La « campagne cultivons » à l’heure du bilanLEFASO.NET | Aïssata Laure G. SIDIBE
vendredi 10 mars 2017.Un atelier de veille sur les engagements du gouvernement relatif aux dix mesures de la campagne sans faim s’est ouvert ce vendredi 10 mars 2017 à Ouagadougou. L’ouverture des travaux de cette rencontre initiée par la Confédération paysanne du Faso avec l’appui de ses partenaires (OXFAM et SPONG), a été présidée par le vice-president de la Confédération, Boureima Diallo. Le secteur rural occupe une place prépondérante dans l’économie burkinabè. Les femmes constituent la principale main-d’œuvre agricole et plus de 60% des productions agro-sylvo-pastorales. Paradoxalement, elles perçoivent moins de 5% des revenus agricoles. C’est dire que leurs efforts sont inhibés par un chapelet de contraintes telles que le faible accès a la terre, les technologies et les ressources financières. A titre illustratif, en 2011, les femmes agricultrices ne représentaient que 8% des propriétés foncières et accédaient seulement 10% des crédits disponibles en Afrique de l’Ouest, selon la présidente du collège des femmes de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Djéneba Diallo. Face a cette situation et à la faveur du renouvèlement de la classe dirigeante du pays avec les élections couplées, les femmes rurales membres de la « campagne cultivons » ont lancé une campagne de plaidoyer appelée « femmes rurales pour le Burkina sans faim ». « A cette occasion, nous avons élaboré un manifeste sous forme de 10 mesures que nous avons soumis à tous les partis politiques. Le MPP, parti au pouvoir, (…) s’est engagé à prendre en compte ces différentes préoccupations des femmes rurales dans son programme de développement », a confié Mme Diallo.
Aujourd’hui, 10 mars 2017, l’heure est au bilan de la mise en œuvre de ces mesures par le gouvernent. « Dans la déclaration de politique générale du Premier-ministre, nous avons vu qu’il y a eu cinq mesures qui sont prises (l’accès a la terre, au crédit, aux techniques de production etc.). Trois autres sont partiellement prises en compte (accès aux espaces pastoraux, assistance technique sur les nouvelles techniques d’élevage, promotion et consommation des produits nationaux) », a-t-elle dévoilé. Mme Diallo a, séance tenante, lancé un cri de cœur à l’endroit des politiques : « Il faut que le gouvernent accompagne les femmes rurales pour amener le Burkina Faso à la sécurité alimentaire parce qu’elles sont occupées plus par les travaux champêtres. Et quand on parle d’alimentation, on parle de la femme. Donc, c’est elle qui assure l’alimentation de la famille et c’est également elle qui pourra assurer l’alimentation du pays ».
Le vice-président de la CPF, Boureima Diallo, a, pour sa part, salué la pertinence de la campagne de plaidoyer et exhorté les participants à une solidarité autour des résultats de cette rencontre. Selon lui, c’est à ce prix qu’ils réussiront à capitaliser les efforts des femmes rurales agricultrices, mais surtout à témoigner de leur détermination pour le développement du Burkina Faso. Aïssata Laure G. Sidibé |