Suivi de la Transition : que devient le Cadre de concertation des partis politiques (CCPP) ?Les partis politiques membres de l’ex-CFOP (Chef de file de l’opposition politique) ont mis en place, depuis le mois de mars 2015, un Cadre de concertation pour suivre la marche de la Transition. Trois mois après, nous avons voulu en savoir sur son existence et notamment sur son fonctionnement dans l’intérêt bien compris de la Transition. Le 16 février dernier, 26 partis politiques membres de l’ex-CFOP procédaient à la signature d’un texte instituant un Cadre de concertation des partis politiques (CCPP). A ce jour, ce Cadre regroupe une trentaine de partis. C’est du moins, ce qu’a confié François T. Kaboré, le Secrétaire permanent dudit Cadre. Un Cadre voulu et mis en place pour, précise M. Kaboré, « suivre l’état d’avancement de la Transition, faire de temps en temps le bilan et nous prononcer sur certaines actions pour permettre aux autorités de la Transition d’aller à des actions précises et de respecter les délais qui ont été arrêtés ». Dans ce sens, des réunions ordinaires ont été prévues pour se tenir tous les mardis dans une salle louée dans un immeuble de la place ; les locaux de l’ex-CFOP n’étant plus accessibles. Des réunions extraordinaires ont aussi pu se tenir, à en croire le Secrétaire permanent François Kaboré, par ailleurs militant de l’UPC (Union pour le progrès et le changement). Mais, confie-t-il, « tous les présidents de partis ne sont pas souvent là ». Ce que confirme Tahirou Barry, le président du PAREN (Parti pour la renaissance nationale), un des partis membres dudit Cadre de concertation. Et ces présidents rares aux réunions du CCPP sont pourtant ceux des partis les plus grands. Les présidents de partis se font représenter aux réunions du CCPP Mais cela n’est pas, à en croire le Secrétaire permanent, le signe d’un « désintérêt à ce cadre de concertation ». D’ailleurs, confesse François Kaboré, « ils se font toujours représenter ». Ce qui, pour lui, est « déjà une bonne chose ». Le CCPP évite de se comporter comme un tribunal Mais l’incompréhension tient au fait que ces absences ont commencé dès le début des activités dudit Cadre. Et pour cause ? C’est peut-être parce que nombre d’entre eux évitent de se croiser le regard autour d’une table de discussions ; un certain vent inamical ayant sans doute brouillé les convivialités apparentes du temps du ‘’tous soudés contre la modification de l’article 37 de la Constitution’’. Priorité des priorités aux réunions, l’analyse de la situation nationale Et ça fonctionne, même sans un agenda suivant lequel les activités se déroulent. Mieux, il reçoit la visite d’experts étrangers qui viennent au pays des Hommes intègres pour s’imprégner de l’état de la Transition. C’est du moins, ce qu’a confié François Kaboré, avec la précision que le CCPP a déjà fait publier des déclarations par voie de presse, et a été l’artisan de l’organisation du meeting de soutien au code électoral ; un meeting tenu à Ouagadougou le 25 avril dernier. En sus, a-t-il ajouté, « Nous avons rencontré plusieurs fois le président de la Transition ». Oui à une nouvelle Constitution, mais… Au sein du CCPP, l’on convient qu’il faut une nouvelle Constitution, avec subséquemment, le passage à une 5è République. Mais cette initiative, précise François Kaboré, se heurte à « un problème de timing ». Le reste du temps imparti à la Transition ne pouvant suffire à bien finaliser cette initiative. « Pour nous, préconise-t-il, le processus d’élaboration de la nouvelle Constitution peut être déclenché dans la neutralité politique actuelle. Et il appartiendra aux nouvelles autorités de la faire adopter ». Et d’ajouter, « Il ne faut pas se précipiter pour finaliser un tel projet en se disant qu’on n’a pas confiance aux autorités qui vont venir ». Sa conviction à lui, c’est que si un projet de nouvelle Constitution est formalisé avant la fin de la Transition, « il va être difficile pour n’importe quel parti au pouvoir, de vouloir changer quoi que ce soit ». En tout état de cause, la question de prolongation de la Transition qui se susurre, le CCPP n’y est pas favorable. Et François Kaboré d’opiner, « Nous avons adopté la Charte de la Transition avec des délais précis ; nous avons pris l’engagement devant le peuple et la communauté internationale de respecter ces délais. Nous ne voyons pas de raisons objectives qui puissent justifier la prolongation de la Transition » ; et ce d’autant plus que la CENI (Commission électorale nationale indépendante) « nous laisse croire qu’il n’y a pas de problèmes majeurs ». Fulbert Paré |