18 avril : Journée mondiale des monuments et des sites.Le 18 avril de chaque année est célébrée la journée mondiale des monuments et des sites. Cette année, elle est placée sous le thème : « Le patrimoine du sport. ». Le promoteur de cette journée est le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS). L’ICOMOS est une organisation internationale non gouvernementale qui se consacre à promouvoir la théorie, la méthodologie et la technologie appliquées à la conservation, la protection et la mise en valeur des monuments et des sites. Il est un organe consultatif de l’UNESCO créé en 1964. Au commencement du sport… Parler du sport comme un patrimoine n’est pas tout à fait évident. Mais à y voir de très près, le sport fait partir des patrimoines culturels les plus anciens de l’humanité. En effet, le sport a toujours été présent dans la vie de l’homme. Mais,son origine exacte dans la vie de l’homme n’est pas connue. On sait que les hommes préhistoriques tiraient à l’arc pour se nourrir. Ils marchaient, couraient et nageaient pour par nécessité vitale. Mais, la nécessité vitale dit-elle nous faire douter de leur pratique sportive ?En comparaison avec les pratiques sportives contemporaines nous pouvonsrelativiser nos regards sur les hommes préhistoriques. En effet, de nos jours, le sport est devenu un métier comme tout autre. De ce fait, peut-on nier aux ‘’sportifs de haut niveau’’ de faire le sport ? Le sport comme un patrimoine… Selon Pierre de Coubertin :« Le sport fait partie du patrimoine de tout homme et de toute femme et rien ne pourra jamais compenser son absence ». L’ICOMOS en choisissant de se pencher cette année sur le patrimoine du sportveut attirer l’attention de l’opinion sur le sujet. Le sport est un patrimoinede fait, maisparfois méconnu comme tel. En effet, nous venons de sortir de la semaine Nationale de la Culture au cours de laquelle on a vu des candidats rivaliser d’ardeur et de talents dans les disciplines de sports traditionnel à savoir la lutte et le tire à l’arc. C’est parce que ces deux disciplines sont dans notre patrimoine culturel qu’elles sont à la SNC. Le Sénégal a plus réussi le pari en faisant de la lutte traditionnelle le sport roi tout en préservant ses contours culturels. Le caractère patrimonial du sportest vérifiable à plusieurs niveaux : Le sport est un héritage de l’humanité et ce, peut-être depuis la préhistoire. Il a évolué au fil des siècles et est parvenu jusqu’à nous. Cette chaine n’a jamais été rompue.
Le sport comme patrimoine existe sous tous les aspects. Au plan matériel, il existe des vestiges archéologiques des espaces sportifs et même des complexes sportifs contemporains devenus de véritables monuments. Le patrimoine immatériel lié au sport se trouve dans sa nature même sans compter les chants, danses et les pratiques qui leur sont associés. Comme patrimoine mobilier, les objets sportifs comme pièces muséales existent aussi. Au Burkina Faso, la collection du Morho Naaba Baongo est une très belle illustration. Il existe également des trésors humains vivants du sport à travers le monde comme Abedi Pélé, Micheal Jordan, Ronaldo, Zidane, Husen Bolt, Nabaloum Dramane dit Boum-Boum, Mike Tison, … Le patrimoine du sport au Burkina Faso. Le thème de la journée mondiale du patrimoine culturel de cette année nous amène à marquer une pause pour réfléchir sur le sport comme un patrimoine et producteur de patrimoine. Restons au Burkina Faso pour nous interroger. Au Burkina Faso, pouvons-nous avoir quelques éléments constitutifs de patrimoine du sport ? Pouvons-nous savoir où se trouve le ballon du coup d’envoi de la CAN 98 et ce qu’il devient ? La même question peut être posée sur le sifflet et le dernier ballon de la finale cette même CAN. Le Ministère des sports et les différentes fédérations sportives peuvent-elles nous constituer des pièces témoins du passé sportif du Burkina Faso ? Que deviennent nos anciennes gloires, nos trésors humains vivants ? La RTB peut-elle nous présenter les images du premier coup d’envoi du Tour du Faso ? On ne peut rien construire de durable sur du sable. La construction de musée ou d’un lieu de mémoire du sport peut aider la jeune génération à avoir des repères, des modèles. La construction d’une identité dans tous les domaines est importante pour le futur. On aimerait par exemple voir la RTB nous faire un film documentaire avec les départs et les arrivées de toutes les éditions et de toutes les étapes du Tour du Faso. Le comité d’organisation du Tour pourrait nous présenter les différents vélos qui ont remportés des maillots jaunes. La vie difficile des anciennes gloires du sport du pays donne à réfléchir. En plus de leur situation difficile, ils sont quasi méconnus du grand public. La construction d’un musée du sport au Burkina Faso est un impératif. Cependant, il ne doit pas être une préoccupation du ministère des sports seul ou des fédérations. Les hommes et les femmes qui ont bénéficié des grâces de la terre libre du Burkina pour faire fortune peuvent aussi par le mécénat apporter leur pierre. Il en est de même de la vie des anciennes gloires de notre sport. Ils ont porté haut à un moment donné le drapeau du pays dans des disciplines données. Aujourd’hui, parce qu’ils sont au soir de leur carrière, ilsdeviennent des cas sociaux. Cela est une honte pour la Nation. Les richards doivent cacher la honte de leur pays à travers le mécénat. La part des fédérations et du ministère, c’est d’aider les sportifs actuels avec des formations à bien gérer les ressources que génère leur pratique sportive. Farma Hantissié H., |