Communauté Sant’ Egidio : Favoriser la modernisation de l’état civil par la formation des acteursLa communauté Sant’ Egidio à travers son programme Birth registration for all versus oblivion (BRAVO) tient un atelier de formation des acteurs de l’état civil pour l’enregistrement universel au Burkina Faso. Cet atelier qui se déroulera du 18 au 22 juillet 2016 à Ouagadougou, concernera entre autres les services centraux de l’état civil, les présidents et vices présidents des tribunaux d’arrondissements, les représentants des services sanitaires et des maternités. En Afrique subsaharienne, les statistiques font état de 56% des enfants non enregistrés à la naissance, soit sept enfants sur dix, ce qui en fait sur le plan juridique des enfants invisibles, qui ne sont donc pas pris en compte dans les plans de développement. C’est donc pour lutter contre ce phénomène et permettre à chaque enfant d’avoir une existence légale que la communauté Sant’Egidio a mis sur pied le programme Birth registration for all versus oblivion (BRAVO). Ce programme promeut l’enregistrement des enfants dès leur naissance, la régularisation de ceux qui n’ont pas été enregistrés et favorise le développement des systèmes d’enregistrement à l’état civil. Il aide également à créer les infrastructures nécessaires pour l’éradication du fléau des enfants invisibles. Pour ce faire, le programme BRAVO mise sur le volet formation et renforcement des capacités des acteurs intervenant dans l’état civil. C’est dans cette logique qu’a été organisé ce 5e atelier de formation pour les acteurs de l’état civil du Burkina Faso. Cette formation concernera des acteurs du Kadiogo, du Houet, du Sanguié et du Passoré au nombre de 160 et durera cinq jours. Colette Guiébré, responsable de BRAVO Burkina estime que cette formation est importante d’autant plus que « Les acteurs de l’état civil ne sont pas permanents. Les officiers d’état civil comme on le sait, suite aux élections qu’il y a eu récemment, ont été renouvelés. Il est possible et fort probable qu’il y ait eu de nouveaux officiers de l’état civil qui ne sont pas forcément habitués à l’outil d’état civil, d’où l’intérêt de les former. Pour les tribunaux départementaux également, ce sont des personnes nommées. Il est alors pour nous intéressant, de former ces personnes pour qu’elles puissent savoir sur quelle base elles doivent partir, quelle est l’importance de ce qu’ils font et jusqu’où va l’étendue de leur responsabilité dans leur activité. » Même son de cloche chez Roger Ouédraogo, représentant du secrétaire d’état à la décentralisation du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure pour qui « l’état civil constitue un élément indispensable au niveau de l’enregistrement des naissances. Cet état civil permet aux enfants de pouvoir exister légalement et de faire preuve de leur citoyenneté et de pouvoir bénéficier des avantages sociaux qui leur sont réservés. » L’innovation à ce 5e atelier est la participation des agents de santé à la formation. En effet, selon Colette Guiébré, « Nous croyons que la santé est la voie par laquelle nous arriverons à rendre un état civil plus moderne et un état civil plus étendu parce que l’enfant naissant de plus en plus à la maternité pourra être enregistré par la voie de la santé. » Selon Mia Gianturco, responsable internationale du programme BRAVO, le principal défi est de « développer un état civil permanent. Il ne s’agit pas seulement d’une vaste régularisation comme il y en a déjà eu dans l’histoire de l’enregistrement universel et gratuit de nombreux pays. Il s’agit de développer les fonctionnalités de l’Etat et du système administratif, afin de mettre en place un modèle définitif, de manière à ce que l’enregistrement à l’état civil devienne une pratique durable de façon permanente, avec un système performant d’inventaire et de conservation des données. » Pour rappel, la communauté Sant’ Egidio a lancé en 2009 la campagne : « Année de l’enregistrement universel et gratuit des naissances. » Ce programme a permis à trois millions et demi de personnes de bénéficier d’un acte de naissance au Burkina Faso. Justine Bonkoungou (Stagiaire) Vos réactions (2) |