Produits périmés et falsifiés : Un trafiquant épingléLa société E.G.F.(produits alimentaires et divers) vient de tomber dans les filets du Laboratoire national de santé publique (LNSP). Une descente opérée dans les magasins de ladite société au centre-ville a permis de constater que les gérants vendaient toutes sortes de produits périmés et aux dates de péremption falsifiées. La Police nationale et la Coordination nationale de lutte contre la fraude étaient également sur la brèche pour constater d’éventuelles infractions. L’insécurité n’est plus seulement sur les routes, elle sévit également dans nos assiettes. Les produits de grande consommation sont désormais contrefaits. Le constat est ahurissant dans le magasin de la société E.G.F. dirigée par un Libanais. Des bouteilles de vin avec des dépôts solides à l’intérieur, des produits sans date de péremption ; quand il y en a, ces dates sont falsifiées. Le comble de la tricherie, c’est que les enquêteurs sont tombés sur des boîtes de mayonnaise comportant plusieurs dates de péremption. Du café moulu se périmant en 2003 a vu sa durée de consommation rallongée jusqu’en 2008. Le docteur Elie Kabré du LNSP n’en finissait pas d’agresser les cas répréhensibles. Le danger pour les consommateurs est réel, estime le directeur général du LNSP , Daouda Traoré : "Les risques d’intoxication sont réels d’autant qu’on ne sait plus la vraie date de péremption. La dangerosité des produits saisis est établie, selon lui, car "vu l’état de certains d’entre eux, les analyses ne sont même pas nécessaires." Le magasin mis sous scellés Pendant que le DG du Laboratoire renseignait la presse, le commissaire Sondo, chargé d’apporter un appui technique au Laboratoire, discute avec les responsables de la société sur la suite des événements. "On va sceller le magasin pour les besoins de l’enquête ; prenez ce qui vous est nécessaire". Pour le commissaire Sondo, il y a manifestement intention dolosive(intention de tromper). Adieu les vacances ? Pour le coordonnateur de la CNLF, ses services vont prendre le relais de cette affaire pour voir s’ il n’y a pas un réseau derrière. Selon lui, des mesures conservatoires s’imposent. Les responsables du magasin ont invoqué un voyage pour les vacances dès ce matin. Visiblement, ils devraient remettre cela à une date ultérieure, pour les besoins de l’enquête. Pendant que notre équipe quittait les lieux, des agents sortaient avec des paquets de bonbons falsifiés. Le Directeur général du Laboratoire secoue la tête : "même les bonbons n’y échappent pas". Par Abdoulaye TAO
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