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Transition politique au Burkina : les trois (3) exigences des USA

mercredi 12 novembre 2014.

 

Le président actuel de la transition, le lieutenant-colonel, Yacouba Isaac Zida a reçu, dans la matinée de ce mercredi, 12 novembre, au siège du Conseil économique et social, plusieurs délégations d’institutions nationales et internationales : une mission conjointe de l’ONU-UA-CEDEAO, l’OIF, l’ambassadeur des Etats-Unis, des chefs coutumiers et du Conseil supérieur des Burkinabè de l’Etranger.

Certaines délégations, à l’image de la mission conjointe de l’ONU-UA-CEDEAO, sont venues pour s’entretenir avec le président actuel de la transition sur les évolutions possibles des différentes initiatives et envisager avec lui, « tous les moyens » de sortir de la crise. D’autres, par contre, sont venues au contact et à l’information auprès des autorités. C’est dans cette logique que s’inscrit la mission de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), conduite par Antonio Monteiro, ancien Président cap-verdien. « C’est la première rencontre à Ouagadougou de cette organisation et elle a été informée sur la situation. Nous avons eu des échanges très approfondis sur la situation. On a reçu des informations très concrètes, surtout la volonté de l’Armée de remettre le pouvoir aux civils, le plus tôt possible. Et le lieutenant-colonel Zida nous a même dit que pour lui, on pouvait faire les élections dans 6 mois », a confié Antonio Monteiro. A l’en croire, l’OIF se réjouit de « cette volonté et de cette détermination » de rendre possible le retour à une vie constitutionnelle normale au Burkina.

Avec les autorités coutumières, composées des responsables coutumiers de Djibo, Fada, Ouahigouya et de Bobo-Dioulasso, il a été question des actions menées par les autorités militaires, du déclenchement des évènements à ce jour. A en croire leur porte-parole, Soumaïla Sanou de la chefferie coutumière des Bobos maadaré, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida les a rassurés de la volonté des militaires à aller dans le sens souhaité par les différents acteurs. Les responsables coutumiers qui disent jouer un rôle d’accompagnement, ont également formulé des bénédictions pour une exécution reçue des missions assignées à l’équipe actuelle de la transition.

La vision des USA et le vote des Burkinabè de l’Etranger

L’ambassadeur Tulinabo Mushingi est venu d’abord encourager le lieutenant-colonel à poursuivre le dialogue entrepris depuis le déclenchement de la crise. Il a ensuite souligné la volonté de son pays à voir une passation rapide du pouvoir à une autorité civile et que cet organe civil soit régi par l’ordre constitutionnel. Le troisième point est que le principal objectif de la transition soit de préparer des élections pour 2015. « Pour nous, les Etats-Unis, l’objectif reste le même et les trois points sont très clairs. Comme je l’ai dit, et je le répète encore, un gouvernement civil, une transition régi par l’ordre constitutionnel et que le but principal de cette transition soit de préparer les élections », a insisté le diplomate américain pour qui, en plus des trois points susmentionnés, à la fin, « nous demandons aux militaires de regagner leur fonction primordiale qui est la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la sécurité du peuple burkinabè ». Il se dit encourager par les propos des acteurs de trouver une solution de sortie de crise. « Tout le monde nous rassure, d’un côté ou de l’autre, et nous sommes très encouragés », a confié Dr. Mushingi.

Le secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Marc Somda, a clos les audiences de cette matinée avec en sus, le sujet du vote des Burkinabè de l’Etranger. « Le chef de l’Etat envisage que les Burkinabè de l’Etranger puissent prendre part aux élections en 2015. Il envisage sérieusement qu’on donne la possibilité à nos compatriotes vivant à l’Etranger de pouvoir prendre part à l’élection présidentielle de 2015. Etant entendu que la CENI a déjà créé les démembrements, il serait de bon ton qu’on puisse le faire  », a déclaré M. Somda.

Les concertations entre les autorités militaires se multiplient à un moment où société civile, partis politiques, autorités coutumières et religieuses sont en concertation sur les contre-propositions de l’avant-projet de charte et à 72 heures, en principe, de l’échéance de l’union africaine pour passer le témoin de la transition à un civil, sous peine de sanctions.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net



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