Editorial de Sidwaya : Ces pièges aux mairesLes communes du Burkina Faso élisent les unes après les autres leurs maires. Les heureux élus jubilent tandis que leurs adversaires brûlent parfois de rage. Ainsi fonctionne la démocratie, le pouvoir du peuple par le peuple. Il y aura toujours des gagnants et des perdants tant que seront organisées des élections. En attendant que les nouveaux conseils municipaux se mettent en marche, il sied de leur rappeler ce pour quoi ils ont été élus. La défense de l’intérêt général par l’ensemble du conseil municipal, à commencer par le maire, doit être le leitmotiv de tous. Pour y arriver, chaque maire gagnerait à unir l’ensemble des conseillers municipaux autour de son programme. Il faut dépasser les considérations partisanes, oublier la précédente bataille électorale pour former un bloc compact à même d’œuvrer pour le développement local. L’esprit de revanche ou de vengeance parce que tel village ou telle personne ne m’a pas voté doit être combattu par chaque maire pour assurer l’union sacrée de tous autour des projets de développement. C’est main dans la main, et non dans la division que se fera le développement des communes, donc du Burkina Faso. Dans la commune rurale de Korsimoro par exemple, le conseil des ministres du mercredi 18 juillet 2012 avait décidé de la révocation du maire, Korogo Larba, ainsi que de son premier adjoint, Ouédraogo Kiswendsida parce qu’impliqués dans des spéculations de parcelles et de lotissements. Cela conformément à l’article 272 qui stipule que « le maire ou un adjoint peut faire l’objet de suspension ou de révocation en cas de faute grave ». Ceux qui voudront s’enrichir en faisant des malheureux dans leurs communes sont prévenus. Faisons nôtre cette pensée de l’écrivain et diplomate français Jacques de Bourbon Busset : « Le bonheur, souvent, se construit au détriment de quelqu’un, et ce n’est plus le bonheur. Le vrai bonheur est de mettre son bonheur dans le bonheur d’un autre ». S’il faut priver ses concitoyens de parcelles, troquer des espaces publics contre des espèces sonnantes et trébuchantes, c’est creuser soi-même sa propre tombe, préparer sa propre révocation. La fonction de maire n’est pas une fonction acquise sur concours. Chaque édile se doit donc de ne pas sacrifier la confiance que les électeurs ont placée en lui ou à un parti politique. Vous avez promis pendant la campagne électorale de construire des écoles, des maternités, de réaliser des forages… L’impunité dans les collectivités territoriales n’est pas la chose la mieux tolérée. Les populations, de plus en plus éclairées, veillent au grain. Mais, si l’Etat n’hésite pas à révoquer les maires coupables de fautes graves avec souvent des poursuites judiciaires, il reste à exécuter le volet judiciaire. Combien de maires accusés de mauvaise gestion de parcelles ont été à ce jour jugés bien qu’ils aient été révoqués ? Pourquoi ne le sont-ils pas ? Est-ce la justice qui n’en a pas été saisie ? Autant de questions sans réponses qui pourraient faire croire que les maires ne sont pas des justiciables. Et pourtant non. La loi s’applique à tous, sans exception. Les élus des 351 communes du Burkina sont donc prévenus. Les pièges ne vont pas manquer durant les cinq prochaines années. Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr) Sidwaya |
Vos commentaires
1. Le 11 mars 2013 à 21:04, par Koudpoko En réponse à : Editorial de Sidwaya : Ces pièges aux maires
Bien dit, le peuple veille au grain !
Le 11 mars 2013 à 22:26 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Ces pièges aux maires
pifffffff depuis quand un peuple mouton peut veiller au grain ? tant qu’il a à brouter il se tait et quand y a pas a brouter il se tait aussi. alors c’est parti pour 5 ans pour ces dealers de parcelles.
2. Le 12 mars 2013 à 16:18, par Piela bouga En réponse à : Editorial de Sidwaya : Ces pièges aux maires
De quel Piela parlez-vous ? Le premier maire élu de Piela est décédé, pas révoqué. Du respect pour les morts s’il vous plaît !