Région du Centre : le gouverneur sonne 96 heures de mobilisation pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et le civismeLEFASO.NET | Oumar L. Ouédraogo
mardi 2 octobre 2018.Le tissu social burkinabè semble aujourd’hui mis à rude épreuve par les mouvements socio-professionnels et les défis sécuritaires ; toute chose qui, selon des observateurs, ne favorise pas la mise en œuvre efficace des politiques de développement. C’est certainement au regard de cette réalité, et en sa qualité de représentant du président du Faso dans la région du Centre (donc de la mise en œuvre du programme présidentiel), que le gouverneur Sibiri de Issa Ouédraogo multiplie les initiatives susceptibles de fédérer les énergies au service du développement. D’où la tenue de la première édition des « 96 heures de la région du Centre ». Davantage de détails avec le gouverneur, Sibiri de Issa Ouédraogo, à travers cet entretien. Lefaso.net : Pouvez-vous nous situer sur les principales missions d’un gouverneur ? Sibiri de Issa Ouédraogo (S.I.O.) : Le gouverneur représente, dans sa région, le président du Faso, le gouvernement dans son ensemble et chaque ministre en particulier. Et comme vous le constatez, le gouverneur, qui est le premier responsable de la région, est chargé de la coordination de toute activité de développement dans sa région, à travers les politiques publiques de développement, les actions des ONG (Organisations non-gouvernementales), les structures privées…, bref tous ceux qui contribuent au développement.
Ensuite, en tant que garant de la sécurité de sa région, il est chargé de veiller à la sécurité des personnes et des biens avec les services techniques en la matière. Il faut aussi ajouter qu’en tant que représentant de l’État, il est chargé de la mise en œuvre des instructions venant de sa hiérarchie. Lefaso.net : Votre région étant celle de la capitale, il y a beaucoup d’institutions centrales sur place. Cela ne pose-t-il pas des difficultés particulières ? S.I.O. : Non, pas du tout. Il n’y a pas de difficultés particulières et je salue d’ailleurs l’accompagnement que j’ai pu obtenir des institutions centrales dans la mise en œuvre d’une activité que nous organisons dans les jours à venir, dénommée « 96 heures de la région du Centre ». C’est une initiative qui bénéficie de l’accompagnement des acteurs publics que privés. Lefaso.net : La région partage le même espace territorial avec le Haut-commissariat et le Conseil régional ; cela ne crée-t-il pas un conflit de compétences, parfois ? S.I.O. : Pas du tout. Quand vous prenez le Conseil régional, le gouverneur est chargé de sa tutelle rapprochée. Pour dire que tout ce que le Conseil régional prend comme délibérations, décisions et autres, est soumis à l’examen et souvent à l’approbation du gouverneur. Le gouverneur accompagne donc le Conseil régional dans sa mission de planification et de conduite des actions de développement de la région à travers des actions d’appui-conseils. Avec le haut-commissaire, il n’y a pas non plus de conflit de compétences, dans la mesure où il exerce ses compétences sur des services provinciaux et le gouverneur, sur les services régionaux. Les missions sont donc différentes. Lefaso.net : En tant que gouverneur du Centre, la capitale, quelle est la principale préoccupation aujourd’hui pour votre institution ? S.I.O. : C’est d’abord les moyens pour mener à bien toutes les missions. Notre pays n’a pas suffisamment de ressources. Il va donc sans dire que pour certaines missions, les moyens font défaut pour leur mise en œuvre conséquente. C’est vraiment à ce niveau que se situent les difficultés que nous rencontrons. Quand vous prenez les différents cadres de concertations dont certains sont financés par les partenaires techniques et financiers, les moyens font défaut aujourd’hui ; ce qui joue un peu sur leur tenue. Lefaso.net : Parlons des « 96 heures de la région du Centre ». Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ? S.I.O. : Les objectifs principaux, c’est promouvoir la paix, la cohésion sociale et le civisme dans la région du Centre. Il s’agit de créer un cadre de découverte et de promotion sociale entre les agents des services publics et privés et les populations de la région du Centre. Renforcer la cohésion sociale par les compétitions sportives et de loisirs. Par cette initiative, nous visons aussi à susciter un engagement participatif au développement de la région. C’est aussi un cadre d’interpellation à la paix, à la tolérance et au civisme. Nous avons concocté plusieurs types d’activités à cet effet, pour le brassage entre les différentes couches de la population de la région du Centre. Il est également prévu des activités de sensibilisation et un panel autour des thèmes de paix, de cohésion sociale et de civisme. Nous allons échanger également sur la sécurité, notamment en ce qui concerne la participation des populations au processus. Lefaso.net : Et qui sont ceux qui sont invités à ces 96 heures ? S.I.O. : Toute la population, les structures publiques, parapubliques et privées sont invitées. En tout cas, du 3 au 6 octobre, nous avons une série d’activités. Nous commencerons par le lancement des campagnes de dépistage des troubles visuels suivi de correction. Le dépistage est gratuit. Il est aussi prévu un panel au CBC pour parler de la paix, la cohésion sociale, le civisme et la participation des populations à la sécurité. Au programme, on a aussi une course cycliste des femmes. Et là, toutes les communes rurales de la région et les arrondissements de la capitale participeront à cette course qui mobilisera 72 femmes qui vont compétir ; ce sera dans la matinée du 6 octobre sur l’avenue Charles-de-Gaulle. Lefaso.net ; Revenons sur le panel ; comment sera-t-il organisé et quelles sont les communications qui seront données ? S.I.O. : Sur le panel, il est prévu trois communications, essentiellement. La première communication a pour thème : « Promouvoir la paix, la cohésion sociale et le civisme : un défi à relever pour un développement participatif et durable de la région du Centre ». La deuxième communication est intitulée : « Bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du PNDES dans la région du centre ». La troisième communication, c’est « Participation de la communauté à la sécurité dans la région du Centre ». Lefaso.net : Votre région, la capitale, compte aussi des communes rurales ; de quelle manière pourront-elles participer à ces 96 heures ? S.I.O. : Il faut dire que pour ces 96 heures, des dispositions sont prises ; toutes les entités sont invitées à participer ; les arrondissements comme les communes rurales. Si nous prenons par exemple la course cycliste féminine, il est prévu la participation de cinq femmes par arrondissement et deux femmes par commune rurale. Lefaso.net : Les populations souhaiteraient certainement savoir quels sont les sites retenus pour abriter ces activités. S.I.O. : Les activités démarrent dès le 3 octobre 2018 à partir de 7h30 au gouvernorat (côté sud-est de la mairie de Ouagadougou et nord-est de la Bourse du travail de Ouagadougou, ndlr) par le lancement de la campagne de dépistage des troubles visuels et la collecte de sang. Toujours le 3 octobre, à partir de 9h, se tiendront les jeux de société au niveau de la Direction régionale des sports et loisirs. Le jeudi 4 octobre à 7h30, se tient le cross populaire à la Place de la nation qui sera le point de départ et de l’arrivée, suivi immédiatement de l’aérobic. La course cycliste féminine, elle, se tiendra le samedi 6 octobre, à partir de 7h sur l’avenue Charles-de-Gaule. Le même jour également (6 octobre), à partir de 15h30, se tiendra, sur le terrain de l’INJEPS, la finale de la coupe en football. Lefaso.net : Peut-on avoir une idée des acteurs qui vous accompagnent ? S.I.O. : Sur le plan organisationnel, nous avons l’ensemble des directions régionales du Centre, le Conseil régional et les communes. Nous avons aussi des partenaires publics (des sociétés publiques) et des partenaires privés qui sont mobilisés autour de l’initiative. C’est pour dire aussi que les participants pourront repartir avec de nombreux gadgets, en plus des prix officiels qui seront remis aux acteurs. Lefaso.net : Quel appel aux populations ? Propos recueillis par Oumar L. Ouédraogo |
Vos commentaires
1. Le 3 octobre 2018 à 14:08, par Neveux des ghanéens En réponse à : Région du Centre : le gouverneur sonne 96 heures de mobilisation pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et le civisme
Bonjour ! Belle initiative Monsieur le Gouverneur. Je pense qu’il fallait "96h des régions" pour donner à l’événement un caractère national. Mais il n’est pas tare pour les autres Gouverneurs d’emboiter votre pas.
Cependant, lorsque vous décrétez 96 heures de mobilisation pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et le civisme, cela ne sied pas avec une communication intitulée « bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du PNDES dans la région du centre. »
Vous savez que ce PNDES n’a pas fait l’unanimité au sein de la population burkinabè. Il est critiqué à tort ou à raison. Je ne vois pas comment vous pouvez convaincre ceux qui le critiquent de prendre part à vos 96h de paix, de cohésion sociale et du civisme ?
Le journaliste vous a posé la question suivante ; "Revenons sur le panel ; comment sera-t-il organisé et quelles sont les communications qui seront données ?" Vous pensez que la question est anodine ?
Il a peut être voulu que vous dites précisément qu’il y aura un thème sur le PNDES. Quand on milite pour la paix, rien n’est contesté. Mais ici des gens conteste le PNDES.
Que dire ? Qu’ils ont tort ? Et pourquoi auraient-ils torts ?
Qu’ils sont de mauvaise foi ? Et pourquoi seraient-ils de mauvaise foi ?
Est-ce qu’avec votre permission je peux formuler votre initiative de la façon suivante :
"96h de la pré campagne pour les élections de 2020 de Monsieur le gouverneur de la région de la capital du Burkina Faso."
Évitons de parler politique quand on veut rassembler pour la PAIX. Quand le plus puissant Président du monde dit dans sa gouvernance, "america first", des citoyens américains réagissent. C’est parce qu’il est du Parti conservateur qu’il le dit et non simple citoyen américain comme on le croirait.
Débat personnel et non partisan.