Retour au format normal
lefaso.net

Obsèques du président Sangoulé Lamizana : "Lamizana fait chef du cimetière de Gounghin"

lundi 30 mai 2005.

 

Décédé le jeudi 26 mai 2005, le général El Hadj Aboubacar Sangoulé Lamizana a été conduit dimanche 29 mai dernier au cimetière de Gounghin où il repose désormais. Ambiance d’un cérémonial pathétique à l’honneur d’un homme qui a présidé aux destinées du Burkina Faso de 1966 à 1980.

Le général Aboubacar Sangoulé Lamizana s’en est allé. A son honneur, des obsèques nationales ont été organisées à la Maison du peuple de Ouagadougou le dimanche 29 mai 2005. Général et ancien président de la République, Sangoulé Lamizana était tout indiqué pour bénéficier des honneurs dignes d’un chef d’Etat.

Dans le vaste espace de la Maison du peuple, l’ambiance n’a sans doute pas été celle de la rue marchande du FESPACO mais celle du recueillement et d’hommage à un homme qui quitte les siens pour le voyage éternel...

Les quelques rares musiques jouées avant l’oraison funèbre prononcée par le président Blaise Compaoré ont été des chansons traditionnelles de deuil en san ou en mooré.

La fanfare de la garde nationale aura été la principale animation du jour. En présence des plus hautes autorités du pays, de tous les corps et grades de l’armée burkinabè, des parents, des délégations étrangères et du peuple burkinabè, le général défunt a reçu les honneurs militaires faits de chants aux morts, de défilé et de port d’armes.

Dans une atmosphère triste, la population a accompagné le cercueil drapé des couleurs nationales et entourée d’une dizaine de couronnes de fleurs géantes sur un véhicule militaire tout couvert également du drapeau national, jusqu’à la grande mosquée de Ouagadougou.

A l’arrivée comme au départ de ce lieu de culte, ce sont des "Laahi La" que les fidèles musulmans scandaient pour le repos de l’âme du défunt. C’est au cimetière de Gounghin que les Mossi ont manifesté leur présence en s’accaparant avant l’arrivée de la dépouille mortelle, le brancard sur lequel devrait être déposé le cercueil. Parenté à plaisanterie oblige, Mossi et Samo (ethnie du défunt) ont par moment détendu l’atmosphère comme l’a fait l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo (Mossi)... Celui-ci en vertu des pouvoirs à lui conférés par les ancêtres mossi a fait de Sangoulé Lamizana, chef du cimetière de Gounghin où il n’y a ni syndicat, ni grève, ni révolte et où tout le monde est logé à la même enseigne.

Enok KINDO
Sidwaya