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Agriculture : L’assurance-récolte coton pour garantir les revenus des producteurs dans la zone SOFITEX

LEFASO.NET | Aïssata Laure G. SIDIBE
jeudi 17 mai 2018.

 

La signature de convention-cadre sur l’assurance-récolte coton entre le directeur général de la SOFITEX, Wilfrid Yaméogo, et ses partenaires à savoir l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), les banques et assurances, est intervenue ce jeudi 17 mai 2018 à Ouagadougou. Ce produit d’assurance tous risques couvre les producteurs de coton contre la baisse de rendement.

Selon une étude diagnostique des risques agricoles au Burkina conduite par le ministère en charge de l’Agriculture, les pertes de récoltes entre 2005 et 2012 se chiffrent à plus de 33 milliards de F CFA avec un risque d’aggravation d’ici 2025. Fort de ce constat, la SOFITEX s’est résolument engagée, avec ses partenaires, à mettre en place un mécanisme d’assurance-récolte unique en Afrique de l’Ouest. S’inscrivant dans cette dynamique, un partenaire stratégique, PlaNet Guarantee, lançait en 2011 l’assurance-récolte Sahel.
« C’est une assurance qui existe au Burkina Faso et qui a concerné en première phase le maïs. À partir de 2011, nous avons travaillé avec PlaNet Guarantee, ses partenaires (ECOBANK, Allianz Assurances, UNPCB), et avec le soutien de l’USAID, pour envisager son expérimentation sur le produit coton au cours de la campagne agricole 2012-2013. Nous avons donc fait une opération pilote sur deux régions cotonnières notamment les régions de Dédougou et de Houndé », a expliqué Wilfrid Yaméogo, directeur général de la SOFITEX.

Cette opération pilote a permis d’atteindre des résultats très prometteurs sur les cinq dernières campagnes, à l’en croire. « Il y avait au total, sur la période pilote, 20 000 producteurs assurés, soit un milliard de F CFA environ de crédit intrants agricoles garanti (…) », a-t-il noté. Au titre des acquis, l’on retient également que 105,4 millions de F CFA d’indemnités ont été versés aux producteurs. Le taux de sinistralité, quant à lui, est de 106,6% à la fin de la campagne 2016.
L’objectif affiché de l’assurance-agricole est de « constituer un filet de sécurité pour les producteurs qui sont assurés, ou qui acceptent de s’assurer, de pouvoir minimiser les effets néfastes de la baisse des rendements dans leurs parcelles ». Cela permet aux sociétés Coopératives simplifiées de production de coton (SCOOPS-PC) de pouvoir rembourser les crédits auprès des banques partenaires, et aux producteurs d’avoir un revenu suffisant en fin de campagne pour subvenir aux besoins de leurs familles.

C’est donc une opportunité qu’ils ne doivent pas manquer de saisir. Le produit d’assurance est nouveau dans le contexte sociologique des Burkinabè, certes, mais M. Yaméogo est convaincu qu’à travers les séances de sensibilisation, les producteurs vont massivement y adhérer. Ces activités sont inscrites dans l’agenda de la campagne 2018-2019.

« Sur le terrain, nous allons nous y appliquer », promet le directeur général, rappelant par ailleurs que les producteurs sont organisés en SCOOPS-PC. Du coup, les sensibilisations se feront à l’échelle de ces structures, de même que les souscriptions.

Soulignons qu’au regard des résultats probants de la phase pilote, la SOFITEX et l’Union nationale des producteurs du coton du Burkina (UNPCB) envisagent de vulgariser l’assurance-récolte basée sur le rendement moyen dans l’ensemble des sept régions cotonnières, à partir de la nouvelle campagne agricole à venir. À ce niveau, David Sanon, qui s’exprimait au nom des assureurs, a assuré que la gestion de l’assurance-coton sous forme de Pool soutiendra financièrement le Plan d’action et de vulgarisation de cette assurance-récolte à hauteur de 39 millions de F CFA et bien d’autres. Le directeur général adjoint d’Allianz Burkina Assurance appelle, en outre, les producteurs et les partenaires à redoubler d’effort dans la prière afin que la saison pluvieuse qui s’annonce soit abondante, avec des pluies régulièrement reparties. Tout comme son prédécesseur, le directeur général d’ECOBANK, Cheik Travaly, a réaffirmé de manière solennelle l’engagement de l’ensemble des partenaires financiers à accompagner la filière pour relever les défis de l’heure et ceux à venir.

Pour le président de l’UNPCB, Bihoun Bambou, cette initiative vient à point nommé. « Face à une pluviométrie capricieuse, la campagne agricole 2017-2018 n’a pas été au grand rendez-vous. Et cette convention que nous venons de signer est une bonne chose car elle permettra de sécuriser davantage les exploitations des producteurs », a-t-il justifié. Il a aussi saisi l’occasion pour lancer un appel en direction de l’ensemble des producteurs de coton de la zone SOFITEX pour qu’ils s’intéressent à ce produit et qu’ils y adhèrent. La souscription annuelle varie entre 5 600 et 11 200 F CFA par hectare.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net



Messages

  • Il faut surtout soutenir les producteurs de coton et autres grands paysans par des crédits pour des équipements en vue d’une irrigation d’appoint en fin de saison pluvieuse, comme cela se voit de plus en plus chez les agriculteurs européens et américains. C’est la solution à long terme.

    • Bien dit. Je crois que la Sofitex avec l’appui de certains de ses partenaires est en train de travailler sur la question. C’est vraiment cette solution qui va aider nos producteurs à lutter contre les effets du changement climatique et faire pourquoi pas deux récoltés dans l’année. Il faut que le Gouvernement s’investisse dans ce sens

    • "apport complémentaire en eau en fin de saison pluvieuse" belle idée mais les contraintes et le plus valu économique :
      les contraintes se rencontrent au niveau de l’offre en eau à l’échelle d’une région de production. c’est dans ce esprit que s’inscrit l’opération pluie provoquée connue ces dernières sous le vocable du programme SAAGA. A sa conception, cette opération devait se dérouler en fin de saison entre le 15 septembre et le 15 octobre en suivant le retrait de la saison du nord au sud il s’agissait de forcer les nuages à vider d’avantage l’eau précipitable contenue en eux selon des règles scientifiques . ici aussi ,il y a eu plus de rejets de l’initiative par des novices qui ignorent tout des sciences de l’atmosphère notamment de la théorie de la formation des nuages et leur déplacement dans le temps et de l’espace.

  • Dites moi pourquoi c’est seulement dans les zones SOFITEX qu’il y a des problèmes ? Qu’en est-il des autres (SOCOMA, Faso coton,...) ?

  • il faut surtout commencer à distribuer des engrais de bonne qualité aux producteurs pour éviter les chutes de rendements.