FEMUA 8 : C’est parti !Du 21 au 26 avril prochain, se tient dans la capitale économique ivoirienne, la 8ème édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) sous le thème « Intégration et rapprochement des peuples ». Une édition parrainée par le président de la Commission de la Cedeao, Kadré Désiré Ouédraogo. Grands moments d’émotion, d’humanité et de sincérité jeudi 19 février soir dans la salle IX de l’Unesco à Paris, à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse de lancement du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), dont la 8ème édition aura lieu du 21 au 26 avril 2015. Face à un public plus nombreux que l’année dernière, Salif Traoré, alias A’Salfo, le leader du groupe musical ivoirien Magic System, promoteur du Festival, à ses côtés, le président de la Commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Kadré Désiré Ouédraogo, le sous directeur de l’Unesco pour les relations extérieures et l’information du public, Eric Falt, les musiciens Fally Ipupa de la République démocratique du Congo (RDC) et Smarty du Burkina. Les autres membres du groupe, Tino, Manager et Goudé sont assis aux premiers rangs. A l’attention de ceux qui n’ont pas encore assisté au Femua, l’animateur du jour fait diffuser un résumé tout en images de l’édition de 2013, puis il passe la parole au principal orateur de la soirée, A’Salfo. L’homme connait bien son sujet, et en tant qu’artiste, il maitrise toutes les techniques d’expression devant n’importe quel public. Il commence par rappeler ce qui a motivé la création du Femua et se réjouit du fait que cette manifestation continue son bonhomme de chemin, et ait été organisée sans discontinuer depuis la première édition en 2008. Mieux, le Festival, qui n’est pas la première du genre sur le continent, bénéficie cette année d’un soutien institutionnel africain de taille, en l’occurrence, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao), une organisation qui regroupe 15 pays, dont le Nigeria, première puissance économique de l’Afrique. Une fierté pour les membres de Magic System dont les origines modestes, tous natifs d’Anoumabo, un village populaire de 72 000 habitants du district d’Abidjan, n’étaient pourtant pas des plus favorables à leur réussite. Mais, à force de travail et de ténacité, ils gagnent plus que leur vie, sont devenus des stars du show-business et perçus comme des modèles par des millions de jeunes africains. « Nous sommes fiers de voir que chaque année, des gens croient en nous, nous font confiance et que nous sommes accompagnés non seulement par toutes les autorités de la Côte d’Ivoire, mais par celles du continent », lance t-il. Il s’est dit ému et honoré que « le président de la Commission de la Cedeao ait accepté de venir nous écouter, nous donner sa caution et nous accompagner pour le Femua 8 ». Jetant un regard sur le chemin parcouru, A’Salfo réalise « que nous avons la chance de bénéficier d’un accompagnement institutionnel qui est plus important que le soutien financier, parce que cela signifie que le travail qu’on fait est récompensé et que des gens nous suivent ». Les derniers mots sont prononcés avec des trémolos dans la voix. Puis, littéralement submergé par l’émotion, A’Salfo craque. Séquence émotion. Des gouttes de larmes perlent son visage, les mots sont étouffés. Le public l’applaudit debout. « Ne te retiens pas, pleure », lui conseille un confrère. Il tente de se ressaisir : « Savoir que des gens vous suivent au quotidien en dehors de votre carrière, qu’ils vous appellent pour vous apporter leur soutien, que malgré leur emploi de temps chargé, ils vous consacrent un moment….. ». Nouvelle crise d’émotion. « Excusez-moi, c’est trop fort », marmonne t-il. Fally Ipupa lui tape l’épaule pour le réconfoter. L’animateur vient à la rescousse de celui qui, « malgré sa notoriété, est resté un enfant », selon les mots d’une écrivaine. On fait passer un spot publicitaire. L’orateur en profite pour ingurgiter quelques gorgées d’eau et retrouve un semblant de la sérénité. Il remercie ses camarades Manager, Tino et Goudé, et souligne que « les nominations et distinctions que je reçois sont en réalité des récompenses d’un travail collectif ». Placée sous le thème « Rapprochement et intégration des peuples », l’édition 2015 du Femua, qui coïncide avec le 40e anniversaire de la Cedeao, comporte plusieurs volets : sportif, culturel social et scientifique. Il est ainsi prévu un cross populaire avec près de 7000 coureurs attendus et un tournoi Maracana réunissant les ressortissants des pays membre de la Cedeao. Côté culturel, il y a bien évidemment les concerts gratuits offerts, dont deux à Anoumabo, un à l’Institut français d’Abidjan et la soirée de clôture dans la commune de Koumassi. Pour cette édition, Magic System compte organiser, avec le soutien de professionnels, des tables-ronde sur les industries culturelles en Afrique, un secteur qui contribue à la croissance économique du continent et qui a sans doute contribué à faire du Nigeria la première puissance économique de l’Afrique avec ses productions cinématographiques Nollywood. Quant à la programmation festive, les mélomanes de musique africaine et d’ailleurs seront bien servis avec les représentants de dix pays (Voir liste en bas). Après Alif Naba en 2013, Sana Bob en 2014, c’est Smarty, lauréat du « Prix Découvertes RFI 2013 », qui portera les couleurs du Burkina cette année. Artistes invités |