« Les Fonds nationaux seuls ne suffisent pas pour financer l’économie informelle », dixit Saïdou Zangré, président du COPSIPCB au sujet des Mesures sociales du gouvernementLe 13 janvier 2015, le Collectif des Organisations Professionnelles du Secteur Informel et des Petits Commerçants du Burkina Faso (COPSIPCB) a organisé une conférence de presse pour demander au gouvernement de se prononcer sur la suite qui sera donnée aux dossiers relatifs aux mesures sociales lancés par le « gouvernement Tiao ». Le lundi, 9 février dernier, trois membres du gouvernement, Aminata Bambara du budget, Bibiane Ouédraogo de la promotion de la femme et du genre et Hippolyte Dah du commerce et de l’industrie ont animé un point de point de presse sur le sujet. Suite à cette sortie de l’exécutif, nous avons approché le premier responsable du COPSIPCB, Seydou Zangré. Entretien à bâtons rompus ! Lefaso.net : Le 13 janvier dernier, vous avez, à travers une conférence de presse, plaidé auprès du gouvernement pour suite à donner aux mesures sociales lancées en mai 2014. Le lundi, 9 février, le gouvernement a effectivement réagi à votre appel. Que vous laisse la réponse du gouvernement ? Saïdou Zangré : Notre conférence de presse du 13 janvier était effectivement un plaidoyer pour rappeler au gouvernement, les mesures sociales de 201 3-2014 prises par le gouvernement passé qui consistent aussi à faire des prêts aux commerçants. Nous profitons donc de votre espace pour remercier le gouvernement du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida pour avoir répondu diligemment et favorablement à notre requête. C’est vrai qu’au départ, c’était 5 milliards pour le secteur informel et qu’aujourd’hui, on est à 4 milliards 500 millions mais ce n’est déjà pas mal et nous les félicitons pour cela. Le gouvernement a dit que la première tranche des bénéficiaires pourra entrer en possession de leur crédit d’ici à fin avril 2015. C’est vrai que le besoin total est de 317 milliards 291 000 000 millions ; tout le monde ne peut donc pas avoir. Mais, l’essentiel est qu’on puisse donner ces prêts-là aux vrais acteurs qui évoluent dans le secteur informel. Tout comme aux acteurs au niveau des femmes également.Lefaso.net : Comment l’information a été accueillie, quand on sait que beaucoup de choses ont été dites sur le sort à réserver à ce projet ? Saïdou Zangré : En tout cas, au niveau des états-majors, l’heure est à la sensibilisation et aux partages d’informations pour que les gens sachent que le gouvernement a répondu favorablement et que ceux qui auront la chance d’avoir ces prêts doivent les rembourser. Lefaso.net : Le gouvernement vous a-t-il rencontrés pour des instructions particulières ou autres actions à entreprendre ? Saïdou Zangré : J’ai eu la chance, avec les présidents d’autres associations, d’assister à la conférence de presse du gouvernement, représentants les bénéficiaires de ces mesures. Nous pensons que le fait que le gouvernement nous ait convié à cette conférence, c’est pour que nous puissions aussi avoir des informations crédibles pour nos membres sur le terrain. Lefaso.net : A vous suivre, ceux qui ne demandent que moins d’un million sont plus nombreux que ceux qui demandent plus… Lefaso.net : Le gouvernement a insisté sur le fait qu’il s’agit d’un prêt et non d’un don. Vous avez également, lors d’un entretien que vous avez accordé à un journal de la place en septembre dernier, vous attiré l’attention des uns et des autres sur l’importance de ne pas faire l’amalgame. Y avait-il une confusion quelque part ? Saïdou Zangré : Je pense que certains n’avaient pas bien compris quand le gouvernement lançait les guichets spéciaux ; ils pensaient que c’était de l’argent cadeau qu’on voulait donner ou qu’on voulait récompenser des amis politiques. Effectivement, dans cette interview en question, j’ai même dit, et je le répète, que ceux qui ont dit de ne pas rembourser ne nous veulent pas du bien parce que, si les gens se sont intéressés, c’est par rapport aux montants, au taux d’intérêt et à la durée. Donc, il faut remercier le gouvernement passé et celui actuel qui a compris que ce secteur a besoin d’un financement. A l’époque, nous avons même organisé un panel pour permettre aux techniciens du ministère de l’économie et des finances de nous expliquer ce que c’est que « guichet spécial ». Ils ont donc donné une communication et insisté sur le fait qu’il s’agit bien de prêt. Et j’ai l’habitude de dire aux gens que c’est l’argent de l’Etat, on ne peut s’amuser avec. Donc, il ne faut pas que les gens fassent des amalgames par rapport à cela. Ce sont des prêts et nous, nous sommes prêts à accompagner le gouvernement à récupérer ces prêts. C’est un devoir pour nous parce qu’en principe, chaque président d’association qui va bénéficier de ce Fonds, doit même créer un comité de gestion pour contrôler ce crédit à l’interne afin de se rassurer que tel ou tel autre membre de sa structure à commencer à rembourser. On n’a pas besoin d’attendre que l’Etat vienne convoquer un membre, il faut bien que les structures soient les premiers à gérer en interne ces fonds par un suivi régulier. Il ne faut pas aussi que le gouvernement donne l’argent puis croise les bras ; il faut qu’il y ait un œil regardant là-dessus. Les associations bénéficiaires doivent même former leurs membres sur comment gérer un crédit. Il faut communiquer beaucoup, il n’y a pas de honte à cela. Comme le gouvernement a dit, la liste des bénéficiaires sera publiée. C’est une très bonne chose parce que, si on affiche ton nom, tu ne vas pas t’amuser avec le prêt contracté. Lefaso.net : Vous aviez, au cours de cette même rencontre avec la presse, demandé au gouvernement de voir comment solder les dettes internes pour éviter aux PME/PMI de tomber en faillite ; quelle est la situation à ce jour ? Saïdou Zangré : A ce niveau également, on peut se réjouir parce que le gouvernement a pris l’engagement de solder ses dettes qui s’élèvent à environ 200 milliards. Depuis la conférence de presse, nombreux nous disent que les choses évoluent dans le bon sens. C’est pour dire que le gouvernement prête une oreille attentive aux préoccupations des populations. C’est comme nous l’avons dit, nous traversons une période difficile au niveau de l’économie et si le gouvernement paie la dette interne, vous verrez que les choses vont bouger. D’ailleurs, ces derniers temps, on sent que à commence à bouger et c’est vraiment bien pour la vie économique nationale et il faut féliciter et encourager le gouvernement à poursuivre dans cette lancée. Lefaso.net : Quel peut être votre message aujourd’hui à l’endroit du gouvernement et de vos membres ? Lefaso.net : Que faut-il comprendre par « caution solidaire » ? Lefaso.net : Vous souhaiterez donc des réformes à certains niveaux ? Saïdou Zangré : Nous disons qu’il faut relire les textes de la Chambre du commerce. Vous savez, il y a une commission chargée du secteur informel mais qui est gérée par des opérateurs économiques. Et nous, quand nous disons que nous préférons une chambre de commerce du secteur informel comme la chambre de l’agriculture, chambre des métiers, des mines, c’est parce que les vrais acteurs sont « défavorisés », ils ne peuvent pas par exemple voter (parce que la condition première c’est d’avoir un registre de commerce). Pourtant, la majeure partie que vous voyez, qui contribue pour 40% à l’économie n’a pas de registre de commerce. Entretien réalisé par Oumar L. OUEDRAOGO |
Vos commentaires
1. Le 11 février 2015 à 23:20 En réponse à : « Les Fonds nationaux seuls ne suffisent pas pour financer l’économie informelle », dixit Seydou Zangré, président du COPSIPCB au sujet des Mesures sociales du gouvernement
J’admire le raisonnement de ces gens du secteur informel, ils sont très, concrets.
Félicitations à vous et courage, car c’est nvous qui faites le développement.
2. Le 11 février 2015 à 23:54, par L’intègre En réponse à : « Les Fonds nationaux seuls ne suffisent pas pour financer l’économie informelle », dixit Saïdou Zangré, président du COPSIPCB au sujet des Mesures sociales du gouvernement
Je tire mon chapeau à M. ZANGRE Saïdou qui se bat beaucoup pour ses membres. On le voit au four et au moulin et on ne peut que lui souhaiter courage. Le Faso a besoin de gens comme vous.
3. Le 12 février 2015 à 10:23 En réponse à : « Les Fonds nationaux seuls ne suffisent pas pour financer l’économie informelle », dixit Saïdou Zangré, président du COPSIPCB au sujet des Mesures sociales du gouvernement
Nos banques ici n’osent pas. Avec ça, comment l’économie peut être dynamique ?
4. Le 12 février 2015 à 11:35, par kidrh En réponse à : « Les Fonds nationaux seuls ne suffisent pas pour financer l’économie informelle », dixit Saïdou Zangré, président du COPSIPCB au sujet des Mesures sociales du gouvernement
Je ne suis pas contre un appui du gouvernement au secteur informel mais il faut se dire que ces mesures ont été prises dans un contexte qui incite a croire quelle netaient que démagogique quelles n avaient pas été suffisamment mûrie et qu il sagissait tout simplement de booster la participation aux meetings des partisans du referendum. Si ce n est pas le cas a t-on évalue des précédants fonds visant les mêmes objectifs. au nombre desquels les precurseurs que sont , le FAARF et l emprunt du tresor de 5milliards rétrocedés a diverses associations (taximen, groupements villageois etc.. J ai souvenance que dans une de nos régions le gouverneur a du légitimement menacer les mauvais débiteurs qui pensaient que c c étaient l argent du parti majoritaire et qu en tant que militant ou sympathisants affichés ce prêt n était qu une juste contrepartie de leur contribution aux victoires électorales du partie.
A coté des fonds il importe d engager des actions pour favoriser la passage de l informel au formel .Au finish l Etat sera même bénéficiaire ( impôts) d une telle mutation de notre économie.
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5. Le 12 février 2015 à 15:39, par l’éteincelle En réponse à : « Les Fonds nationaux seuls ne suffisent pas pour financer l’économie informelle », dixit Saïdou Zangré, président du COPSIPCB au sujet des Mesures sociales du gouvernement
Ce que dit le responsable du secteur informel est sans doute vrai mais car il ya un mais ;il faudra bouger un peu vous aussi. je prends l’exemple de M Zagré qui semble maitriser son sujet. ca fait depuis des années il parle au nom du secteur informel est-ce à dire que lui n’évolue pas, ? il n’est toujours pas formalisé ? l’appui de l’Etat au secteur,c’est dans l’espoir de voir des opérateurs évoluer pour aller vers le formel. or j’ai l’impression que les gens brassent des millions comme il le reconnait lui-meme et restent tapis dans l’informel pour ne pas payer ce qu’ils doivent à cet Etat qui les soutient. M Zagré il faut jouer franc jeux ! On ne peut pas toute sa vie travailler dans l’informel sans volonté d’en sortir et demander à l’Etat de contunier et jeter son argent. Ca ressemble à de l’escroquerie et c’est pas bon. Il le sait lui meme,beaucoup d’entre eux sont dans l’informel par simple choix stratégique:payer moins d’impot,pas de contrat de travail pour les employés,pas de bail etc..c’est pas bon M Zagré. Arrêtez ça car "plus rien ne devra être comme avant".