Situation nationale : L’analyse du CADReDans la déclaration ci-après, le Cadre de réflexion et d’actions démocratiques (CADRe) fait son analyse de la situation nationale. Comment incarner l’espoir ? Le 04 janvier 2014, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) enregistrait la démission de ceux qui jadis menaient de mains de maître ce méga parti qui a dirigé notre pays durant ces vingt huit (28) dernières années et qui continue de « le diriger ».Ce tsunami qui bouleverse à n’en pas douter le paysage politique, a été accueilli avec une certaine euphorie. Ce qui est constant, c’est que cette vague de démission intervient à un moment où le Burkina Faso traverse une des crises les plus profondes de son histoire I- Des éléments de la criseCrise structurelle par définition, elle gangrène la quasi-totalité des domaines de gouvernance, qu’elle soit politique, administrative, économique, sociale etc. A. De la gouvernance politique et administrative.1. La gouvernance politiqueLe Burkina Faso traverse depuis plus d’une décennie, une crise politique qui se traduit par :
des chefs traditionnels et religieux. de l’armée par son embrigadement et par les assassinats politiques perpétrés par des militaires au service du pouvoir en place ; l’existence du Régiment de sécurité présidentielle malgré les recommandations du Collège des sages de le dissoudre. La caporalisation de certains opérateurs économiques par le pouvoir matérialisée par la création de structures de soutien d’opérateurs économiques à Blaise COMPAORE notamment la Fédération des Associations pour le Développement et la Paix avec Blaise COMPAORE (FEDAP/BC) ; ce qui participe à l’aggravation de la corruption et de l’affairisme. La faiblesse de la culture et de la conscience politique de la jeunesse burkinabè dans sa grande majorité. Pour la jeunesse éclairée, c’est beaucoup plus l’inconséquence des hommes politiques et le manque de leaders auquel, ils peuvent s’identifier qui est la principale préoccupation. En effet, les multiples trahisons des leaders politiques actuels ont fini par instaurer un climat de suspicion sur l’homme politique et une méfiance de la jeunesse vis-à-vis de la politique. A maintes reprises, la politique a été utilisée comme un moyen pour la réussite de celui ou celle qui la pratique grâce à des intrigues et à des pratiques contraires à l’éthique, aux valeurs morales, surtout étrangères aux intérêts des Burkinabè. Le mot « politique » évoque alors le mensonge, le vol, la ruse, la corruption, la manipulation, l’arrivisme, la courte échelle de réussite sociale .etc. Ces faits marquants constituent des préoccupations réelles pour la jeunesse qui est le fer de lance du processus démocratique au Burkina Faso. 2. La gouvernance administrativeLa gouvernance administrative laisse à désirer. Elle est fortement caractérisée par :
B. De la gouvernance économique et sociale1. La gouvernance économiqueLa situation de la gouvernance économique du Burkina Faso est assez préoccupante au regard des enjeux actuels de développement. Elle est marquée par :
2. la gouvernance socialeLes traits caractéristiques de la gouvernance sociale sont pour l’essentiel :
Face à cette situation peu reluisante, notre pays et notre peuple doivent faire face à défis majeurs qui commandent une mobilisation sans équivoque de ses fils et filles. II- Des défis à releverLe Burkina Faso fait face à de nombreux défis qui interpellent tous les acteurs de la vie politique notamment les partis politiques, la société civile etc. A. aux plans politique et administratifLe retour à une vie constitutionnelle normale amorcé en 1991 avec l’adoption de la Constitution du 2 juin fondement de la quatrième république après plusieurs périodes de succession d’expériences démocratiques et révolutionnaire, constitue une étape politique majeure de l’histoire de l’expérience démocratique du Burkina Faso. Mais sur les plans politique et administratif, le processus démocratique amorcé connait de multiples défis tant au niveau national que local. Au plan national, le renforcement et l’approfondissement de la gouvernance démocratique commandent la dépolitisation de l’armée et de l’administration publique, le respect des droits humains, l’acceptation de l’alternance, l’instauration du consensus quant aux règles du jeu démocratique ; toutes choses qui vont contribuer à l’instauration d’une culture démocratique partagée fondée sur la confiance, la tolérance et la modération ; la légitimité des mécanismes électoraux (renforcement des capacités organisationnelles de la CENI ; Au niveau local, l’amélioration de la gouvernance politique et administrative passe par le renforcement de la décentralisation à travers l’accroissement des capacités institutionnelles des collectivités ; l’effectivité de la déconcentration des services de l’Etat. B. aux plans économique et socialEnclavé, pauvre très endetté, le Burkina Faso, présente une situation économie et sociale caractérisée par une balance de paiement déficitaire. Afin d’inverser cette tendance et contribuer ainsi à l’accélération de la croissance, Il s’avère nécessaire de relever les défis majeurs de la mécanisation du secteur agricole et la vulgarisation des bonnes techniques et méthodes culturales, la réduction des coûts des facteurs de production (électricité, eau) afin de permettre aux entreprises d’être compétitif ; la réduction du coût de la vie, le développement et la valorisation du capital humain, l’industrialisation etc. S’agissant du développement et de la valorisation du capital humain, son effectivité passe par le relèvement d’autres défis dans les domaines de la santé et de l’éducation. Aussi, dans le domaine de la santé, le défi majeur est d’assurer aux populations l’accès aux soins de santé de qualité à moindre coût. En matière éducatif, il s’agit d’avoir une politique cohérente qui intègre à la fois les exigences de l’enseignement général à travers ses composantes de base, des enseignements secondaire et supérieur afin de rompre avec les tâtonnements et l’amateurisme. III- Comment incarner l’espoir dans un Burkina Faso marqué par une crise aussi profonde et où les défis sont si nombreux à releverPassée l’euphorie, il appartient à ces leaders, qui viennent de claquer la porte du CDP, de poser les fondations d’un vrai parti d’avenir qui fait de la satisfaction des aspirations du peuple, et non de leurs aspirations propres, sa raison d’être, son essence. La défense et la promotion des valeurs démocratiques et de l’Etat de droit, le combat pour son édification et pour le développement ne peuvent être effectifs pour ce nouveau parti et porter des fruits que s’il est accepté par les populations. En effet, tout le travail de conscientisation et de mobilisation ne pourra avoir un écho favorable auprès des masses que si l’entité à naitre inspire confiance et respect. La question qui se pose donc est de savoir comment faire pour bénéficier de la confiance et du respect du peuple ? Même si la réponse à cette question n’est pas évidente en soit, il reste constant que le nouveau parti ne pourra pénétrer les masses que s’il est crédible. En effet, nombre de structures qui au départ avaient suscité des espoirs, ont perdu toute considération de la part de ceux qui ont toujours fait leur force dès lors qu’elles ont cessé d’être crédibles. Il suffit pour s’en convaincre de scruter la scène politique nationale ; il y en a des tonnes en commençant par votre ancien parti qu’est le CDP. La crédibilité d’un mouvement se mesure dans un premier temps dans sa capacité à proposer au peuple un vrai projet de société assorti d’un programme politique conséquent et cohérent qui place l’homme au centre de toute chose, de toute action et non de simples déclarations de bonnes intentions. Pour cela, il faudrait que le programme mette résolument le cap vers l’édification d’un Etat de droit démocratique dans lequel les préoccupations réelles du peuple pourront trouver solutions. Un programme qui prenne en compte les préoccupations présentes mais qui également anticipe sur celles futures. En ce sens, il faudra être capable de répondre aux questions suivantes : qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où sommes-nous et où voulons-nous aller ? La crédibilité d’un mouvement repose dans un second temps sa constance dans ses prises de position et dans la capacité de ses militants à être bons, justes et intègres. Ils devront donner le meilleur d’eux même partout où ils se trouvent et être à même de porter un message d’espoir dans un Burkina Faso où les défis sont si nombreux à relever que tout pousse que désespoir. Pour le Cadre de réflexion et d’actions démocratiques Le Secrétaire exécutif national Hippolyte DOMBOUE |
Vos commentaires
1. Le 23 janvier 2014 à 22:45, par RSS En réponse à : Situation nationale : L’analyse du CADRe
J’ai lu mais je ne vous comprends pas, messieurs ! Où voulez vous en venir au juste ? Allez les rejoindre officiellement , c’est mieux que cette analyse bancale et decousue ...
2. Le 24 janvier 2014 à 08:30, par le vigilant En réponse à : Situation nationale : L’analyse du CADRe
vous les mettez en garde ou koi, ? le peuple doit être vigilant sur les nouveaux partis qui se créent comme vous le fait remarqué même si de ce sont des anciens patrons du CDP qui le crée...
3. Le 24 janvier 2014 à 10:39, par Le regard En réponse à : Situation nationale : L’analyse du CADRe
Très bonne analyse et de mise en garde..
4. Le 24 janvier 2014 à 10:42, par Le Peuple.. En réponse à : Situation nationale : L’analyse du CADRe
Merci pour le CADRe de nous prévenir au cas où.... Enfin , vous sortez du bois..
5. Le 24 janvier 2014 à 10:47, par Le Peuple.. En réponse à : Situation nationale : L’analyse du CADRe
Merci pour le CADRe de nous prévenir au cas où.... Enfin , vous sortez du bois..
6. Le 24 janvier 2014 à 11:01, par Citoyen En réponse à : Situation nationale : L’analyse du CADRe
je ne comprend du tt votre reaction RSS. la declaration resume les problemes ploitiques, economiques et sociaux du pays. les auteurs de cette declaration faisant parti d’un mouvement de société civile ont donné leurs visions par rapport à la situation actuelle et le futur afin de nous eviter dans l’avenir une situation oci pourri que celle d’aujourd’hui. ou bien vs avez d’otres informations ? ou vs etes du CDP, Si oui c’est egalement votre droit mais soyez un peu respecteux bien que le debat politique est tjrs passionnat surtout que la force des idées qui doit prevaloir
7. Le 24 janvier 2014 à 11:45, par ledogon En réponse à : Situation nationale : L’analyse du CADRe
<>. .Absolument messieurs. Je suis entièrement d’accord avec vous sur ce point.Je tiens aussi à vous dire que vous n’aurez pas ce mouvement parmi les partis politiques qui se pavanent actuellement sur la scène politique Burkinabè.Et même votre parti politique,des démissionnaires,naissant ne pourra pas garder cette constance dans ses prises de position.Par contre,essayez de vous rappeler de l’histoire de la lutte du monde syndical depuis des années 60,vous verrez que seules l’UGEB et la CGTB sont restées constantes dans leurs prises de position et ont toujours défendu les intérêts de l’ensemble du peuple Burkinabè.A bon entendeur, à nous revoir.
8. Le 24 janvier 2014 à 12:16, par Lepaysan En réponse à : Situation nationale : L’analyse du CADRe
RSS à moins que tu ne comprennes pas français, le CADRe sans se vanter à été la seule organisation de la société civile qui a proposer des reformes politiques et institutionnelles depuis juin 2001. Le CADRe a réuni à la maison de la femme au moins une cinquantaine d’association et de parti politique au cours de ce forum pour donner sa position sur la vie politique, sociale, économique et institutionnelle du Burkina. Cette analyse est la réactualisation de position d’une part et dit ce qu’il attends des nouveaux démissionnaires en terme de gouvernance.
Le CADRe critique et propose. C’est notre contribution à l’avancée démocratique du Faso.