Discours sur une Union Africaine forte : l’école et la démocratie, de puissants catalyseursLa culture des attitudes démocratiques chez le citoyen africain dans les actes quotidiens, sont indispensables pour pacifier les relations politiques, limiter les crises de succession au sommet des Etats et parvenir à la création des ETATS-UNIS D’AFRIQUE. Sans Etats stables et paisibles, tournés sur les questions réelles de développement, aucune Union africaine n’est possible. Avec une telle banalisation, toute attitude antidémocratique de l’individu ou ingérence de nations étrangères, se voit vite étouffée dans l’œuf, soit par le voisinage direct, soit par la conscience collective intra-africaine. Les économistes conviendront de l’avantage comparatif certain de cette démarche, en ce sens que le peuple ne serait plus obligé de passer toujours par des protestations violentes - trop onéreuses pour le trésor public -, pour rectifier le tir démocratique, suite à des frustrations, longtemps accumulées. C’est aussi un moyen efficace, contribuant à limiter les scènes conflictuelles meurtrières sur notre beau continent. Les démocrates sont certes satisfaits de l’Insurrection populaire d’Octobre 2014 au Burkina Faso, mais ils savent aussi que le bilan des pertes est lourd. Une trentaine de morts, c’est beaucoup. En plus, il faut compter les nombreux blessés et handicaps définitifs, les pertes d’emplois et les dégâts matériels chiffrés à plusieurs milliards. Certaines opinions pessimistes pourraient objecter à une telle démarche, arguant du mutisme des leaders politiques. D’autres pourront renchérir, en mettant en cause nos cultures africaines, présentées souvent comme incompatibles avec la démocratie, et plus disposées à la chefferie traditionnelle (royauté). Du coup, elles contribuent à occulter les formes extrêmes de royauté de droit divin sous l’absolutisme que l’Europe connut. Aussi, convient-il de rappeler, que tous nos maux sont souvent rattachés à l’analphabétisme, quelques fois même à tort ! A tort, parce que ce sont bien les instruits qui détiennent plutôt les rênes du pouvoir depuis des décennies, donc assumant la lourde responsabilité de conduire les peuples vers des destins nationaux plus heureux… Et si l’on osait un seul jour, imputer le sous-développement de l’Afrique au contraire, à l’inconséquence de son peuple d’instruits et de ses diplômés. Peut-être que cette mise a l’index créera un grand sursaut salvateur. Le fait même de consacrer ici, quelques lignes à pareille réflexion, signifierait d’une part, l’existence de volontés de changements, d’autre part, l’existence d’enclaves d’exceptions et de résistances. Les arguments ne manquent pas du tout pour soutenir ces thèses. Pour s’en convaincre, il suffit de porter un regard attentif sur la déliquescence de nos universités publiques, y compris sur le plan social. Il apparaît claire que la charge de cette détérioration n’incombe pas aux seuls pouvoirs politiques... Je ne crois pas du tout à une Union africaine solide, où les bénéficiaires seraient immédiatement ceux-là mêmes qui en auraient fait la promotion. L’Union africaine, pour qu’elle soit une réalité influente, nécessite le consentement de sacrifices énormes de la part des leaders africains - entre autres, la renonciation à une part du leadership national... Et les principaux bénéficiaires seront surtout nos enfants ou mieux encore, les générations futures. Notre génération présente aura surtout pour motif de jouissance immédiate, le respect, la fierté de conduire ce projet et d’en assumer conjointement la paternité, aux côtés d’illustres pères panafricanistes de l’indépendance totale des Etats africains. En rappel, l’Union Européenne ne s’est pas construite en un jour. Il a fallu de l’audace de la part de certaines volontés fortes, vision perçue à l’origine par une majorité pessimiste, dès les années 1930, comme une gageure. Il se recrutait même parmi les grandes personnalités de pays Européens, des contestataires et torpilleurs proclamés. Ce rappel utile, est en effet, une façon de souligner notre haute conscience de l’immensité des offensives à déployer, des résistances et des tâches à accomplir, pour la construction des États-Unis d’Afrique... Cette culture démocratique viendra à titre politique et culturel, consolider davantage cette Union esquissée depuis quelques temps déjà, via les moyens et réseaux modernes de transport et de communication, notamment les TIC (radio, TV, internet, téléphonie fixe et mobile, supports numériques, etc.). A titre illustratif, des élèves habitués à l’alternance de chefs de classe au cours de la même année académique, seront portés naturellement à accepter cet exercice qui s’est révélé être une véritable épreuve infernale de terme de mandat avec le régime déchu... Ouagadougou, le 26 avril 2015. |