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Retour des Etalons juniors : Ils n’ont pas à avoir honte !

vendredi 12 décembre 2003.

 

Les Etalons juniors sont rentrés d’Abu Dhabi sans tambours ni trompettes. Même si leur objectif qui était de passer le premier tour a été atteint, ils nourrissent avec le recul, des regrets.

En endossant le costard de favori, les Etalons se sont très vite vus en quarts de finale avant d’affronter le Canada. Même le peuple burkinabè tout entier voyait son Onze national de moins de vingt ans, triompher avant l’heure de leurs homologues canadiens. La FIFA et la presse locale émiratite ont contribué à pomper la tête des enfants en les présentant à l’issue du premier tour comme des prétendants sérieux à la couronne. Le réveil aurait été moins brutal si tout ce tapage n’avait pas été fait autour de l’équipe.

Bref, c’est maintenant du passé. Il faut se tourner vers l’avenir et construire sur les cendres de cette déconvenue, de nouvelles victoires. C’est ce que les autorités ont compris en réservant un accueil non moins protocolaire à nos juniors. Une fois leur avion atterri sur le tarmac, le mercredi dans la nuit, le temps de remplir les formalités et de retirer les bagages, la bande à Mart Nooij est convié à un pot au sein de l’aéroport. Etaient présents, le ministre Toundoun Sessouma des Sports et Loisirs et ses directeurs centraux, Hamadi Ouédraogo de l’Initiative nationale de soutien aux Etalons (INSE) et les membres de la FBF.

Me Benoît Sawadogo, premier vice-président de la FBF, trouvera des mots pour apaiser le cœur des enfants de retour de leur champ de bataille de niveau mondial. "Vous devrez relever très haut votre tête. Nous avons vibré avec vous tout le temps. Vous n’avez pas démérité". Il terminera son laïus en ajoutant succinctement que la fédération est satisfaite de leur comportement. Toundoun Sessouma moins disert, leur lancera aussi ceci : "Même si vous étiez revenus sans victoire, on serait là pour vous accueillir. Cela fait partie de nos valeurs de solidarité. Sachez qu’au plus haut niveau, nous ne sommes pas découragés".

"L’absence de Willy a pesé lourd"

Pendant le pot, le film du match contre le Canada hantait toujours les esprits. Il alimentait et agrémentait également la causerie. Le président Amado Traoré du RCK dira avec un sourire à Jeannot Bouyain : "Quand j’ai vu ton tacle en cisaille, je t’ai reconnu". A Jeannot d’ironiser : "Il paraît que vu de la télé, je n’ai pas eu mon adversaire". Tout le monde éclate de rire. Dans un autre coin, Gualbert Kaboré relatait : "les Canadiens nous ont étouffés au milieu avant de fermer hermétiquement l’axe de leur défense.

De tous nos quatre attaquants, aucun n’a pu sauter le verrou". Parkouda qui n’était pas loin, glissera ceci pour ajouter : "C’est maintenant que le peuple comprendra pourquoi nous avions insisté pour que Wilfried Sanou soit du groupe. On aurait eu Willy ou Abdoulaye Cissé, cette formation canadienne allait voler en éclats".

Les Etalons juniors n’ont pas à rougir. Ils sont allés pour apprendre et ils ont appris. Un match ne se gagne pas à travers des commentaires et dans la peau de favori. Il faut toujours avoir en tête le principe élémentaire du respect de l’adversaire. La France n’a-t-elle pas payé cash cette négligence en match d’ouverture de la Coupe du monde 2002 face au Sénégal ? Cela est valable pour tout le monde.

Béranger ILBOUDO