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Justice : Les magistrats en conclave à Ouagadougou

lundi 27 mai 2019.

 

Quatre années après le Pacte sur le renouveau de la justice, les magistrats marquent une halte du 27 au 29 mai 2019 à Ouagadougou pour faire le bilan. Cette conférence voulue par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est une occasion pour faire l’état de la mise en œuvre des recommandations issues des états généraux de la justice.

Faire une halte pour regarder le chemin parcouru, les progrès accomplis, les difficultés rencontrées, les forces et les faiblesses des textes adoptés en 2015. Tels sont les objectifs de cette première conférence des magistrats du Burkina Faso. Cela, après quatre années de mise en œuvre des réformes issues des engagements du Pacte sur le renouveau de la justice. Selon la Secrétaire permanente du Conseil supérieur de la magistrature (présidente du Comité d’organisation), Victoria Kibora/Ouédraogo, cette conférence offre un cadre de dialogue et d’échanges entre magistrats.

Durant ces 72 heures les participants vont discuter des récentes réformes afin de dégager des perspectives en termes de propositions et de recommandations pour l’amélioration des réformes législatives de 2015. La présidente du Comité d’organisation n’a pas manqué de remercier l’ambassade royale du Danemark pour son soutien financier pour la tenue de cette conférence, ainsi qu’au Programme d’appui à la politique nationale de la justice (PAPNJ). Sans pour autant oublier les invités de marque venus du Sénégal et de la France.

Pour le vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, Souleymane Coulibaly, l’adoption du Pacte (loi organiques 049 et 050-2015/CNT du 25 août 2015) a introduit des innovations dans le sens de la consolidation de l’indépendance de la justice. « Je peux citer à titre d’exemple, l’évaluation du magistrat désormais par son supérieur hiérarchique immédiat ; le système de l’appel à candidature pour les postes de responsabilité dans les juridictions ; l’avis du Conseil supérieur de la magistrature pour l’attribution des décorations devant produire une incidence sur la carrière du magistrat », a-t-il souligné.

Cette conférence, selon le ministre de la Justice, garde des sceaux, René Bagoro, vient à point nommé pour offrir un cadre de dialogue et d’échanges aux magistrats autour des difficultés rencontrées dans l’application des réformes législatives issues de la période de la transition. « Ces réformes législatives, intervenues quelques mois avant la révision de la Constitution, semblent comporter des incohérences avec certaines dispositions constitutionnelles et leur relecture s’avère impérative pour un alignement aux dispositions de la loi fondamentale », a-t-il précisé.

A cet effet, un comité chargé de mener la réflexion dans ce sens est déjà mis en place et le ministre s’est engagé à reverser les recommandations issues des travaux de cette rencontre à ce comité pour être prises en compte. Pour lui, c’est un impératif pour le pays des Hommes intègres, d’œuvrer pour un fonctionnement optimal de l’appareil judiciaire dans le cadre de la lutte qu’imposent les forces obscurantistes instrumentalisées par des suppôts du mal.

« Il est, en effet, indéniable que la lutte contre le terrorisme est une chaîne dont la justice constitue le dernier maillon mais pas le moindre. Il appartient à la justice de faire le tri des personnes qui lui sont présentées après arrestation au regard des éléments de preuve qui les accompagnent. Elle se doit donc d’être diligente, professionnelle, impartiale et consciente des enjeux et des conséquences de sa passivité, de son laxisme ou de son indélicatesse », a-t-il indiqué. A en croire le Garde des sceaux qui a présidé cette cérémonie, la meilleure garantie contre ces fléaux demeurent la qualité des textes pour encadrer le travail et le comportement des professionnels du secteur judiciaire.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 28 mai 2019 à 10:28, par HUG En réponse à : Justice : Les magistrats en conclave à Ouagadougou

    Voici des gens qui ont acquis des meilleures conditions de vie et pendant ce temps les dossiers importants (Norbert Zongo, Dabo Boukary, Thomas Sankara, Salifou Nébie....) dorment toujours dans les tiroirs. Récemment les tuéries des 30 et 31 octobre 2014, Yirgou, Arbinda... sont venus s’ajouter.Quand on parle on dit que le temps de la justice est différente du temps du citoyen lamda. OK , le temps est le meilleure juge de l’histoire

  • Le 28 mai 2019 à 12:17, par armel En réponse à : Justice : Les magistrats en conclave à Ouagadougou

    Dites moi,si le judiciaire est un pouvoir independant du legislatif et de l executif,ou tire t il sa legitimite ?Soit nous trouvons une maniere d elire les juges pour legitimer leur pouvoir,soit ils sont traites au meme titre que les autres agents de l etat

  • Le 28 mai 2019 à 16:13, par Adama tiemtore En réponse à : Justice : Les magistrats en conclave à Ouagadougou

    La justice burkinabé est en deçà des attentes de la population. Le peuple ne se retrouve pas dans cette forme de justice qui est lente, trop procédurale et coûteuse installant de facto le doute sur la qualité de la justice. Si la rencontre à pour but de revoir la forme et la qualité de la justice tant mieux si c’est encore pour vous réunir et égrener un chapelet de doléances ou de revendications ce n’est pas la peine c’est raté. Voici quatre ans que vous avez été mis dans les conditions idoines pour travailler et bien travailler, assurer l’indépendance de la justice et désengorger les dossier.mais à la minute où j’écris ces lignes, la justice ne donne pas satisfaction aux justiciables et la population en est révoltée.par conséquent regagner la confiance et l’estime du peuple au nom duquel vous rendez la justice.