Enseignement : Des associations estudiantines dénoncent la situation des universités de la sous-régionEn marge du Conseil syndical Ordinaire de l’UGEB tenu les 12, 13 et 14 septembre 2018 à l’université Ouaga 1 Pr Joseph KI ZERBO s’est tenue une rencontre des organisations d’étudiants à caractère syndical du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Togo. Ce sont :
Nos organisations ont analysé sans complaisance la situation qui prévaut dans les universités publiques de la sous-région tant au niveau académique, social que sur le plan des libertés. Elles ont aussi dégagé des perspectives.
Ainsi, sur le plan académique, les universités publiques de nos pays sont dans une quasi impasse avec des années académiques aux débuts et aux fins imprévisibles dus à l’application mécanique du système Licence Master Doctorat par nos Etats sans avoir réuni les conditions nécessaires à sa mise en œuvre. D’année en année, nous assistons au bâclage de la formation de milliers d’étudiants (cafouillage dans l’organisation des examens et délibérations, absence de certains curricula de formation, réduction drastiques des volumes horaires, suspension voire suppression pure et simple de certains travaux dirigés et pratiques ou de matières entières, refus d’organiser les sessions de rattrapage conformément aux exigences du LMD à l’université de Lomé par exemple …).
La volonté des autorités de privatiser les universités publiques reste une ambition commune de nos Etats et ce, conformément aux injonctions des institutions financières internationales (Banque Mondiale et Fonds Monétaire International). Les frais de formation des étudiants en Master vont de 300 000f à 1 200 000 F CFA. Cette situation oblige un nombre très important d’étudiants à se limiter à la Licence. A ce chapelet de difficultés, s’ajoute l’éternelle et épineuse question des infrastructures. Dans la majeure partie de nos universités, les capacités d’accueil sont dépassées par les effectifs de plus en plus croissants. Sur le plan social, c’est la désolation totale. Au Bénin par exemple, le 13 juin 2018, le Conseil des Ministres prenait la lourde et grave décision de privatiser le Centre des Œuvres Universitaires et Sociales (COUS). Ainsi, le gouvernement de l’homme d’affaires Patrice Talon, a décidé de confier la restauration, le transport, l’hébergement et les soins de santé des étudiants du Bénin à des structures privées à compter de la rentrée académique 2018-2019. Au Niger, pendant que le gouvernement estime que c’est trop de donner 1.5 milliards à quinze mille (15 000) étudiants du pays au titre de l’aide sociale annuelle accordée aux étudiants, le Président Mahamoudou Issoufou a décidé de s’octroyer le même montant comme « prime politique » annuel ! Cette « prime » dite politique ne prend pas en compte le salaire et autres avantages du Chef de l’Etat. Le fait le plus marquant dans les campus universitaires africains, ce sont les atteintes répétées aux libertés d’organisation et les tentatives de musèlement et de liquidations des organisations d’étudiants à caractère syndical. En effet, sur le plan des libertés, les violations répétées des franchises et libertés universitaires sont devenues le sport favori des autorités universitaires et politiques. Au Sénégal, on a assisté à l’assassinat de l’étudiant Mouhamad Fallou SENE, étudiant en 2e année de Lettres modernes, à la suite des violences survenues à l’Université Gaston Berger de Saint Louis le 15 mai 2018. En rappel, l’étudiant Balla Gaye en 2011 et Bassirou Faye en 2014 tombaient également sous les balles assassines du pouvoir alors qu’ils réclamaient aussi le paiement de leurs bourses. Au Togo, la situation n’est guère reluisante. Le régime décadent de Faure Gnassimgbé dans sa lutte pour sa survie réprime particulièrement les acteurs de l’éducation dont les étudiants. Des étudiants sont bastonnés, arrêtés lors des différentes manifestations et même assassinés (assassinat de deux élèves en avril 2013 lors d’une manifestation pour l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études...). Pire, un corps spécial de police a été installé dans les universités togolaises dans le seul but de réprimer les justes luttes des étudiants. Au Burkina Faso, les autorités, une fois de plus, en s’appuyant sur le décret n°2012-646/PRES/PM/MESS portant régime disciplinaire applicable aux étudiants et aux candidats aux examens et concours organisés par les universités publiques du Burkina, ont sanctionné de nombreux étudiants dont nos camarades de l’Université de Koudougou en 2012. Outre les sanctions, le pouvoir MPP fait installer la police sur les campus (Ouaga et Bobo) en violation des franchises et libertés universitaires, cela pour empêcher les étudiants de s’organiser et de se battre pour défendre leurs intérêts. . En côte d’Ivoire, durant trois ans (de 2015 à septembre 2018), le pouvoir de Alassane Dramane Ouattara a emprisonné le camarade Secrétaire général de l’AGEECI. Au Niger, depuis l’avènement du régime actuel, dirigé par l’autocrate Mahamoudou Issoufou, trois scolaires ont été lâchement abattus alors qu’ils revendiquaient de meilleures conditions de vie et d’études. Les assassins, connus de tous, circulent librement dans la capitale sous la protection du régime autocratique de Mahamoudou Issoufou. Face à cette situation de crise généralisée dans nos universités publiques et au regard des justes luttes multiples et multiformes menées par les étudiants de la sous-région Ouest africaine pour le pain et la liberté, nous, organisations à caractère syndical d’étudiants réunis à Ouagadougou le 13 septembre 2018 en marge du Conseil syndical de l’UGEB : • félicitons et encourageons les étudiants de tous les pays de la sous-région à poursuivre sans faille la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études ; A l’issue de la rencontre, nos organisations ont arrêté de se rencontrer très prochainement pour la mise sur pied d’un cadre d’échanges périodiques sur les préoccupations des étudiants de la sous-région en vue de la défense des intérêts matériels et moraux des étudiants. C’est dans une ambiance de franche camaraderie et d’engagement renouvelé que nous nous sommes quittés en nous donnant rendez-vous sur le terrain de la lutte. Non à la privatisation de l’école ! Fait à Ouagadougou, le 13 septembre 2018 Ont signé Pour l’UGEB Pour l’AGEECI Pour l’UENUN Pour la SEET Pour L’AEB-UAM |
Vos commentaires
1. Le 4 octobre 2018 à 07:27, par Seydou En réponse à : Enseignement : Des associations estudiantines dénoncent la situation des universités de la sous-région
Vive la jeunesse combattante d’Afrique. Seule la lutte organisée paye
2. Le 4 octobre 2018 à 10:11, par Vraiment En réponse à : Enseignement : Des associations estudiantines dénoncent la situation des universités de la sous-région
Le Problème des luttes estudiantines de nos jours, c’est qu’elles sont plus politiques que syndicales. Mes amis, donc, aucun régime n’est bon pour un étudiant ? Vous voulez qu’on laisse les pays sans gouvernants ? Bandes de paresseux. Le TRAORE du Burkina fait quelle classe pour combien d’années universitaires ?
Vous trouvez normal qu’un étudiant paie 15 000 F CFA de scolarité, reçoive une aide de 175 000 F CFA ou un prêt de 225 000 F CFA ou une bourse de 121 000 F CFA, se loge mensuellement à 1500 F CFA, se fasse transporter mensuellement à 1000 F CFA pendant que les parents paie entre 50 000 F CFA et 180 000 pour la maternelle ou le primaire ; 60 000 F CFA à 345 000 F CFA pour le post primaire et le secondaire ?
Il faut apprendre à dire que y a eu des efforts et réclamer davantage ; il faut que vous appreniez à vous concentrer sur les études et non sur la politique.
Prenez cela comme conseil, parce que la plupart de vos dirigeants ont été de bons syndicalistes et vous ne leur apprenez rien de vos mensonges.
Le 4 octobre 2018 à 14:31, par Nobga En réponse à : Enseignement : Des associations estudiantines dénoncent la situation des universités de la sous-région
Vous me faites pitié ! Des enfants font 5 à 6 ans juste pour pouvoir valider une licence du système LMD alors qu’ils devaient être au 3e cycle. Et cela non pas qu’ils ne valent rien, mais juste par la faute du système et on demande encore à ceux-ci une certaine moyenne pour pouvoir s’inscrire pour le master, à défaut d’être bloqué au niveau licence. De plus il faut payer comme un salarié pour s’inscrire pour le simple master. La discrimination est déjà faite car les fils de pauvres sont d’office écartés. Battez vous les enfants, car votre lutte actuelle est juste et noble et non.politique. Les gouvernants même en ont conscience et sont attentifs à vos nobles préoccupations. Que Dieu Tout Puissant vous entende et que votre combat aboutisse. Nobga