Retour au format normal
lefaso.net

Coopération Burkina - Suisse : Les jeunes parlent aux jeunes

samedi 18 novembre 2017.

 

Une délégation de quatre jeunes Burkinabè conduite par le Ministre de la jeunesse Smaila Ouédraogo a séjourné à Berne du 9 au 15 novembre, à l’invitation du Parlement de la jeunesse suisse. Une occasion d’échanges directs entre jeunes, d’apprendre les uns des autres pour le rayonnement de la démocratie. La délégation burkinabè a pu ainsi assister à une session du parlement de la jeunesse suisse devant laquelle le Ministre Smaila Ouédraogo a prononcé un discours, en présence de la présidente de la Confédération suisse Doris Leuthard.

Les jeunes se sont parlé sans intermédiaire et de leur propre avis, cette visite a permis « un échange constructif, afin de favoriser la citoyenneté des jeunes en Suisse et au Burkina Faso ».

Selon le communiqué qui a sanctionné les échanges, les jeunes Suisses, ont profité de cette opportunité pour mieux connaître le fonctionnement d’une autre organisation des jeunes et pour favoriser l’échange interculturel. « Cette visite est une formidable occasion pour nous et pour les participants de la session des jeunes », a notamment indiqué Corinne Schwegler, chargée de projet. « Les jeunes, a-t-elle affirmé, ont pu parler et apprendre à se connaître, chacun repartira ainsi avec une expérience enrichissante. »

Pour le ministre Smaila Ouédraogo, les jeunes du Burkina ont beaucoup à apprendre de l’expérience parce que « si on veut que l’État de droit ait de l’avenir dans notre pays, il faut initier les jeunes déjà au processus de la démocratie pour qu’ils comprennent davantage et prennent les devants de cette lutte pour la démocratie ».
« Nous voyons déjà qu’en Suisse, ils ont ce qu’ils appellent le parlement de la jeunesse. Il a existé chez nous le Parlement des enfants. Ce sont des choses qu’il nous faut réveiller mais déjà, on peut assimiler un peu le Conseil national de la jeunesse que nous avons chez nous au parlement de la jeunesse suisse. Nous entendons redynamiser ce conseil national de la jeunesse lors des états-généraux prochains, pour faire en sorte qu’il soit représenté depuis la commune jusqu’au niveau national.

Smaila Ouédraogo : "Construire une jeunesse politiquement consciente"

Le Conseil national de la jeunesse est une faîtière de l’ensemble des structures, de toutes les associations œuvrant en faveur de la jeunesse. Je pense que nous pouvons, comme nous l’avons évoqué avec la Présidente de la Confédération suisse, développer un partenariat qui permet aux jeunes Suisses d’apporter leur expertise en matière de démocratie. Je pense que le modèle suisse est un modèle de démocratie dont nous pouvons tirer ce qui peut s’adapter à nos réalités, afin d’approfondir notre processus démocratique », a-t-il expliqué.

Dans son discours devant le parlement de la jeunesse suisse, Smaila Ouédraogo a, du reste relevé son ambition de jeter les bases d’une collaboration plus formelle et plus fructueuse entre les jeunes Burkinabè et leurs homologues suisses pour « renforcer les capacités de nos jeunes et mieux les outiller pour une contribution plus efficiente à l’approfondissement de la démocratie dans notre pays ».
« Il ne suffit pas de permettre à la jeunesse d’accéder à la science, il faut lui permettre également d’apprendre à se gouverner, à se conduire et à être conscient et responsable de l’avenir. En d’autres termes, il nous faut libérer notre génie créateur pour construire une jeunesse politiquement consciente, techniquement compétente et surtout, socialement en phase avec nos valeurs, notre culture et les mutations de notre époque car, la vérité d’hier n’est pas forcement celle d’aujourd’hui », a-t-il par ailleurs affirmé.

Dépositaire de l’avenir

La Présidente de la Confédération suisse Doris Leuthard qui a loué l’amitié et le partenariat entre les deux pays a félicité le gouvernement burkinabè qui, malgré « une situation difficile, fait des efforts pour donner une perspective aux jeunes ». Cette jeunesse qui a-t-elle affirmé est « dépositaire de l’avenir ».

Même si les préoccupations peuvent être différentes, niveau de développement oblige, les jeunes des deux pays ont trouvé des sujets de discussion communs comme la prise en compte des handicapés dans l’offre de services ou le libre-échange. « Ce sont des problèmes qui se posent aussi chez nous, même si ce n’est pas avec la même acuité. Mais les jeunes se rendent compte déjà que ce sont des problèmes qu’il va falloir affronter à un moment donné chez nous aussi. Les jeunes ont également participé à des sessions sur le libre-échange, ce qui est une question très actuelle. Nous sommes convaincus que l’Afrique, en tant qu’espace économique sera plus viable si les échanges entre les pays deviennent plus importants. C’est plus facile et plus rentable de commercer avec ses voisins qu’avec ceux qui sont à des milliers de kilomètres. Sans poser la problématique de la même manière, je pense que chez nous également, il y a ce besoin de comprendre davantage et de travailler à ce que le libre-échange soit une réalité. Donc, c’est une expérience qui pourra modifier un peu la vision de nos jeunes sur certaines questions », a affirmé Smaila Ouédraogo.

Du bronze burkinabè pour la Présidente de la Confédération

Pour pérenniser les acquis de ce voyage d’études, il faut nécessairement que le partenariat qui est ainsi noué entre les jeunesses des deux pays soit maintenu et renforcé. Le ministre burkinabè de la jeunesse s’est dit « convaincu que ce partenariat pourra offrir de belles perspectives, aussi bien aux Suisses qui vont découvrir d’autres univers certes pas identiques au leur mais qui est riche aussi d’expériences, qu’aux Burkinabè qui pourront aussi renforcer davantage leur conviction pour la démocratie, afin que notre pays puisse résolument s’engager sur la voie de l’État de droit et de la démocratie ».

Le Conseil fédéral de la jeunesse suisse estime de son coté que « la visite de la délégation du Burkina Faso est un succès pour chacun. Elle souligne l’importance de la session des jeunes comme projet phare pour la participation des jeunes et a permis de renforcer la concertation, la co-construction et la codécision (citoyenneté) des jeunes, tant en Suisse qu’au Burkina Faso ».

Les jeunes Suisses ont été invités par leurs partenaires burkinabè à prendre part au Salon International de la Jeunesse d’Afrique et de la Diaspora qui se tiendra à Ouagadougou en novembre 2018.

Mathieu Bonkoungou
Ambassade Mission permanente du Burkina à Genève



Vos commentaires

  • Le 18 novembre 2017 à 17:02, par Silam En réponse à : Coopération Burkina - Suisse : Les jeunes parlent aux jeunes

    Vraiment, on est loin de ce qui doit etre fait.
    Tout un ministre qui se deplace avec des jeunes pour une simple rencontre de jeunes. Avez vous un ministre Suisse de la jeunesse lors de cette rencontre ?
    Il faut que l’on cesse de se faire ridiculiser. Il aurait fallu que seulement des jeunes Burkinabe partent rencontrer leurs amis jeunes de Suisse.
    Mais non, on veut profiter de tout, y compris les perdiems ou frais de mission.
    Pauvre Smaila !

    • Le 19 novembre 2017 à 17:17, par Ka En réponse à : Coopération Burkina - Suisse : Les jeunes parlent aux jeunes

      Silam : Beaucoup d’internautes nous dirons à toi et moi de quoi nous menons des actions du jeune ministre dont parfois je cautionne ses idées comme son idée d’organiser la rencontre des états généraux de la jeunesse. Mais ma colère est ce manque de complément d’idée : Quand j’étais conseiller technique a l’orientation professionnel, un responsable du centre de formation professionnel financer par l‘Autriche m’avait demandé si le gouvernement pouvait sélectionner quelques jeunes pour qu’ils puissent aller voir comment fonctionnent quelques machine à commande numériques en Autriche. ‘’’’J’ai dit à ce dernier au lieu de dépenser en billets d’avion et l’hébergement de ces jeunes, si on pouvait faire venir deux occasions de ces machines à commande numérique au Burkina pour que ces jeunes puissent se former sur place, ça sera plus rentable. Aussitôt dit, nous voilà avec deux premières machines a commande numériques au Burkina.’’’’ Et je vous affirme que ces deux machines ont formé des programmeurs, et sont toujours là pour rectifier toutes les pièces des moteurs des garagistes. Ma colère est de voir ces jeunes dont les billets d’avions et l’hébergements en Suisse pouvait aider un centre de formation professionnel d’une ville du Burkina à se développer.

  • Le 19 novembre 2017 à 12:16, par Ka En réponse à : Coopération Burkina - Suisse : Les jeunes parlent aux jeunes

    Silam : j’adhère à ton point de vue totalement : On n’a pas besoins de faire du copier-coller avec la Suisse qui a des moyens pour faire voyager sa jeunesse dans le monde entier. Le Burkina n’est pas a cet stade, sauf un ministre qui ne sait pas que les problèmes de la jeunesse sont à long terme et dépasse donc l’horizon politique qui est celui de la prochaine élection en emmenant les responsables des associations de la jeunesse Burkinabé pour les appâté et avoir des voies. Tant qu’on aura affaire à des dirigeants, "cadres" et autres décideurs, dépourvus de toute vision comme ces ministres qui essaient de nous faire croire qu’ils en ont une, les problèmes de la jeunesse ne feront que perdurer et même s’aggraver et prendre de l’ampleur. Farouche partisan d’une politique qui va a l’amélioration des conditions de la jeunesse, je suis contre des mauvais exemples qu’on montre a nos jeunes en gaspillant le denier public pour se pavaner dans des grands hôtels de Genève et de Bern en Suisse, ou faire des emplettes dans les magasins de luxe. Les responsables Suisses doivent se marrer par derrière. ’’’’Et je pense que notre jeunesse est pauvre en manque des vraies modèles comme Sankara, ou des vrais sages en économie, et des vrais valeurs d’exemple.’’’’ Le Burkina de 2017 est pauvre de ses hommes politiques comme ce ministre dont l’ambition se ramène a ses besoins narcissiques. Il est temps qu’une nouvelle révolution de Thomas Sankara revienne dont ses ministres voyageaient avec les compagnies aérienne moins chère, ou dorment dans des hôtels de deux étoiles et donner un bon exemple à notre jeunesse qu’un pays pauvre comme le Burkina doit innover de tout par rapport aux moyens économiques du pays.

    En analysant cette promenade coûteux avec ces jeunes sans intérêts, d’autres oublient le passé, et qui reste un éternel recommencement qui est l’ancien régime avec sa corruption a ciel ouvert a la barbe du peuple meurtri. Et ma conclusion est de dire qu’il y a tellement de malversations dans l’entourage du pouvoir, et à tous les niveaux que personne n’agit avec la morale. Quand le bon exemple viendra de haut, peut-être que ça changera. Merci a l’internaute Silam d’avoir vu l’angle droit en disant tout haut ce que d’autres savent mais disent tout bas. Comme disait Norbert Zongo, « le pire ce n’est pas la méchanceté des hommes mauvais, mais le silence des hommes biens ».