Budget 2013 : La mise en œuvre du programme présidentiel et de la SCADD comme actions prioritairesLe budget de l’Etat, gestion 2013 a été adopté le 8 novembre 2012 par l’Assemblée nationale. Pour des recettes annoncées de 1 493 921 252 000 FCFA, les dépenses se montent à 1 654 957 302 000 FCFA. Elaboré, selon les techniciens, autour du programme d’actions prioritaires du Programme présidentiel et de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD), le budget 2013 a aussi prévu des mesures pour lutter contre la corruption. Tous les contours avec le Directeur Général du budget, M. Amadou Sangaré. Quelles sont les principales caractéristiques du budget 2013 adopté le 8 novembre dernier ? Amadou Sangaré, Directeur Général du budget Avant de répondre à cette question, il est important d’apporter des précisions sur certaines notions relatives au budget. C’est ainsi que :
Les ressources extraordinaires sont constituées par les aides, les dons, les subventions ainsi que les emprunts intérieurs et extérieurs.
Pour répondre maintenant à votre question, je dirai que le budget de l’Etat, gestion 2013 s’établit en recettes à 1 493 921 252 000 FCFA et à 1 654 957 302 000 FCFA en dépenses. Les recettes en capital, quant à elles, s’établissent à 7 143 853 000 FCFA en hausse de 3% par rapport à 2012. Comme vous l’aurez constaté, près de 75% des recettes attendues sont des recettes internes traduisant ainsi, la volonté du Gouvernement de prendre en charge les dépenses par des efforts de mobilisation de nos régies de recettes. Les dépenses totales enregistrent également une hausse de 18,15% par rapport aux prévisions de 2012 du fait de l’augmentation des dépenses en capital de 20,33% et de des dépenses courantes 16,09%. Au titre du règlement du service de la dette, les prévisions budgétaires sont de 94 004 000 000 FCFA, en hausse de 34,04% par rapport à 2012. La part des ressources propres consacrée à ces engagements est de 8,76% contre 8,33% en 2012. Les dépenses de personnel sont de 349 565 079 000 FCFA en hausse de 9,29% par rapport à 2012 du fait des actions de régularisation des avancements des agents de la fonction publique d’une part, et de l’impact de l’accroissement des effectifs d’autre part. Elles représentent 32,57% des ressources propres de l’Etat contre 37,98% en 2012. Les prévisions de dépenses de fonctionnement se chiffrent à 120 914 366 000 FCFA, en hausse de 16,26% en comparaison avec le budget 2012. Elles représentent 11,27% des ressources propres de l’Etat contre 12,35% en 2012. Les dépenses de transferts courants sont prévues pour 273 505 398 000 FCFA, en hausse de 20,05% par rapport à 2012. Elles représentent 16,53% des dépenses totales. Les dépenses d’investissements tout financement confondu, ont accru de 20,41% comparativement à celles de 2012. En effet, elles sont évaluées à 809 968 459 000 CFA contre 672 661 294 000 F CFA en 2012. Les investissements sur ressources propres de l’Etat sont de 389 280 220 000 FCFA en hausse de 26,72% par rapport à 2012. Cette hausse des dépenses d’investissements est en cohérence avec les objectifs du Programme Présidentiel et de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD). L’épargne budgétaire s’établit à 235 244 170 000 FCFA en amélioration de 95,42% par rapport à 2012, témoignant ainsi de la volonté du Gouvernement de dégager davantage de moyens sur ses ressources propres à l’effet d’assurer une plus grande couverture des dépenses en capital. Le besoin de financement s’établit à 161 036 050 000 FCFA et non à 213 milliards de F.CFA comme affichés par certains journaux de la place. Ce déficit, en baisse de 16,62% par rapport à 2012 sera couvert par recours aux appuis budgétaires, aux tirages sur les ressources du FMI et à un emprunt obligataire. Quel est le cadrage de ce budget ? Sur quels axes a-t-il été bâti ? Le budget de l’Etat, gestion 2013 a été élaboré en tenant compte du volume global de ressources dégagé par le Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT) 2013-2015. Ce niveau de ressources a toutefois été ajusté à la hausse pour tenir compte des bonnes perspectives de recouvrement des différentes régies de recettes. Ce budget a également été élaboré sur la base des orientations de la circulaire budgétaire ainsi que des priorités et choix stratégiques budgétaires définis par le Gouvernement. La mise en œuvre du programme d’actions prioritaires du Programme Présidentiel et de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) a été le fil conducteur du budget. En outre, les implications de l’évolution de l’environnement dont la persistance de la crise sociopolitique au Mali et de la crise alimentaire à travers des actions appropriées, a également été un critère de choix des éléments de prévisions aussi bien en recettes qu’en dépenses. Ainsi, pour l’année 2013, les priorités retenues s’articulent autour de quatre (04) domaines :
De façon plus précise, comment le budget de l’Etat, gestion 2013, prend-il en compte les priorités définies dans la Stratégie de Croissance et de développement Durable (SCADD) ? Le Gouvernement a adopté en fin 2010 la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD). Son objectif global est de « réaliser une croissance économique forte, soutenue et de qualité, génératrice d’effets multiplicateurs sur le niveau d’amélioration des revenus, la qualité de la vie de la population et soucieuse du respect du principe de développement durable ». Depuis 2011, l’élaboration du budget de l’Etat tient compte des priorités définies dans ce référentiel en matière de développement économique et social. S’agissant du budget 2013, il convient de noter que les orientations et choix stratégiques se sont fondés sur les priorités définies dans la SCADD et le Programme présidentiel. Les domaines sur lesquels ces priorités se focalisent ont été abordés dans précédemment. Nous essaierons de donner des informations chiffrées qui restent toutefois non exhaustives. C’est ainsi que :
En outre, une prévision de 1 817 800 000 FCFA est faite au profit du système national de vulgarisation et d’appui conseil. Par ailleurs, une prévision de 5 170 283 000 FCFA est faite pour le renforcement de la mécanisation agricole. Au titre de l’eau potable et de l’assainissement, une enveloppe de 9 102 249 000 F CFA est consacrée à la réalisation de forages neufs, de latrines ainsi que d’adductions d’eau potable simplifiée (AEPS) en milieu rural. Au niveau urbain, la politique des branchements sociaux mise en œuvre par l’ONEA se poursuivra. Une prévision de 2 358 000 000 FCFA est faite à cet effet dont 1 000 000 000 FCFA dans le cadre du PN-AEPA. Au titre des ressources animales, une inscription de 5 945 000 000 FCFA est faite en faveur du soutien au monde rural notamment pour l’équipement des producteurs, la sécurisation alimentaire du bétail, le soutien aux éleveurs leaders pour susciter l’émulation de ce type d’acteurs pour plus de production. En outre, il est prévu 1 650 000 000 FCFA pour l’aménagement de zones pastorales, la construction de barrages pastoraux et 450 000 000 FCFA pour la construction d’un nouvel abattoir frigorifique à Bobo-Dioulasso. S’agissant du renforcement des secteurs de soutien à la production une inscription de :
S’agissant de la consolidation des acquis sociaux, il faut relever que sur le plan social (santé, éducation, emploi, protection sociale), des efforts importants ont été déployés par le Gouvernement sur la période de mise en œuvre du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) pour résorber les déficits constatés dans de nombreux secteurs. Aussi, ces efforts devront-ils se poursuivre en vue de la consolidation des acquis enregistrés et l’accélération vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Dans ce sens il est prévu :
En outre, il est prévu une enveloppe de 7 000 000 000 de FCFA pour le programme de transformation des CSPS en Centres Médicaux et 700 000 000 FCFA pour le renforcement des Centres Médicaux avec antenne chirurgicale (CMA). Au titre de l’habitat social, un montant de 2 991 250 000 FCFA est prévu pour le programme de construction de 10 000 logements sociaux. En matière de gouvernance et de lutte contre la corruption, malgré des progrès indéniables enregistrés, d’importants défis demeurent. Aussi, pour l’année 2013, l’accent sera mis sur le secteur de la justice et l’appui aux corps de contrôle. Pour ce qui est du renforcement de la défense du territoire et de la sécurité intérieure, dans le souci de faire face aux effets de la persistance de la crise sociopolitique au Mali, et assurer l’intégrité du territoire national d’une part, et la sécurité intérieure d’autre part, l’année 2013 sera marquée par :
Vous l’avez dit, le budget 2013 entend lutter contre la corruption ; quelles sont les principales mesures prises ou envisagées à cet effet ? La gouvernance et la lutte contre la corruption constitue l’une des innovations du budget 2013. En matière de gouvernance et de lutte contre la corruption, malgré des progrès indéniables enregistrés, d’importants défis demeurent comme je l’ai souligné tantôt. Aussi, pour l’année 2013, s’agira-t-il de relever les défis majeurs du secteur de la justice et d’appui aux Corps de Contrôle à travers notamment :
Avez-vous les moyens (humains, matériels) pour la mise en œuvre de ce budget tel que présenté ? Nous avons toujours disposé de moyens pour mettre en œuvre le budget de l’Etat. A cet effet, nous disposons d’un personnel de qualité et de profils divers rompus à la tâche et engagé. Ce personnel exerce dans nos structures centrales et nos structures déconcentrées mais également auprès des ministères et des institutions. Je profite leur transmettre mes encouragements et je les exhorte à rester davantage mobilisés pour gagner le défit de la qualité de l’exécution budgétaire. Quant aux moyens matériels, le ministère travaille à les améliorer et à les rendre disponibles pour plus d’efficacité de nos actions. Quel bilan peut-on faire de l’exécution du budget 2012 ? Le budget de l’Etat, gestion 2012 affiche un niveau d’exécution satisfaisant, au 31 octobre 2012. Concernant les régies de recettes, elles affichent un niveau de performance fort appréciable de 91,67% (recouvrement des recettes propres de 854,01 milliards de francs CFA sur des prévisions de 931,60%). Cela augure d’un niveau de recouvrement supérieur à 100% en fin d’année. Quant aux dépenses, elles affichent un taux d’exécution de 66,50% (1065,61 milliards de francs CFA sur une dotation globale de 1602,55 milliards de francs CFA). Ce bon niveau d’exécution du budget, notamment en recettes, a permis d’éviter une régulation du budget en cours d’année 2012 et d’ouvrir de nouvelles lignes de dépenses pour prendre en charge les nouveaux besoins liées à des priorités du moment dont notamment la sécurité alimentaire, la crise malienne, les élections couplées du 02 décembre. C. PARE |
Vos commentaires
1. Le 20 décembre 2012 à 10:33, par layola En réponse à : Budget 2013 : La mise en œuvre du programme présidentiel et de la SCADD comme actions prioritaires
Ces trois dernières années un grand effort est fait dans la mobilisation des ressources et la maitrise des dépenses. Beaucoup de courage et abnégation aux organes chargées à cet effet. Mais de grâce nous demandons au gouvernement de songer encore à améliorer le pouvour d’achat des fonctionnaires bien sûr en augmentant les salaires d’au moins à 25%.
Le 20 décembre 2012 à 15:46, par junior En réponse à : Budget 2013 : La mise en œuvre du programme présidentiel et de la SCADD comme actions prioritaires
avec l’amelioration des conditions de vie des agents de la Police nationale qui fait d’un assistant mieux payé qu’un cadre A ordinaire et des commissaires mieux payés que des magistrats,à quand le tour des fonctionnaires sans statut particuliers qui vivent quand meme avec les autres agents à statut particulier comme l’ASCE,l’IGF,la Magistrature la Police ?je regrette que les centrales syndicales dans leurs negociation ne parle pas du relevement du barême de solde mais plutôt due la relecture du régime indemnitaire qui est trop disparatre car tous les agents n’accomplissant pas les memes actes !aujourd’hui je suis satisfait qu’on ait enten du la police nationale mais il est temps qu’on pense à leurs freres des autres administrations sans statut particulier