeunes de faire la formation militaire.

Cinq cent jeunes ont été formés, mais le processus n’a pas continué parce qu’il y avait un problème. Vous prenez des jeunes dans les quartiers, vous leur donnez une formation militaire et après, ils sont dans la nature. Cela peut être un couteau à double tranchant. Il fallait donc revoir les textes.

J’ai décidé d’aller voir l’Etat-major général des Armées et j’ai demandé au ministre de prendre rendez-vous pour moi. Il l’a fait et je m’y suis rendu avec mes collaborateurs. On a exposé l’idée que nous avions. Ils ont adhéré à notre vision. On a reprogrammé une deuxième réunion, puis une troisième réunion à laquelle ont pris part le directeur général du SND et son équipe.

Il s’est dessiné deux tendances : la première consiste à réviser tous les textes qui existent et à arrimer le SND avec ce que nous voulons faire. Ce qui signifie que le processus peut durer deux à trois ans. L’autre option, que j’ai suggérée, c’est qu’on va laisser comme tels le SND et ses textes, et faire du stage militaire un module à part entière. J’ai donc dit que nous allons proposer des Termes de références à soumettre à leur validation. C’est ce qu’on a fait. Ainsi, le stage miliaire ne remplace pas le SND. C’est un module de l’ENAM qui est délocalisé au camp.

Quel est le contenu de la formation ?

Il faut préciser que ce stage n’a pas pour objectif de former des militaires. Il vise à développer les valeurs essentielles d’une nation notamment l’ordre, la discipline, l’amour de la patrie, la loyauté. Son contenu est structuré autour de trois axes : une initiation aux métiers des armes (hygiène et secourisme, sécurité militaire, topographie, instruction sur le tir, armement…).

Cette partie du stage militaire fait 139 heures. La deuxième partie est consacrée à la formation civique et connaissance des armes (38 heures). La dernière partie vise la formation à l’esprit de corps (40 heures). Sur les 45 jours de stage militaire, les élèves auront seulement 20 heures d’éducation physique et sportive (EPS).

Il y a une visite médicale en amont. Un examen médical d’incorporation (pour voir si vous êtes aptes non seulement psychologiquement, mais aussi physiquement). A ce jour 27 sont déclarés inaptes définitivement tandis que 44 sont déclarés temporairement inaptes et pourront prendre part à certaines activités.

L’objectif final, c’est d’avoir des fonctionnaires qui ont la conscience du vivre-ensemble et agissent dans l’intérêt général. Je pense que c’est une grosse réforme qui va inspirer plusieurs autres écoles.

Pour le stage militaire de 45 jours, qu’est-ce qui est réservé aux recalés ?

Il y a deux catégories : ceux-là qui sont totalement inaptes ; parce que leur état de santé est tel qu’ils doivent suivre un traitement. Ceux-là suivront un séminaire en lieu et place de la formation de 45 jours. C’est un séminaire qui va se tenir ici à l’ENAM. La deuxième catégorie, ce sont ceux-là qui ont une incapacité passagère (une femme qui allaite ou qui est enceinte) ; ils sont exemptés cette année. Mais l’année prochaine, ils vont suivre la formation.

Faut-il comprendre que tout pensionnaire de l’ENAM est désormais soumis à ce passage au Groupement d’instruction des forces armées (GIFA) ?

Affirmatif, pour parler comme les militaires. Aucun énarque ne sera remis à la fonction publique pour intégration sans avoir validé le stage militaire. Au moment où je vous parle, ils sont 783 stagiaires au camp. Et il en sera ainsi les années à venir. Il faut que l’élève qui sorte de l’ENAM mérite le titre d’énarque.

Pensez-vous qu’à cet âge, l’objectif recherché à travers ce stage militaire sera réellement atteint ?

Votre préoccupation implique qu’on doit être fataliste. Je le refuse, parce que malgré tout, on a toujours des valeurs. Si le Burkina est toujours debout, c’est qu’il y a toujours des gens dans ce pays qui travaillent au quotidien, qui se soucient de son avenir.

Heureusement d’ailleurs ! Heureusement qu’il y a des Burkinabè qui sont toujours dignes, qui pensent au bien-être collectif et qui sont fiers d’être Burkinabè. Ils sont nombreux. C’est pourquoi vous avez 783 qui sont fiers d’aller faire les 45 jours de stage militaire. Il faut bien que le changement tant voulu commence quelque part. L’ENAM est fière d’être au cœur de cette renaissance. Il n’y a rien d’impossible pour un peuple. Je n’ai jamais cru au peuple burkinabè que maintenant.

Dans vos réformes, vous avez décidé d’impliquer désormais les acteurs du secteur privé burkinabè (hommes d’affaires) dans la formation des stagiaires. Quels seront les mécanismes et modalités d’intervention de cette catégorie d’intervenants appelés professeurs associés de l’ENAM ?

Effectivement, cela fait partie de ma vision de la formation expérientielle. Quand on regarde l’ENAM, les infrastructures ne sont pas de qualité ; il n’y a pas de terrain de sport digne de ce nom ; quand vous entrez dans les salles, ce ne sont pas celles d’un centre d’excellence. Dans notre modèle franco-français, on attend tout de l’Etat.

Et l’Etat lui-même se tourne souvent vers les partenaires techniques et financiers. Un tel système ne peut nous mener au développement. Quand vous partez dans les Universités de référence les grandes infrastructures ne sont pas construites par l’Etat mais le privé.

Vous convenez avec moi que nous avons des milliardaires dans ce pays. Qu’on les aime ou pas, le constate est là. Tel monsieur ou telle dame est parti de rien, il y a à peine trente ans, mais aujourd’hui il/elle est à la tête d’un empire financier aujourd’hui.

C’est un génie ! Alors, pourquoi voulez-vous que ce personnage ne puisse pas partager son expérience aux énarques ? Ce d’autant que, in fine, l’administration est au service du privé ! Quand les gens viennent demander les documents administratifs, c’est pour aller faire leurs business.

Nous avons monté un projet, intitulé « la valorisation des champions nationaux », inspiré du modèle anglo-saxon. Nous avons approché les uns et les autres. Evidement tout est dans la manière. Accompagné du ministre de la Fonction publique, nous nous sommes déplacés pour rencontrer les différents acteurs et nous leur avons exposé l’idée.

Le projet a deux volets : financer les infrastructures (construction, rénovation), qui vont porter le nom du champion. Comment pouvez-vous imaginer qu’une école comme l’ENAM ne dispose pas d’une bibliothèque digne de ce nom or, la science se trouve dans les livres. Un des champions va financer la bibliothèque d’une valeur de 640 millions.

Elle sera connectée à toutes les grandes revues savantes. L’infrastructure va porter le nom de celui qui va la financer. Il y aura également un amphithéâtre moderne, un complexe sportif avec tribune, un restaurant où chacun peut manger selon sa bourse. Quand on met le tout ensemble, ça fait presque deux fois le budget de l’ENAM, mais sans 1 franc de l’Etat.

L’autre volet du projet est académique. En tant que professeurs associés, les champions viendront enseigner ici. J’ai développé quatre modules que chacun va venir dérouler. Ceux qui sont chargés de piloter la politique économique et sociale de ce pays sortent de l’ENAM. 

Mais, ils sont très peu à savoir que l’administration est au service du privé et que l’Etat ne se confond pas au Gouvernement. Quand ils vont écouter ces hommes et femmes, ils vont se rendre compte des exigences contemporaines du monde des affaires et de l’importance du secteur privé dans le développement économique d’un pays.

Quel est votre mot de la fin ?

Ma vision dans le moyen et long terme est que L’ENAM sera un centre d’excellence et d’innovation en administration publique. Dans cette dynamique, l’ENAM doit donc redevenir l’institution qui développe les compétences requises et les talents uniques de chaque élève, nourrit leur capacité à penser de manière critique, et les inspire à devenir apprenants à vie en quête continuelle de connaissances et de performance.

Elle doit repousser les limites et les structures du savoir, du savoir-faire et du savoir être ; et éduquer nos agents publics à devenir des citoyens intègres, informés, motivés et courageux qui ont l’humilité de travailler ensemble pour le bien commun et la volonté de montrer l’exemple pour bâtir une société plus juste et pacifique.

Notre fonction publique aujourd’hui est à bout de souffle. Ceux qui mettent ce pays en retard, ne cherchez pas loin, ce n’est pas le cultivateur de Wara ou Soumousso, ce sont nos intellectuels. L’intellectuel burkinabè est co-responsable du piètre état de notre pays. On n’est même pas capable de réfléchir par nous-mêmes. On n’a plus la fierté d’apprécier nos propres valeurs culturelles. Nos sociétés n’avaient rien à envier à l’Occident.

Tant que nous ne reviendrons pas à nos assises culturelles, sociologiques et être décomplexés dans nos têtes, à commencer par nos dirigeants, il n’y aura point de développement. J’ai toujours martelé cette vérité simple à mes étudiants occidentaux : le Burkina Faso a tout ce que les autres peuples n’ont pas ! Ce qui nous manque, ce sont des hommes et des femmes décomplexés à tous les niveaux pour nous tirer vers le haut et nous faire rêver en grand. A force de mimétisme scandaleux, nous ne deviendrons jamais les autres, mais cesserons certainement d’être africains.

L’ENAM va contribuer à cette prise de conscience individuelle et collective.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net



Messages

  • Faux !!! comment valider le stage militaire si on est inapte au sport ? est-ce à dire que les personnes handicapées physique n’auront plus accès à votre ENAM ? Au lieu de gaspiller l’Argent du peuple dans le populisme inutile, équipez nos soldats motivez les et prenez les en charge quand ils sont bléssés, assurez la prise en charge des ayant- droits. Le Reste n’est que tergiversation.

    Passakziri

    • @Passakziri tu es de mauvaise foie sinon il a bien expliqué pour toutes les categories, Relit l’article attentivement et tu auras la reponse a ta question. Ta reaction montre que tu es refractaire au changement.

    • Passakziri, quand on lit une analyse aussi rigoureuse d’un tel niveau, on s’assure qu’on a bien compris avant d’étaler ses limites. Félicitations au DG pour l’excellente qualité du diagnostic et des réformes en cours. Tout le problème, reste la stratégie d’ensemble au niveau de l’Etat. C’est un bon début et pour qu’il ait un impact, il aurait fallu que l’initiative de ces réformes majeures dans les formations des agents publiques soit partagée et entérinée par les autres grandes écoles. Si les énarques sont les seuls bénéficiaires, la probabilité reste élevée qu’ils retombent dans les mêmes tares. Imaginez-vous que l’ENAREF, les écoles de santé, les ENEP, qui ensemble constituent les gros contingents de l’administration soient allergiques à de telles réformes mêmes adaptées au contexte de chaque école, les énarques malgré les acquis pourraient être un carreau de sucre dans la mer. Si seulement les élites dirigeantes au premier plan amélioraient leur gouvernance par le (bon) exemple, cela facilitera la tâche de reconquêtes des valeurs perdues. L’ENAM peut être un cas témoin mais il aurait fallu d’abord l’institutionnaliser comme la transition avait souhaité de le faire en lui donnant un contenu adapté. A vous suivre, il se pourrait que la relecture éventuelle du texte juridique de la transition y relatif soit une option. Encore merci pour cette interview de bonne facture, très instructive.

    • Ziri, passakziri ditaziri, ziribeneda ! C’ east centre CRT état de penser que CE brave fils due pays s’insurge. I’ll estvbien dit que pour led inaptes I’ll y aura in séminaire. Que vaut me nombre des inaptes par rapport aux autres. De gràce

    • Pas simple quand on ne comprend pas. Il faut bien lire l’article.

    • Les inaptes definitifs ne sont pas concernés par le stage militaire

  • Bravo. Vous êtes notre deuxième Thomas Sankara. Dieu vous donne la force et la santé d’aller de l’avant. Il faut aussi que les autres écoles de formation professionnelle vous emboîtent le pas. Nos lycées, collèges et universités en ont besoin. En ces temps sombres que traverse notre pays, cette réflexion de très haut niveau est un éclairci majeur et invite à l’espérance. Merci au Pr Séni OUEDRAOGO qui a vous fait venir de Toronto et pour l’appui qu’il continue de vous apporter pour vous aider à réussir. Que les autres ministres aussi sachent détecter les talents partout où ils se trouvent pour les amener à servir le pays. Le Burkina Faso vivra grâce à l’intelligence constructive de ses fils.

  • Bon vent au Dr Awalou OUEDRAOGO. Je suis ébloui par votre analyse qui a diagnostiqué les principaux maux de notre sous développement qui font que l’État est au service de ses serviteurs à savoir les fonctionnaires, et non le contraire. Être fonctionnaire ne doit pas être une situation de rente. Le fonctionnaire qui veut devenir aussi riche, sinon plus riche que le boutiquier du coin s’est trompé de métier. Le poisson pourrit par la tête donc les fonctionnaires sortis de l’ENAM doivent être des modèles à tous points de vue. Le mérite doit redevenir une valeur cardinale qui mérite d’être valorisé au delà de toutes autres considérations qui aliènent l’administration publique, mettant l’État au banc du politique dont l’essence est la temporalité. Depolitisons donc l’administration publique et nous constaterons que les curseurs vont positivement bouger.
    Monsieur le Directeur Général de l’ENAM votre mission semble titanesque mais j’ai la certitude que vous réussirez si vous avez les coudées franche. Vous avez mes encouragements pour votre vision innovante de l’avenir de cette vénérable Institution qu’est l’ENAM.

  • Bon vent au Dr Awalou OUEDRAOGO. Je suis ébloui par votre analyse qui a diagnostiqué les principaux maux de notre sous développement qui font que l’État est au service de ses serviteurs à savoir les fonctionnaires, et non le contraire. Être fonctionnaire ne doit pas être une situation de rente. Le fonctionnaire qui veut devenir aussi riche, sinon plus riche que le boutiquier du coin s’est trompé de métier. Le poisson pourrit par la tête donc les fonctionnaires sortis de l’ENAM doivent être des modèles à tous points de vue. Le mérite doit redevenir une valeur cardinale qui mérite d’être valorisé au delà de toutes autres considérations qui aliènent l’administration publique, mettant l’État au banc du politique dont l’essence est la temporalité. Depolitisons donc l’administration publique et nous constaterons que les curseurs vont positivement bouger.
    Monsieur le Directeur Général de l’ENAM votre mission semble titanesque mais j’ai la certitude que vous réussirez si vous avez les coudées franche. Vous avez mes encouragements pour votre vision innovante de l’avenir de cette vénérable Institution qu’est l’ENAM.

  • Bravo Dr Awalou OUEDRAOGO, vous donnez de l’espoir à notre peuple qui doit prendre son destin en main et qui commence à désespérer. Comme votre prénom le l’insinue ( en Arabe ) vous êtes sans doute le premier à vous attaquer au monstre qu’on a construit depuis l’indépendance et qui commence à nous dévorer. Et vous confirmez que nous devons tout en conservant notre identité aller sans ego et avec humilité à l’école des meilleures pratiques que l’humanité a pu produire dans dans le monde. J’ajouterai en nous départissant de nos comportements immatures d’insurgés permanents sans vision sans objectif. Un peuple sans éducation sans organisation sans valeurs et sans vision n’est pas plus qu’ un troupeau du règne animal dont nous somme issu.
    Çà été un plaisir de lire votre interview. Courage et bon vent à votre combat salutaire.

  • Passakziri n’a rien compris quand on a niveau qui tend vers zéro évite de lire le docteur car ça te dépasse ou bien tu ennemi du bien du Burkina

    • Ecooutez. Je n ai que foutre des populistes ,docteur ou professeur ou même sans niveau. Je vous le dis encore, c est une ineptie cette histoire de stage pour ces fonctionnaires. Ces fonds peuvent être investis ailleurs. Mais non. Le Burkinabé d aujourd’hui n aime que les flatteurs et le mouta - mouta.
      Passakziri

  • J’ai voulu répondre à Passakziri mais je me suis dit que cela ne vaut pas la peine. A vous Dr AWALOU, je vous souhaite plein de succès. A vous lire, je suis ravie de voir qu’il y a encore des gens qui se soucient du bien être du Burkina. Vous allez rencontré des difficultés mais courage. Que vraiment la grâce de Dieu, sa sagesse et sa protection soit votre partage. Restez intègre, donnez l’exemple et continuez de travail. Le peu que vous avez fait en un an est déjà grand. Je ne vous connais pas mais je suis très fière de ce que vous avez déjà fait. Je prierai que vous puissiez réussir votre mission à l’ENAM.
    Shalom

  • Merci et toutes mes félicitations mon frère. Vous êtes un vrai guide et je prie que Allah vous donne la force et longue vie pour continuer à aider le Burkina Faso. on a besoin des hommes commes vous. je vous rassure que vous approche très originale. Ne vous limitez pas à l’EANAM, faites des propositions pour les autres secteurs. cela va sans doute aider beaucoup le Burkina.
    Courage et bon vent mon frère.

  • Vous êtes exeptionnel Monsieur le DG. Courage et que Dieu vous assiste.

  • Hey honnetement j’adore ce gars. Il est bon dans ce qu’il fait. Meme quand on n’aime pas le lièvre il faut reconnaitre qu’il cour vite. C’est cette nouvelle generation de Burkinabé dont on a besoin. Seul les disapo sont decomplexé et ameme de faire face aux occidentaux. La diaspora a sa place au pays et arretez de dire comme il n’a pas vecu au pays bla bla bla... Ce disque est rayé a jamais car au pays vous vous faites toujours avoir par les autres.
    Seuls les diaspo peuvent contrer les occidentaux qui viennent vous mistifier ici.

  • Tres bonne vision. Très bonne approche de la valorisation du capital humain. Je partage avec vous l’idée de l’échec du modèle français de gouvernance ( la preuve en est l’émergence du modèle anglo-saxon comme système de management et de gouvernance au sein des institutions françaises, à commencer par l’Elysee), de l’arrogance des élites francophones africaines vis à vis de leurs collaborateurs, et de la nécessité d’un travail profond pour décomplexer l’africain vis à vis de l’occidental notamment par la valorisation de notre legs coutumier. Je vous souhaite de tout coeur de réussir votre mission et surtout, d’être compris par tous. J’espère que votre approche altruiste de la fonction publique fasse école dans toutes les autres institutions républicaines burkinabè. Ne lâchez rien, tenez bon.
    Dr Windata ZONGO

  • Merci Dr , vous êtes un troisième Thomas Sankara après le président Roch Marc Christian KABORE qui refuse de céder à la pression de la France. Je serai content de vous voir un jour premier ministre du Roch KABORE pour imprimer et changer les mentalités de nos concitoyens et concitoyennes. Le Burkina à besoin des hommes comme vous . Bon vent à vous et nous souhaitons vous relire très prochainement sur d’autres nouvelles mesures.

  • Bon courage au Dr Awalou OUEDRAOGO. Que Dieu vous accompagne dans votre mission

  • Vous avez notre soutien total, grâce aux hommes comme vous le Burkina ira en avant. Votre vision est celle qu’il nous faut pour un Burkina nouveau . Merci encore Dr Awalou

  • Dr Awalou. Je respecte ce que vous faite comme travaille à l’ENAM. C’est un bon job comme aiment le dire les anglo saxon. Vue que vous êtes un adepte du modèle anglo saxon vois n’êtes pas réfractaire au débat. De Awalou je ne suis pas d’accord avec vous sur l’échec du model français au Burkina. Je vous rappelle que la France est membre du G7. Donc son modèle marche. Dr Awalou il faut avoir le courage de dire que au Faso on applique ni le modèle anglo saxon ni le modèle français. On applique le modèle Burkinabè. Vous savez dans le modèle français on évite le copinage avec le privé. On recouvre correctemnt les impôts et on construit le pays. Exemple la taxation dernièrement des GAFA. Pas besoin d’aller fléchir l’échine devant le privé. Vous pensé que EBOMAF qui vient de donner 540 millions ou Coris Bank qui a donnée 500 millions c’est pour du sociale ? Ne soyons pas naïfs. C’est un partenariat gagnant gagnant. Vous êtes sûrement au courant de l’affaire qui a conduit à la démission du ministre De Rugi en France. C’est ça le modèle Français. La culture de l’honnêteté. Venons en au modele social français. Santé retraite logements etc. L’un des système les mieux organisés et les plus généreux au monde. Je terminerai en vous faisant simplement observer que Macron est un pure produit francais mais qui a été aussi un champion de la finance dans le systeme anglo saxon. Donc si au Faso on applique correctement le modèle français à la lettre ça va marcher. Si c’est aussi le modèle anglo saxon à la lettre ça va marcher. Mais c’est le modèle hybride à la burkinabè qui à montré ces limites. Exemple. Dans un PPTE comme le Faso le Maire de Ouagadougou à une Toyota Land Cruiser V8 comme véhicule de fonction. La mairesse de Paris n’a pas un véhicule aussi chère. De Awalou vous fait un bon job point barre. Mais je vous demande de ne pas imputer vos résultats au modèle anglo saxon uniquement. C’est le modèle burkinabè simplement qui s’améliore.

    • Mon type il faut bien lire et vous instruire avant de répondre. Lorsqu’on parle de modele c’est pas le système social dont les africains bénéficient bcp la bas. C’est le modèle administratif et oui, il est en déclin. Y a qu’à voir sur place comment les choses évoluent dans les entreprises. Y a plus de bureaucratie encombrante. C’est fini. Le modèle est anglo saxon. Et quand tu parles de macron qui est un produit français là sache que le modèle des grandes écoles dont Macron est un produit, s’inspire du monde anglo saxon, pas des universités qui elles mêmes sont en train de basculer dans ce modèle. Et sache pour ta gouverne que Macron à fait un grand tour dans le privé hors de France avant de revenir comme conseiller de Hollande. Macron lui meme dans ses discours vante le modèle anglo-saxon et pire, s’exprime même dans cette langue quand il s’agit des discours en direction du monde des investisseurs. Ce qui n’est jamais arrivé en France. Enfin, le modèle français dont tu parles est en train d’être deconstruit par ce même macron. Demande à tes frères qui y vivent si le système de redistribution est tjr le même.
      Informéz vous, lisez avant de chercher à critiquer.

    • D’accord avec vouS SAW. Le modèle français ou anglo saxon n’a pas de problème. C’est nous même le problème. Je ne reviens pas sur vos exemples. prenons l’exemple de l’armée. Nous nous plaignons des bases étrangères chez nous. Mais ces bases militaires étrangères existent dans d’autres pays mais ça n’a pas empêche leur développement : L’Allemagne accueille la plus grande base militaire américaine à l’extérieur, mais ce pays est-il développe ou pas ? Le Japon est protégé par les USA, de même que la Corée du Sud. Ces pays sont-ils développés ou pas ? C’est nous même le problème d’abord. En quoi le modèle français nous dit qu’on doit venir au service à 9 h et repartir à 14 h ? Il y a la limitation des mandats présidentiels en France, mais dans l’espace francophone, c’est difficile à prendre ? Quand nous circulons dans nos véhicules et qu’on ouvre les portières pour jeter les mouchoirs sur la chaussée, c’est le modèle français comme ça ? Si le modèle français est mauvais pourquoi on part se soigner en France ?

  • Merci pour cette marque des grands hommes de ce pays. Dr u courage au DG ENAM pour les réformes audacieuses entreprise. Vous serez combattu mais vous serez aussi soutenu. Dieu vous garde.

  • Faut pas faire dépenser l’état pour rien. En 45 jours on ne peut apprendre juste qu’une partie de la formation militaire de base (connaitre le maniement de quelques armes, le sport, le garde à vous, ...etc), ça n’a pas de plus value pour la nation. Sous la RDP, c’etait 12 mois et les appelés assuraient la garde, executaient des travaux d’interet commun, cultivaient des champs, faisaient du jardinage...etc Est-ce que vos enarques accepteront par exemple d’aller assurer la garde à Koutougou, de curer des caniveaux gratuitement ??

  • Merci M. Ouedraogo. Je remarque vous avez bataillé ferme pour imposer l’idée du service militaire. voyez, ils n’ont pas eu l’idée ou le courage de l’appliquer, quelqu’un vient avec un plat cuit et fumant et vous cherchez des manières pour refuser. c’est le drame du Burkina. quand vous emettez une idee, on cherche comment vous démontrer que ce n’est pas possible. on ne cherche pas à l’améliorer mais à dire non tout simplement. je propose que toutes les écoles professionnelles intègrent ce module. et que tout élève admis au BEPC aille d’abord faire son service civique avant d’entrer en Seconde. aeugene

  • Félicitation au DG pour son courage. C’est l’un des responsables burkinabé a vouloir réellement le bien du pays. Il est en avance sur les autres DG tout comme Le Capitaine SANKARA l’était également . Beaucoup vont critiqué mais qu’il soit imperturbable car le véritable changement commence ainsi.
    La patrie ou la mort nous vaincrons

  • Waouuhh ! Je suis tout ébloui par cet homme. Courage et bon vent ! Vous avez notre soutien indéfectible.

  • Toutes mes félicitations au DG ENAM pour cette vision et les initiatives pour la réaliser. J’ai apprécié l’idée de cette formation civique et militaire au vue de ses objectifs. Il serait même judicieux que nos collèges et lycées, nos universités et nos écoles de formation de fonctionnaires (enep, ensp,infts,ensk,enaref,etc) essaient de lui emboîter le pas. Ne serait-ce que pendant deux semaines par an sur leur site. L’objectif est noble. Courage M. Awalou Ouedraogo. Bravo au ministre de la fonction publique qui l’accompagne dans ce projet.

  • Apres lecture de votre interview mr le DG et en tant que ancien enarque j,apprecie à sa juste valeur les reformes que vous avez engagé. Sans nul doute l,ENAM mettra des outputs beaucoup plus competents au profit de notre administration. Cependant, je doute que si la reforme ne concerne que l, ENAM, l,impact sur la fonction publique sera insignificant. Parce que les politiques burkinabes depuis pratiquement des decennies n,ont pas mis l,enarque aux centres du pilotage de l, administration. Donc si ce n,est pas une strategie qui impliquerait toutes les ecoles, ça sera peine perdue. Parce que les enarques ne seraient prets à un sacerdoce quand la fonction publique permet àd,autres d,etres riches et meme tres riches.Contrairement à de que certains pensent, les enarques ont toujours ete bien formés en ce qui concerne le sens l,Etat, de la republique. Mais c,est la pratique dans la pratique dans notre fonction publique qui change les valeurs des adminstrateurs. Donc j,imagine que c,est une strategy qui concerne l,ensemble des ecoles qui devraient aboutir à une Renaissance de notre fonction publique.En tout bon vent à vous, on voit la volonté et la sincerité en vous.Maintenant est ce que le burkinabè actuel est pret à suivre votre vision ? Les reformes engagees par le ministere de la fonction publique etateint salutaire mais mais vous avez vu que ça ete stoppé. Bon !!!!

  • Vous êtes un visionnaire. Le hic, sous nos tropiques, les gens ont marre de vision. C’est le quotidien qui les préoccupe. A commencer par certains politiques.Surtout, ne croyez pas qu’on laissera les coudées franches pour mener à termes cette ambition car la Gouvernance se complaît même dans cette piteuse situation qui maintient dans une ignorance, tremplin des mêmes dirigeants. Quoiqu’il en soit attelons notre char Burkina bè à une étoile. Bon vent DG !!!!

  • Vous êtes un visionnaire. Le hic, sous nos tropiques, les gens ont marre de vision. C’est le quotidien qui les préoccupe. A commencer par certains politiques.Surtout, ne croyez pas qu’on te laissera les coudées franches pour mener à termes cette ambition car la Gouvernance se complaît même dans cette piteuse situation qui maintient dans l’ignorance, tremplin des mêmes dirigeants. Quoiqu’il en soit attelons notre char Burkina bè à une étoile. Bon vent DG !!!!

  • Enfin de l’espoir pour un service public de meilleure qualité avec des agents compétents et consciencieux au Burkina ! Bon vent à vous M. OUEDRAOGO !

  • Au moins, eux ils sauront que quand ça crépite, on se met à l’abri ou à défaut on se jette à terre. Pas comme les moutons qui tentent de filmer la scène avec leur smartphone pour le poster sur les réseaux sociaux, au risque de prendre une balle perdue. D’ailleurs, aujourd’hui, les assassins, pseudo terroristes, tueurs de paysans agriculteurs s’en donneront à cœur joie avec plus de victimes.

  • Que Dieu donne le courage et l’hnnetete aux “dirigeants” de laisser le Dr. Ouedraogo a sa place. I’ll a de bonnet idees et n’a pas besoin de ce poste. Et que ceux qui veulent le combattre restent sur le meme terrain, celui des idees et la contradiction.

  • Bravo à ce monsieur ! Tout le système éducatif du Faso devrait être repensé ainsi et viser le pragmatisme, l’innovation, l’intégrité, le travail...bref, nos valeurs !

  • Papou. C’est bien de me dire d’aller m’instruire car on ne fini pas d’apprendre. Merci pour ton cours sur le parcours de Macron. Au fait vous savez que wikipedia existe ? Papou vous ne m avez pas compris. Mais je vais juste vous faire remarquer que l’on peut aimer la France ou la détester mais force est de reconnaitre que c’est une grande puissance depuis des siècles. Donc moi j’estime que le modèle français marche. Vous n’allez quand même pas dire que l’ ENA n’est pas une grande école ? Je n’ai pas critiqué le DG ENAM j’ai juste donné mon point de vue sur ce qu’il a dit sur le déclin du modèle français. Je suis convaincu que DG ENAM doit aimer ceux qui apprécient son travail mais qui ose ouvrir un débat contradictoire sur certains points. Papou moi je ne suis pas un Beni Oui Oui. Ah mon type comme c’est DG ENAM qui a dit. C’est vrai. Circulez il n’y a rien à voir. C’est pas mon genre.

  • Dr Awalou Ouedraogo a developpe clairement les traits qui fondent la reussite des grandes nations dans le monde. D’accord, avec ouaga car ce compatriote a une vision multidimensionelle et profonde qui va faire sortir l’ENAM de sa lethargie. Courage a Dr ouedraogo pour ses innovation car "tout ce qui sort de l’imagination de l’homme est realisable pour l’homme.". Il faut simplement y croire. Que Dieu vous accompagne. Salut.

  • Très bonne vision. Je vous félicite pour ce courage et la vision. En effet, de nos jours c’est le modèle de co-construction qui permet de tirer le meilleur de chaque collaborateur. Finis la vision Top -down , place à la vision bottom-up.
    Bon courage à vous. Toutes les autres écoles doivent suivre le pas si nous voulons obtenir de meilleurs résultats.

  • Très bonne vision et initiative (en ce qui concerne la formation militaire des agents publics). Mais pour qu’il y ait un changement qualitatif, il faut que le sommet de l’Etat adopte cette vision et l’étende à tous les niveaux. Car la pratique actuelle est que chaque chef d’Etat, de gouvernement et département ministériel, dès sa prise de pouvoir ou sa nomination bouleverse le système de sa structure ou de son organisation par des nominations de complaisance à caractère politique ou ethnique. Les responsables de l’Etat (président, ministres, etc.) n’aiment pas des collaborateurs innovateurs, avec un esprit critique, mais des agents "aplat-ventristes", des valets prêts à exécuter les ordres de leurs supérieurs hiérarchiques, sans "murmure".
    Cette vision, pour avoir un impact suffisant et visible, doit s’étendre à toutes les écoles de formation et à toute la hiérarchie de l’administration publique centrale, déconcentrée et décentralisée. Les burkinabès sont imprégnés jusqu’à la moelle de l’esprit du Nam (aussi bien au sommet qu’à la base).

  • Merci au DR. Fière de vous. Vivement que cette analyse éveille bien de consciences. Le défi est grand mais il faut bien commencé quelque part.

  • Je tiens à préciser que je suis pour le changement surtout quand ça ne marche pas, je soutiens par conséquent les porteurs de changement comme le DG et enfin j’adhère à la démarche décrite par le DG dans sa conquête pour le changement et j’espère qu’il l’applique cette démarche à l’ENAM. MAIS, je le dis, cette façon classique de communiquer, je ne sais pas si elle est anglo saxonne mais nous la connaissons ( commander un interview et amener vos partisans non vos suiveurs à vous soutenir aveuglement et d’insulter toute opinion contradictoire) et elle ne vas pas vous aider Monsieur le DG. Je n’en veux pas au journaliste de n’avoir pas poser les bonnes questions car il s’agissait de poser les questions dont vous souhaitiez répondre de mon ^point de vue. Si non Monsieur le DG, combien coute module délocalisé au GIFA alors que toutes les composantes de nos forces de l’ordre (militaires et paramilitaires) ont déjà dispensé des cours à ces mêmes élèves ? Pourquoi les élèves magistrats ne sont partis sur décision de la justice ? Qui endosse la responsabilité en cas d’incident lors de cette formation militaire ? je le souhaite pas mais sachez ce ne sera pas la justice anglo saxonne qui viendra vous jugez quand vous serai appelez à répondre et je précise que parmi les élèves, il y a des professionnels de près de 45 ans, des femmes ayant connu plus de trois maternités. Quel est la contrepartie de l’apport financier de vos champions qui donnent 500 et 640 millions ? A la GIMPA d’Accra, les élèves sont obligés de séjourner 45 jours dans un camp militaires ? Monsieur le DG, même nos paramilitaires ne font pas plus que ça. pour le contenu de la formation au GIFA, referez vous au programme que vous donnez aux élèves avant le départ et au rapport de vos représentant à Bobo ( 20 heures d’EPS ? rire), aussi, de grâce, ne dites pas tous les élèves sont partis de grès car leur point de vue n’a jamais compter. En attendant que vos défenseurs viennent m’insulter, une suggestion, à l’avenir introduisez le sport au recrutement des énarques car le profil des candidats dépend de la formation qui sera donnée, si vous recrutez des littéraires et vous les soumettez des modules scientifiques, vous serez responsables de leurs échecs. Pour finir, excusez moi de voir le verre à moitié vide car je soutiens vos reformes sur la durée du stage et concernant les IRA. Merci

    • Internaute dénommé « un parent », vous êtes justement le type d’individus apôtres de l’immobilisme et c’est très dommage. Dites, quand des militaires meurent au front, qui en adossent la responsabilité ? Pourquoi un autre Burkinabè refuserait de donner sa vie aussi pour la bonne cause. Le DG a déjà réussi parce que l’essentiel c’est d’abord l’idée et aujourd’hui la majorité des Burkinabè qui ont lu cette interview sont bien d’accord avec lui et savent aussi que ça ne sera pas facile. Mais lui au moins, même s’il partait aujourd’hui, il aurait eu le mérite en semant une bonne graine. Vous pensez au coût de la formation ? Petits comme esprit et vision de votre part et c’est pathétique. Vous savez ce qui veut dire former une ressource humaine ? Avec quoi créé-t-on de la richesse dans un pays ? Vous autres, vous êtes de vrais poinsons pour ce pays. Heureusement que vous serez toujours minoritaires et toujours dans votre rôle de critiques. Allez ’’un parent’’, à vos marques, critiquez et critiquez, denigrez et denigrez !

  • Bonjour. Voici des gens dont le Burkina faso à tant besoin. Il faut trouver ces genres de managers pour toutes les écoles de formation à commencer par l’ENAREF, les ENEP et les ENSP. Il faut que l’on le laisse imprimer sa marque aussi longtemps que possible avec surtout l’accompagnement des plus hautes autorités sans calcul politique. Bravo au DG. We should be a fighting and wining generation and you are a role model leading people to daylight.

  • Ha, Merci encore mon jeune frère Omar L. Ouédraogo de nous avoir déniché une personne de telle hauteur et merci aussi pour la pertinence de tes questions, ça ne nous surprend pas. Courage cher journaliste omar, le meilleur reste à venir pour toi, c’est sûr, il ne faut pas baisser les bras, personnellement je ne te connais pas mais je connais des gens qui te connaissent et qui parlent du bien de ton caractère et de ta conception de la vie. Tu es vrai Yadega.
    Pour devenir au DG, je demande au président du Faso d’avoir un œil particulièrement sur lui, de sorte en sorte qu’il ne reparte plus au Canada. S’il venait qu’il quitte l’ENAM, il faut le mettre comme Conseiller spécial à la Présidence du Faso. En plus d’avoir de la matière grise, il a le courage de dire ce qu’il pense et c’est très important. Monsieur Awalou Ouédraogo, sachez que serez combattu, mais ils ne pourront rien contre vous parce que vous fonctionnez pour la veuve et l’orphelin et Dieu vous donnera la force de franchir les obstacles. A travers cette interview du DG, je comprends mieux le ministre Seni Ouédraogo, il a de la vision. Courage à lui aussi au ministère de la fonction publique.

  • Bonjour. Voici des gens dont le Burkina faso à tant besoin. Il faut trouver ces genres de managers pour toutes les écoles de formation à commencer par l’ENAREF, les ENEP et les ENSP. Il faut que l’on le laisse imprimer sa marque aussi longtemps que possible avec surtout l’accompagnement des plus hautes autorités sans calcul politique. Bravo au DG. We should be a fighting and wining generation and you are a role model leading people to daylight.

  • Bonjour Monsieur le DG de l’ENAM, suite a votre interview du 23/08/2019 publié sur le faso.net vous avez bien voulu eclairer la population des differentes reformes engagées au sein de l’ENAM. Monsieur le DG, le stage militaire de 45jours à la GIFA de Bobo-Dioulasso à attirer mon attention au regard des differents etudiants exemptés a ce stages. A ce niveau vous elucider 2types cas sans faire cas des personnes vivants avec un handicaps faisant parti des personnes exemptées.
    Monsieur le DG, sans trop demandé, est-ce qu’elles sont prisent en compte selon vos reformes ou qu’elles sont leurs places au sein de votre structures dans la nouvelle ENAM ?

  • Monsieur/Madame "un parent", rassurez-vous, je ne vous critiquerez pas, je ne vous insulterez pas. J’apprécie vos questions. Seulement, j’aurai souhaité que, comme vous avez choisi de voir le verre à moitié vide (et c’est votre droit), d’aider M. OUEDRAOGO à trouver l’eau pour remplir le verre, ne serait-ce qu’au 3/4. Vos questions certainement aideront M. Ouedraogo à peaufiner son idée pour la deuxième promotion. Je suis convaincu que vos questions sont d’une richesse pour lui que les humeurs de ceux qui l’applaudissent tout simplement. Je sens dans les réponses de M. OUEDRAOGO qu’il n’a pas trop à faire avec les flagorneurs.

  • Le Dr Awalou me donne de l’espoir pour notre pays.je suis rassurer de savoir que le gouvernement actuel fait appel à ces personnes.et je suis convaincu du fait que, si il gagne l’adhésion de tous ces collaborateurs, sans doute les autres institutions suivront ces pas.Recevez toutes mes admirations Dr, je souhaiterait vous avoir comme mentor, j’adhère à 100% à votre vision.merci pour ce nouveau souffle et bon vent à vous .

  • Merci au DG pour cette bonne vision. Mais comme l’a si bien dit l’autre, il faut "universaliser "cette politique aux autres écoles professionnelles qui sont pour certaines des cavernes d’ali baba, des "prepares retraites" pour leurs premiers responsables. D’ailleurs il est impératif d’arrêter de vider l’enam avec la création de ces écoles professionnelles budgetivores et médiocres.

  • Félicitation et courage au DG pour ce message fort. Je frémis quand je parcours cet article avec le ton du Dg Awalou, qui trace le chemin, la vision. Notre pays à besoin des gens qui ont de la vision et qui peuvent servir de modèles qui inspirent. Il est vraiment de ceux-la. Longue vie à vous et je vous souhaite un long parcours dans votre fonction afin que les réformes qui sont engagées soient véritablement consolidées. En tant qu’ancien Énarque, y ayant séjourné deux fois (en 2000-2002 et 2010-2012), j’ai toujours rêvé de voir l’ENAM retrouver ses lettres de noblesse et revenir aux fondamentaux qu’elle est sensée incarner et véhiculer. Je prie Dieu que les autorités soutiennent sans faille la cause, que les collaborateurs du DG puisse partager et adhèrer à sa vision et que les stagiaires se soumettent aux initiatives en cours. Bon vent !

  • Félicitations D G. Les embûches ne vont pas manquer. J’espère et souhaite que vous y resterai le temps le nécessaire afin d’apporter les réformes qui pourront inspirer les autres écoles professionnelles en occurrence l’ENAREF, l’ENSP, L’ENEP, L’ENS. C’est certes des sacrifices inqualifiables mais c’est un devoir pour ce pays à qui nous devons tout. Bon vent que Dieu vous bénisse.

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