An II Roch Kaboré : 55% des Burkinabè non satisfaitsDans sa dynamique d’assurer un suivi citoyen de l’action gouvernementale de la période allant de 2016 à 2020 en vue d’influencer les politiques publiques inscrites dans le projet de société du président du Faso, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé, vendredi 22 décembre 2017 à Ouagadougou, un dialogue démocratique autour des résultats d’un sondage d’opinion sur l’an II de la gouvernance Roch Kaboré. Les résultats de ce sondage d’opinion ont été restitués en présence de plusieurs représentants de partis politiques (majorité et opposition) et des leaders d’organisation de la société civile. Selon les initiateurs de cet exercice démocratique, un échantillon de 1 500 personnes ont été concernées. Les sondés sont de "toutes les couches socio-professionnelles", du milieu urbain comme celui rural. La présentation des résultats par les experts a permis de camper le décor de la perception des Burkinabè de la gouvernance Roch Kaboré, deux ans après son accession au pouvoir. Un exposé qui a suscité de nombreuses réactions au sein du public de la salle de conférence du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Les questions soumises aux populations concernent les engagements du président du Faso dans les différents domaines. Ainsi, à la question de savoir si les Burkinabè sont satisfaits de l’action du président Roch Kaboré, 55, 4% se disent non satisfaits, 43, 7% sont satisfaits tandis que 0,9% n’ont pas émis d’avis. Le sondage a aussi révélé que 50% (tant en milieu urbain que rural) n’ont pas confiance en la capacité du Plan national de développement économique et social (PNDES) à mettre en oeuvre le programme présidentiel, 35% (41% en milieu urbain et 30.7% en milieu rural) y croient et 15% sont sans avis. Cependant, 48,4% des enquêtés pensent que la trajectoire adoptée va dans le bon sens et 47,7% pensent le contraire et 3,9% n’ont pas d’avis à donner. Le regard des enquêtés est également mitigé sur le niveau de réalisations en ce qui concerne les engagements du président du Faso à : reformer l’Etat pour une administration performante et plus crédible (56,5% d’insatisfaits, 31,9% sont satisfaits et 11,6% sont sans avis) ; renforcer la bonne gouvernance, la démocratie et les valeurs républicaines (49,7% insatisfaits, 40,8% satisfaits et 9,5% sont sans avis) ; renforcer la gouvernance économique et financière, et actualiser l’aménagement du territoire (59,4% sont insatisfaits, 31,9% sont satisfaits et 8,7% n’ont pas d’avis à émettre). Aussi, plus de la moitié des personnes enquêtées émettent des doutes sur la capacité du président Roch Kaboré à tenir l’engagement à rendre indépendante et efficace la justice ainsi que les forces de défense et de sécurité républicaines et performantes. En ce qui concerne l’accessibilité à une éducation de qualité, 69,3% sont insatisfaits et d’un niveau de confiance de 52, 1% en mai 2017 (dernier sondage), l’on enregistre à ce jour, 50,6% (soit une baisse du niveau de confiance de -2,5%). Pour la politique de gratuité des soins et réalisation d’infrastructures, bien qu’appréciée dans le principe, l’exécution semble poser problèmes par l’indisponibilité des produits pharmaceutiques. Sur d’autres tendances de la vie nationale, l’on note entre autre que 51,7% des interviewés ne sont pas satisfaits du dialogue avec les syndicats. 41,5% estiment que la disparition du Président de l’Assemblée nationale, Dr Salifou Diallo, entraîne un bouleversement de l’échiquier politique national et 23, 5% pensent même qu’il y a risques de dissensions au sein de la majorité. Toujours sur l’impact de la disparition de Salifou Diallo, 10% y voient une ascension de l’opposition, 9, 3% pensent que la situation peut contribuer au renforcement de la démocratie et 14,9% sont sans avis. Dans le même souci, 46% des enquêtés n’ont pas confiance à la capacité du nouveau président de l’Assemblée nationale à conduire l’institution pour un contrôle efficace de l’action gouvernementale, 34% y croient et 20 % sont sans avis. L’opposition politique a aussi été jaugée via son chef de file. Ainsi, 49% des citoyens ne sont pas satisfaits de l’action du chef de file de l’opposition contre 33% y trouvent satisfaction et 18 % sont sans avis. Aussi, sur l’adoption de la nouvelle Constitution en perspective, 56% sont partants pour le référendum, 30% sont favorables à la voie parlementaire et 14% sont sans avis. Trois ans après, 46, 7% des citoyens pensent que l’insurrection populaire est une oeuvre inachevée, 22, 6% pensent que les martyrs sont morts pour rien, 20,7% trouvent qu’il y a une remise en cause progressive des acquis de l’insurrection. Oumar Ouédraogo Vos réactions (28) |