Association des chirurgiens-dentistes du Burkina : Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolairePour prendre en main la santé bucco-dentaire dès la base et inciter, parallèlement, les parents à être regardants sur cet aspect sanitaire de leurs enfants, l’association des chirurgiens-dentistes du Burkina a initié une campagne de sensibilisation en direction des élèves du primaire de la ville de Ouagadougou. Troisième du genre, cette offensive s’est déroulée, les 23 et 24 juin dernier. Pour cette campagne, une dizaine d’équipes de chirurgiens-dentistes ont été mobilisés pour prendre d’assaut 36 écoles primaires, surtout celles périphériques de la ville de Ouagadougou, 320 enseignants dans les écoles concernées ont été associés et 13 643 élèves sensibilisés à l’hygiène bucco-dentaire. « 90 à 95% de ma patientèle sont des gens qui arrivent parce qu’ils ont des maux de dents, ils n’arrivent pas à dormir, à manger alors que le premier traitement dans la santé, c’est la prévention. C’est dire qu’on aimerait aussi que les gens viennent pour des visites systématiques, écouter les conseils du médecin pour mieux prendre en charge leur santé bucco-dentaire », a campé Dr. Hamidou Ouédraogo, chirurgien-dentiste au camp Sangoulé Lamizana. C’est entre autres constats qui ont certainement poussé les chirurgiens-dentistes à prendre l’initiative d’aller en croisade contre les maladies bucco-dentaires à la base. Pour ce faire, un travail préalable a été effectué par la direction provinciale de la santé du Kadiogo pour déterminer les écoles et planifier le passage avec les responsables des écoles identifiées. Les différentes équipes de chirurgiens-dentistes déployées dans les écoles mènent les séances de sensibilisation sur la santé bucco-dentaire dans les classes, en montrant aux enfants, les bonnes pratiques pour une hygiène bucco-dentaire, les fréquences et moment de brossage, etc. Selon Dr. Ouédraogo, ces tournées de sensibilisation, initiées depuis 3ans maintenant, sont révélatrices. « Il y en a (des élèves) qui nous disent qu’ils n’ont pas de brosse à dents », a-t-il confié, invitant les parents à veiller sur le volet bucco-dentaire des enfants. « Dès que l’enfant est né, il faut avoir cette habitude d’ouvrir sa bouche pour voir ce qui est normal et ce qui ne l’est pas », lance-t-il. A l’en croire, les parents doivent assister les enfants, sur le plan du brossage, jusqu’à l’âge de 7-8 ans. « Etre attentif à toute maladie dentaire pour pouvoir la soigner », insiste Dr. Hamidou Ouédraogo. « Par exemple, ce soir (le 23 juin, à l’école Tampouy D et C, ndlr), on a vu des enfants avec la joue enflée. On a l’impression que les parents ont remarqué mais ça ne leur dit rien », a-t-il déploré avant d’expliquer que dans de tels cas, les parents de ces élèves sont sollicités pour comprendre la situation et surtout pour donner des conseils pratiques. Conseils et techniques pour une hygiène bucco-dentaire
À l’aide d’un « macro modèle » de démonstration (reproduction en forme géante d’une bouche) et d’une grosse brosse à dents, les différentes équipes font la démonstration dans chaque classe : comment se brosser, les heures auxquelles faut-il le faire et le nombre de fois recommandé par jour. Distribution de brosse à dents et de pâte dentifriceCette sensibilisation est initiée en partenariat avec « Close Up » qui distribue à chaque élève, une brosse à dents et une pâte dentifrice. Cela se fait à l‘issue de la séance de sensibilisation sur les techniques de brossage. « Nous avons décidé d’accompagner cette initiative parce que les jeunes sont l’avenir du pays. Pour avoir des jeunes valables, il nous faut un capital humain bien formé. Or, on constate aujourd’hui que certaines maladies, notamment les caries dentaires, favorisent l’éloignement des enfants des bancs. D’où l’idée de sensibiliser les enfants sur le basic qui est la santé bucco-dentaire », a justifié Mamadou Fofana, responsable marketing de la société « Unilever Burkina Faso ». Pour M. Fofana, si à travers cette sensibilisation, des enfants arrivent à adopter une bonne hygiène alimentaire, les risques de maladies bucco-dentaires seront minimisés. Toute chose qui va certainement réduire le taux d’absentéisme à l’école pour maladies dont celles bucco-dentaires. A en croire M. Fofana, se brosser régulièrement permet de préserver l’enfant de toutes maladies bucco-dentaire et d’assurer sa présence au niveau scolaire. La particularité de la sensibilisation de 2014« Les années antérieures, l’activité était surtout basée sur la sensibilisation des élèves. Mais cette année, nous avons ajouté un autre volet qui est l’enquête. Cette dernière consiste à recueillir les comportements en santé bucco-dentaire. L’enquête va nous permettre de réajuster un peu notre façon de voir et de faire au niveau des élèves », a dévoilé la secrétaire à l’organisation et à l’information de l’association, Dr. Jocelyne Valérie Garé Kopiho. Selon ses explications, seuls sont intéressés par cette enquête, les enfants de 6 et 12 ans à qui, il est administré des questions sur le recours aux soins en cas de santé bucco-dentaire. « Ce sont des âges d’intérêt en santé bucco-dentaire. 6 ans, c’est une période de transition qui passe de la denture infantile vers celle adulte et 12 ans, c’est généralement des élèves qui ont déjà une denture adulte… ». L’objectif, les années à venir, est, selon Dr. Jocelyne Valérie Garé Kopiho, de toucher le maximum d’écoles sur l’ensemble du territoire national. Oumar L. OUEDRAOGO Lefaso.net |
Vos commentaires
1. Le 28 juin 2014 à 04:58 En réponse à : Association des chirurgiens-dentistes du Burkina : Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolaire
Bravo Dr Kopio née Gare Jocelyne. Toujours disponible pour les autres.
2. Le 28 juin 2014 à 19:32 En réponse à : Association des chirurgiens-dentistes du Burkina : Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolaire
Félicitations pour ces détails intéressants. Nous croyons savoir bcp de chose en la matière mais-là, on apprend beaucoup encore. Longue vie à l’initiative !
3. Le 29 juin 2014 à 14:14 En réponse à : Association des chirurgiens-dentistes du Burkina : Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolaire
Très belle initiative. Courage et merci pour tout CE que vous faites à Travers cette campagne,en plus de cos nobles missions quotidiennes !
4. Le 29 juin 2014 à 19:47 En réponse à : Association des chirurgiens-dentistes du Burkina : Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolaire
Simplement, BRAVO à Vous !!
Le 30 juin 2014 à 08:40, par sanspade En réponse à : Association des chirurgiens-dentistes du Burkina : Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolaire
l’association doit commencer par voir les personnes n’ont qualifié qui font le travail de dentiste au risque de mettre la vie des gens en danger.
au secours dentaire, on a un cas pathétique. m^me si les prix sont un peu bas, il y a pas raison d’utiliser une telle personne qui n’a pas la formation adéquate.
5. Le 30 juin 2014 à 08:18, par Nanoukda En réponse à : Association des chirurgiens-dentistes du Burkina : Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolaire
Très belle initiative mais il serait bon de voir et de communiquer aussi sur le plan de l’accessibilité. La consultation et le traitement coutent generalement chères et sont hors de portée. Si ce n’est plus le cas que l’on me contredise. Voilà.
Le 11 juillet 2014 à 09:34, par Le dentiste En réponse à : Association des chirurgiens-dentistes du Burkina : Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolaire
Bonjour, il est vrai qu’en générale la consultation et les actes en dentisterie coûtent relativement cher. Il faut comprendre parce que les matériaux et instruments utilisés sont coûteux et souvent un seul acte dentaire fait appel à l’utilisation de plusieurs instruments et matériaux dont il faut assurer l’amortissement. Ce constat est surtout vérifié au niveau des services (certains du privé) qui utilisent des produits de haute qualité pour satisfaire leurs clientèles. Cependant au Burkina il est possible de s’offrir des soins dentaires moins chers car il existe des services d’odontostomatologie publiques et des centres confessionnels où la consultation est moins chère (à partir de 500 F selon le lieu) et les actes aussi sont à la porté de "tous". Je crois que les gens se font plus des idées qu’il n’en est réellement.
Au passage je salue Monsieur Ouédraogo pour son article et je signale que l’équipe des chirurgiens dentistes a bénéficié de l’appui des infirmiers spécialisés en Odontostomatologie (attachés de santé) qui ont produit un travail de qualité pour l’atteinte des objectifs de cette activité.