Retour au format normal
lefaso.net

Activités spatiales : Le Burkina à la 56ème session du Sous-comité scientifique et technique du COPUOS

LEFASO.NET
jeudi 21 février 2019.

 

La 56ème session du Sous-comité scientifique et technique du Comité des Nations-Unies pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) s’est déroulée du 11 au 22 février 2019 au Centre international de Vienne en Autriche. Une délégation du Burkina Faso, conduite par l’ambassadeur/représentant permanent adjoint Francis Hien et comprenant le premier conseiller Eric Zoungrana et le professeur Frédéric Ouattara, a participé à cette importante activité de l’Assemblée générale des Nations-Unies.

Le Comité des Nations-Unies pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) constitue une importante plate-forme pour renforcer la gouvernance mondiale et promouvoir la coopération internationale dans le domaine spatial. La nécessité de créer un centre de coordination de la coopération internationale en matière d’exploration et d’utilisation pacifiques de l’espace extra-atmosphérique naquit au milieu de la guerre froide.

En effet, la communauté internationale était très préoccupée par le fait que l’espace pourrait devenir un champ de plus pour des rivalités intenses entre les superpuissances ou serait laissé à l’exploitation par un nombre limité de pays disposant des ressources nécessaires.

La délégation faisant le point de sa participation à l’Ambassadeur Dieudonné Kéré

C’est ainsi qu’en 1958, peu après le lancement du premier satellite artificiel, l’Assemblée générale des Nations-Unies, dans sa résolution 1348 (XIII), décida de la création d’un Comité ad hoc sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS). Une année plus tard, l’Assemblée générale établissait le COPUOS en tant qu’organe permanent, et réaffirmait son mandat dans la résolution 1472 (XIV).

Les membres sont constitués des Etats mais le Comité entretient également des contacts étroits avec des organisations gouvernementales et non gouvernementales concernées par les activités spatiales. Le COPUOS compte 92 pays membres dont le Burkina Faso qui y a adhéré en 1980. Dans l’accomplissement de sa mission, le Comité dispose de deux sous-comités : le sous-comité scientifique et technique et le sous-comité juridique. Créés en 1961, ceux-ci se sont réunis pour la première fois à Genève en 1962 et depuis cette date, ils tiennent régulièrement des sessions chaque année.

Le Pr. Frédéric Ouattara posant avec l’Ambassadeur Dieudonné Kéré (chemise blanche)

Le Sous-comité scientifique et technique (STSC) se réunit pendant deux semaines, pour examiner des questions relatives aux aspects scientifiques et techniques des activités spatiales. Les sujets de discussion incluent la météo spatiale, les objets proches de la Terre, l’utilisation de la technologie spatiale pour le développement socio-économique ou l’aide à la gestion des catastrophes, les systèmes mondiaux de navigation par satellite et la durabilité à long terme des activités spatiales.

Pour cette 56ème session du Sous-comité scientifique et technique, les participants ont échangé sur des thématiques relatives à la météorologie de l’espace et à la viabilité à long terme des activités spatiales. Dès les premiers jours, les experts de plusieurs pays ont fait des présentations spéciales sur leurs activités spatiales. En outre, le Comité de la recherche spatiale a organisé un colloque sur la météorologie de l’espace et les petits satellites. Durant cette session, un débat général a été organisé, comme de coutume, au cours duquel plusieurs délégations ont fait des déclarations sur des aspects précis des thématiques en discussion.

Le Premier Conseiller Eric Zoungrana et le Pr. Frédéric Ouattara, à la pause des travaux

En marge des travaux de la session, la délégation burkinabè a eu des entretiens avec des représentants d’agences spatiales de plusieurs pays. Pour le professeur Frédéric Ouattara, lauréat 2018 du prix Afrique pour l’excellence de la recherche en sciences physiques spatiales, cette 56ème session a offert l’occasion de rencontrer des experts d’autres pays, de s’inspirer de leurs expériences et d’envisager un partenariat dans le cadre de la mise en œuvre d’un certain nombre de projets.

Il s’agit notamment de deux projets dont il rêve de la réalisation dans les meilleurs délais : la construction d’un planétarium et la création d’une agence spatiale au Burkina Faso. Le planétarium permettra aux enfants, aux élèves et aux étudiants d’avoir des connaissances sur les questions relatives à l’univers, et de susciter en eux l’amour de la science. Quant à l’agence spatiale, elle s’avère très utile dans la gestion de l’évolution de la société, aussi bien en matière civile que militaire.

Si les nombreux entretiens qu’a eus la délégation augurent de partenariats prometteurs, il faut déjà se féliciter du fait que la rencontre avec les experts d’Afrique du Sud a permis de tracer le cadre d’une coopération entre l’Université Norbert Zongo et des universités sud-africaines.

La partie sud-africaine s’est notamment engagée à analyser dans les plus brefs délais les possibilités d’échanges interuniversitaires en matière de formation. Et pour la concrétisation de la création de l’agence spatiale au Burkina Faso, un projet de mémorandum d’accord entre les deux pays sera bientôt soumis. Enfin, de bonnes perspectives s’ouvrent avec le Nigéria dans le cadre de la construction du planétarium.

La délégation à l’issue du compte-rendu des travaux de la session à l’Ambassadeur Kéré

Les travaux de la session sont très techniques mais on peut retenir que la technologie spatiale constitue un atout majeur dans le cadre du développement durable de nos pays notamment dans les domaines de la télécommunication, de la santé, de l’exploration et du changement climatique. Il faut souligner que dans l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD), les activités spatiales jouent un rôle important à travers quatre objectifs (2, 4, 9 et 17). Enfin, dans le domaine de la santé, un groupe de travail sur l’espace et la santé mondiale a été créé, il y a quelque temps. Sa mission est de passer en revue et d’analyser les utilisations actuelles de la technologie, des applications, des pratiques et des initiatives spatiales à l’appui des besoins de santé mondiaux.

Les membres de la délégation burkinabè ont, à la fin de la session, fait le point des travaux à l’ambassadeur Dieudonné Kéré. Ils ont positivement apprécié le déroulement des travaux et leur participation à cette 56ème session du Sous-comité scientifique et technique du COPUOS. Ils ont également salué l’implication progressive par les autorités, de compétences nationales sur des questions pointues comme celle-ci, avec la participation du professeur Frédéric Ouattara qui prenait part, pour la première fois, à cette grande tribune.

L’ambassadeur Kéré, quant à lui, leur a adressé toutes ses félicitations pour leur assiduité aux travaux, leurs contributions aux débats et pour les différentes rencontres qu’ils ont eues. Il a souhaité que les retombées de la 56ème session, en termes d’informations et de perspectives, puissent vraiment profiter au Burkina Faso.

Aussi, a-t-il exhorté la délégation à ne ménager aucun effort pour le suivi des conclusions de la session ainsi que la poursuite des concertations avec les experts et institutions rencontrés, en vue de la formalisation de projets au profit du développement socio-économique du pays.

Simon Yaméogo
Attaché-Ambassade du Burkina Faso à Vienne