Conseil national de la protection sociale : Les membres statutaires réfléchissent à la mise en place des services sociaux communauxLEFASO.NET | Par Aïssata Laure G. Sidibé
vendredi 22 juin 2018.Le Conseil national de la protection sociale (CNPS) a tenu, le vendredi 22 juin 2018 à Ouagadougou, sa 6e session ordinaire, sous la présidence de Paul Kaba Thiéba, Premier ministre et président du CNPS. Le but de cette session était de mener la réflexion sur le choix d’une meilleure stratégie pour l’accélération de la mise en place des services sociaux communaux dans le cadre du passage progressif à l’échelle du ciblage des personnes vulnérables. Cela, en vue de la constitution du registre unique des personnes vulnérables. Malgré l’existence de dispositions, le Burkina Faso peine toujours à atteindre les objectifs d’éradication de la pauvreté extrême (ndrl, 40% de la population vie sous le seuil de la pauvreté), à améliorer de façon significative l’accès des groupes vulnérables aux services sociaux de base et à l’emploi. Pour faire face à cette situation, le gouvernement, en plus de se doter d’une Politique nationale de protection sociale (PNPS - 2013-2022), s’est lancé dans un socle de protection sociale qui vise à garantir à tous, l’accès à des paniers de biens, de services et de transferts de revenus essentiels au plein épanouissement à cette catégorie de personnes. Dans cette dynamique, un dispositif institutionnel de suivi évaluation a été adopté afin de donner plus de chance de réussite à la mise en œuvre de la PNPS. « Cette 6e session du CNPS nous a donné l’occasion de faire le point et d’adopter le rapport-bilan de l’année 2017. À la faveur de ce rapport, nous (gouvernement, partenaires techniques et financiers, organisations de la société civile), avons apporté un regard lucide et critique.
Rappelons qu’au cours de la rencontre, des orientations ont été données pour l’institution des services sociaux au niveau de toutes les communes du Burkina Faso. Ce qui facilitera le passage progressif à l’échelle du ciblage et la prise en charge des personnes vulnérables.
L’un des enjeux de l’heure, était aussi de voir comment arrimer la réponse sociale avec l’Assurance maladie universelle (AMU). À cet effet, le chef de l’Etat, Roch Kaboré, rappelons-le, a décidé d’instituer l’AMU pour tous les Burkinabè. Et le Premier ministre de confier : « C’est un enjeu éthique, de civilisation, économique pour notre société. L’assurance maladie universelle sera effective à partir de cette année, mais de manière graduelle. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le Premier ministre, qui s’est félicité des réalisations engrangées dans le cadre de la mise en œuvre du registre unique.
Il convient de souligner que suite à une phase pilote qui a concerné cinq communes en 2016, 13 344 personnes vulnérables issues de 1493 ménages ont bénéficié de soutiens à travers la mise à disposition de 51,045 tonnes de semences améliorées, la distribution de 396 tonnes de vivres, etc. Une seconde opération dans 18 communes en 2017, aurait permis d’enregistrer 10 873 ménages potentiellement vulnérables. Après une sélection informatique, 5 348 ménages ont été retenus comme vulnérables soit 42 696 personnes.
Cependant, une étude-diagnostic menée par le SP/CNPS, en collaboration avec l’UNICEF, révèle l’existence seulement de 50 services sociaux communaux sur 371 communes, dont 49 fonctionnels. Karim Ganemtoré trouve une explication à cette situation. Aïssata Laure G. Sidibé |