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Science : Une agence spatiale au Burkina, le vœu de Frédéric Ouattara

LEFASO.NET | Tiga Cheick Sawadogo
lundi 7 janvier 2019.

 

C’est véritablement le 12 décembre 2018 que nous, comme la plupart des Burkinabè, avons entendu parler de cet homme. Frédéric Ouattara, enseignant chercheur à l’université Norbert Zongo de Koudougou. L’homme hissait haut le drapeau national à mille lieux de là, en remportant le prix Afrique pour l’excellence de la recherche en physique spatiale. Le 4 janvier 2019, il a été reçu au palais de Kossyam par le président du Faso. Avec lui, il y avait aussi Geneviève Zabré, lauréate du premier concours international « Ma thèse en 180 secondes ».

La recherche scientifique nationale excelle au plan international. Malgré les contraintes, les chercheurs Burkinabè récoltent des lauriers et la qualité de leurs travaux est reconnue et saluée par leurs pairs au-delà des frontières. 2018 l’a encore confirmé. En remportant le premier prix international de « ma Thèse en 180 secondes » qui s’est tenue en Lausanne en Suisse le 27 septembre 2018, Géneviève vient confirmer que les jeunes sont sur la même voix d’excellence tracée par les ainés.

La jeune dame travaille sur l’utilisation des plantes locales en vue de réduire les gaz à effet de serre, le méthane notamment émis par les petits ruminants. Des méthodes simples, accessibles, dit-elle pour répondre à l’une des équations les plus difficiles de notre ère. Le changement climatique.

Ouattara Frédéric, enseignant chercheur à l’université Norbert Zongo de Koudougou lui a été distingué par le prix Afrique pour l’excellence de la recherche en physique spatiale aux Etats unis. Son travail a consisté en deux points essentiels, explique le lauréat. Pays agricole avec plus de 80% de la population qui s’adonnent à cette activité, ses recherches permettent aux agriculteurs d’avoir un meilleur suivi de la pluviométrie. Autre point, son travail a concerné l’amélioration de la qualité de la communication via le téléphone portable dans les pays du tiers-monde.

“Il n’y a pas assez de ressources, pas assez d’infrastructures, mais avec le peu qu’ils ont, ils sont capables de reproduire des résultats et des merveilles”, a dit le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des innovations Alkassoum Maȉga, qui a accompagné les deux lauréats. Le président du Faso Roch Kaboré a naturellement félicité les deux illustres visiteurs pour l’honneur qu’ils font au pays et pour la qualité de leurs travaux. Il lui a été fait le point des difficultés liées à la recherche au Burkina Faso. “ On attend qu’on puisse accroitre les accompagnements pour la recherche scientifique et l’enseignement supérieur”, a plaidé le ministre Alkassoum Maȉga.

Le meilleur physicien spatial de l’Afrique en 2018 a un rêve. En faisant le triste constat que les jeunes n’aiment pas la science, il veut changer la donne. “Il serait intéressant qu’on donne les moyens pour qu’ils (les jeunes) touchent du doigt pour émuler leur curiosité en créant un planétarium pour nous”. En plus, il veut une agence spatiale pour le Burkina Faso. Selon lui, cela va contribuer à “la surveillance spatiale du Burkina Faso en ces moment difficiles que nous traversons”.

Tiga Cheick Sawadogo
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