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lefaso.net

Comoé : Niangoloko, ville morte

mardi 16 décembre 2003.

 

Niangoloko dans la province de la Comoé a vécu des heures de tourmentes au lendemain de la fête de l’indépendance. Dans cette bourgade frontalière avec la Côte-d’Ivoire, le Maire et ses adjoints sont en proie à la violence déclenchée par une frange de la population.

Actes de vandalisme à la mairie et aux domiciles de ces autorités communales, vols et pillages, tel est le devant de la scène depuis le 12 décembre dernier. Si l’intervention des forces de l’ordre a entraîné une certaine accalmie, dimanche dernier, il y a eu résurgence des violences. Mais depuis hier 15 décembre, la paix semble revenir.

Après une journée d’accalmie marquée surtout par la visite du premier responsable de la province, le Haut-commissaire Jean Bassono accompagné pour la circonstance du Maire Yacouba C. Sagnon de Banfora et du député Ernest Soulama, les hostilités ont repris le dimanche 14 décembre 2003. Contrairement à la journée du vendredi 12 décembre, les forces de l’ordre ont pris les devants en envahissant les rues très tôt ce dimanche, jour du marché de la ville de Niangoloko.

Dès que les premiers regroupements ont été aperçus, les tirs de grenades lacrymogènes ont commencé à retentir. Les premiers coups ont été entendus vers 7 heures du matin tirant de leur lit certains habitants du fait du froid de ce mois de décembre.

Les forces de l’ordre qui ont bénéficié d’un renfort de la compagnie républicaine de sécurité (CRS), de la gendarmerie de Banfora et du détachement militaire ont eu du mal à venir à bout des manifestants. Ceux-ci avaient barré les voies avec des troncs d’arbres gênant ainsi les manœuvres des forces de sécurité. Il faut signaler qu’il a été procédé à de nombreuses interpellations pour les besoins de l’enquête surtout que le procureur du Faso près le tribunal de Banfora était à Niangoloko le samedi 13 décembre pour constater l’ampleur des dégâts.

Les patrouilles de police ont duré toute la journée et des barrages tenus par les militaires étaient visibles jusqu’à la tombée de la nuit. Il faut signaler que le marché n’a pu se tenir que timidement à partir de l’après-midi où un calme apparent régnait. La nuit a été marquée par des rafles et des arrestations à domicile. Les activités ont repris ce lundi matin.

Dahourou KAM
AI Niangoloko