Forum du cajou sahélien (FOCAS 2018) : Un cadre de réflexion pour booster la filière anacardeLEFASO.NET | Par Romuald Dofini
dimanche 24 juin 2018.Les 21 et 22 juin 2018, s’est tenue à Bobo-Dioulasso, la première édition du Forum du cajou sahélien (FOCAS 2018). Placé sous le thème « Filière anacarde, quelles reformes pour un marché mieux organisé, dynamique et compétitif », ce forum a regroupé les acteurs de la filière anacarde venus des différents pays de la sous-région. Durant deux jours, des réflexions sont menées par ces acteurs, afin d’aboutir à des propositions consensuelles de solutions pour le développement durable de la filière anacarde en Afrique. Le Forum du cajou sahélien (FOCAS 2018) est une initiative du Comité interprofessionnelle de l’anacarde du Burkina Faso (CIA-B), en collaboration avec l’Alliance du cajou africain (ACA). En effet, la noix de cajou constitue une source importante de devises au Burkina Faso. Elle est le 3e produit agricole d’exportation après le coton et le sésame. Conscient de cela, en février 2015, avec l’appui des partenaires techniques et financiers de la filière anacarde, les acteurs des maillons production, transformation et commercialisation, ont mis en place un Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina Faso (CIA-B), cadre de concertation pour la défense des intérêts matériels, socio-économiques, financiers et moraux.
Selon le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Arouna Kaboré, l’anacarde joue un rôle important dans de nombreux pays du continent. Il est le produit agricole qui est commun aussi bien aux pays côtiers que sahéliens de l’Afrique. Cependant, la filière cajou reste confrontée à un certain nombre de difficultés qui pourraient freiner sa bonne dynamique. À en croire la présidente du CIA-B, Minata Koné, ces difficultés sont constatées à la production dont le rendement est bas, la transformation aussi qui est très faible et la commercialisation qui rencontre beaucoup de problèmes. À tout cela s’ajoutent l’insuffisance de fonds de fonctionnement et le manque de ressources propres pour le développement de la filière.
C’est pour ainsi trouver des solutions à toutes ces difficultés et permettre à la filière d’être véritablement le moteur de développement des pays africains que le CIA-B a initié ce forum sous-régional qui a réuni les acteurs venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Mali, du Sénégal et ceux du Burkina Faso. Le FOCAS a pour objectif de faciliter le partage d’expériences entre pays ouest-africains producteurs de noix de cajou et d’alimenter la réflexion sur les mesures à prendre pour mieux organiser et accompagner la filière au bénéfice de l’ensemble des acteurs. Le choix de la Côte d’Ivoire comme pays invité d’honneur à ce forum est justifié, selon Arouna Kaboré, par son expérience dans la régulation du secteur et les mécanismes mis en place pour le développement de la filière. Il a par ailleurs souligné que des panels seront animés par des personnes ressources sur les sujets et thématiques permettant d’atteindre les objectifs fixés à ce forum.
Toutefois, il espère qu’avec tous les acteurs qui sont présents ainsi que les panélistes invités du Burkina et d’ailleurs, « les participants pourront comprendre comment l’anacarde se porte dans le monde ». C’est pourquoi il a salué l’initiative et rassure du soutien « indéfectible » du gouvernement au développement de cette filière, conformément à l’axe 3 du Plan national de développement économique et social (PNDES), axe qui vise à dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois. Le président de la Délégation consulaire régionale des Hauts-Bassins de la Chambre de commerce et d’industrie, Lassiné Diawara, a aussi affiché l’ambition de son institution à soutenir la filière anacarde. « Dans le plan de mandature 2016-2021, une place de choix est accordée au développement de l’intelligence économique et du portefeuille de services d’appui-conseil aux entreprises, se traduisant entre autres par la promotion du développement de grappes d’entreprises dans des filières porteuses ; la mise en place d’un programme d’amélioration continue de la productivité dans les industries, etc. », a indiqué M. Diawara Romuald Dofini |