INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevageL’azawak est une race bovine reconnue pour sa capacité d’adaption aux conditions climatiques difficiles. Elle a une production en viande très importante et de lait de 5 à 15 litres par jour si elle est bien nourrie. Pour la préserver, le Centre de recherche de Toukounous du Niger pratique des inséminations artificielles. Mais depuis 2009, il mène une autre expérience, celle du croisement de l’azawak et des races européennes. Une journée dans la ferme de Toukounous. Toukounous ! Il est 10 h, ce mercredi 20 juin 2012, le soleil dans sa course vers le zénith frappait ardemment. C’est le quotidien de cette zone du sahel située à 230 km de Niamey, la capitale nigérienne et à une soixantaine de kilomètres du nord Mali occupé par les mouvements indépendantistes. Sol sablonneux, quelques arbres épineux et fourragers, l’environnement est peu généreux dans cette partie du monde. Toukounous, dans la région de Tillabéry, abrite un centre de recherche par excellence de l’élevage au Niger et dans la sous-région. Avec une superficie de 4474 ha, ce centre constitue le berceau de la recherche sur l’Azawak, une race pure nigérienne et des croisements avec d’autres races européennes comme Brune des Alpes et Holstein. La vocation principale du centre, est la sélection et la diffusion du Zébu de race Azawak dans les élevages traditionnels. Ainsi est né le projet Azawak avec la coopération belge. De la sélection à la production des semences Azawak Ce projet a permis de diffuser des géniteurs de 1200 têtes entre 2000 et 2011 dont plus de 400 géniteurs élites auprès des éleveurs sélectionnés et 600 auprès des éleveurs non sélectionnés, notamment des petits exploitants. Aussi plus de 100 géniteurs ont été cédés au Burkina Faso, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Nigeria. Issa Sambo, chef berger, un quinquagénaire très calme, toujours bâton en main connaÎt tous les noms des troupeaux. C’est lui qui est le maître d’œuvre du dressage.? Il parle aux animaux. Par exemple avec un langage propre à lui, il arrive à séparer les veaux de leurs mères. Au milieu des bêtes, M. Sambo soulève son bâton, produit du bruit avec sa langue et ses lèvres dont lui seul a le secret. Il réussit à dompter de façon remarquable, certains animaux. C’est le cas de Kassourbi, le taureau le plus docile. Né en 2001, 700 kg, il répond à l’appel de Sambo quand les visiteurs veulent le toucher, prendre des photos avec lui ou même le caresser. L’avantage de la pratique est qu’on peut programmer les ?périodes de gestation et également les mises bas des femelles. « ?L’insémination permet de planifier les mises bas ? ; on fait de telle sorte pour que ça tombe dans la période d’abondance de pâturage. Avec ce système, tout devient programmable ? », se réjouit le directeur de la station de recherche de Toukounous…. Le nombre de vaches inséminées est d’environ 165 avec un taux de réussite de 35-40%. Des résultats prometteurs La station de recherche de Toukounouss paie le prix de son succès. En effet, malgré ses efforts et surtout en saison sèche le centre n’arrive pas à satisfaire sa commande en lait. L’Association féminine pour l’entraide et la valorisation des produits de l’élevage de Toukounous II (AFPEM), une petite transformatrice, fabrique des produits laitiers dont le fromage sec. Trois de ses membres ont acquis de l’expérience après un stage en Italie. Le centre ?fournit à AFPEM du lait frais mais son client principal est une grande société basée à Niamey. « Nous n’arrivons pas à satisfaire notre clientèle, il n’y a pas assez de lait frais. Le Centre de Toukounous possède plusieurs clients et nous n’arrivons pas à obtenir de la matière première suffisamment pour le fromage », a souligné Hadiza Oumarou présidente de l’AFPEM. Néanmoins, elle reconnaît que cette activité améliore la vie des membres au nombre de 24. « Nous avions eu une commande lors du dernier Salon de la femme du Niger (SAFEM) de cinq cent mille FCFA, c’était notre grande commande », a-t-elle précisé. Selon le ministre de l’élevage, Mahaman Elhadji Ousmane, son pays possède 38 millions de cheptel mais dépense chaque année 18 milliards de F CFA pour importer de lait et des produits laitiers. « Nous avons beaucoup de vaches mais qui ne produisent pas beaucoup de lait », se justifie-t-il. En effet en 2009, 40 femelles ont été inséminées avec la semence Brune des Alpes (importée d’Europe) qui ont donné 13 naissances en 2010 constituent la génération F1. « C’est une première dans un centre d’élevage du Niger et surtout dans les conditions climatique difficiles », s’est réjoui Dr Moaueza Chanono. En terme simple, si on amène ces deux types de taurillons au marché, le taurillon croisé coûtera plus cher que le traditionnel. « L’étude a montré que ces animaux croisés s’adaptent aux conditions climatiques de la même manière que l’Azawak traditionnel. Ils ne présentent aucune faiblesse, ni ne demandent aucun apport particulier », indique Maaouia. En termes de lait, les résultats ne sont pas encore disponibles car, les chercheurs attendent que les F1 puissent mettre bas. Mais les Brunes des Alpes sont reconnues meilleures productrices de lait. Si les résultats en matière de lait sont concluants, le Niger va procéder auprès des éleveurs à l’insémination avec la semence de Brune des Alpes. La condition sera de disposer de femelles Azawak bien nourries et bien portantes. L’heure n’est plus de posséder des milliers de têtes de bovins mais d’avoir peu qui produisent beaucoup de lait et de viande, car il faut s’adapter au manque de pâturage. « Mieux vaut avoir moins de vaches ou de bœufs qui produisent beaucoup de lait ou de viande que d’en avoir des centaines de têtes qui ne produisent pas assez et qui ne donnent pas assez de revenus au paysan ? », a conclu le ministre Mahaman. Boureima SANGA de retour de Niamey au Niger ( Secteur de l’élevage au Niger : les chercheurs au chevet de « Kouri » Kouri est une race bovine. La vallée du lac Tchad est son berceau. On le trouve au Niger, au Tchad, etc. Cette race est caractérisée par l’absence de bosse et une robe (pelage) toute blanche. Le mal n’a pas de fanon. Cet animal se distingue des autres bovins par la largeur de ses cornes qui lui sert de flotoire. La race est menacée d’extinction au Niger. Les raisons sont entre autres l’assèchement du Lac Tchad et les métissages. Les chercheurs du laboratoire de production d’azote liquide et d’insémination artificielle de la Faculté d’agronomie de l’Université de Niamey, mènent une étude afin de trouver des voies et moyens pour sauvegarder les Kouri. Un projet de production de semence Kouri est mis en route. Il s’agit de collecter des spermatozoïdes ? afin de constituer une banque de semences Kouri. Les semences, conservées au laboratoire pourront être utilisées pour inséminer des femelles Kouri pour obtenir une race pure, mais également sur d’autres vaches pour des croisements. « Les Kouri sont vraiment en voie de disparition. Comme on l’a fait pour Azawak, on voulait produire une banque de semences de Kouri pour les diffuser en milieu rural et périurbain. Si le projet aboutit et même si les taureaux venaient à disparaitre, on ? aurait la semence avec nous », a indiqué Maaouia Abdou Moussa Mahaman, ingénieur des techniques agricoles à Université de Niamey/Niger. L’étude se mène sur dix femelles et cinq taureaux élevés au sein de l’université, depuis octobre dernier. A partir de juin 2012, le constat donne six vaches qui ont mis bas et deux qui sont vides (pas en gestation). Selon Maaouia, le contrôle de chaleur, la détermination du délai post-partum (le temps mis par la femelle après avoir mis bas avant d’entamer une activité sexuelle) ont commencé. Maaouia se nourrit l’espoir de sauvegarder cette race et de l’adapter aux milieux arides. « En moins de trois ans le rendement en viande de ces animaux est appréciable. Aussi les vaches produisent entre 2 à 4 litres de lait par jour et par traite. Cette race mérite d’être sauvegardée », a justifié l’ingénieur Maaouia. B S Sidwaya |
Vos commentaires
1. Le 20 septembre 2014 à 21:35, par Sonar En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
Bonjour et mes sincères encouragements.
Je souhaiterai une collaboration avec vous pour une exploitation au Sénégal sur le sujet Azawak et Koury.
2. Le 11 octobre 2015 à 14:54, par hadja doussou sidibe En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
J ai lu avec intérêt l’insémination artificielle avec cette race azawak qui est a vue d œil par son pelage roux m intéresse est il possible d en avoir car je pratique l élevage bovins en
Guinée Conakry j ai une ferme dans la ville de Kankan non loin de la frontière malienne
3. Le 29 décembre 2015 à 09:29, par Alioune En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
Je suis un éleveur de bovins et je suis très intéressé par le croisement de races. Je voudrais avoir une idée du coût d’acquisition de bovins Azawaks (taureau-taurillon-génisse-vache gestante). Si un prestataire nigérien est intéressé pour fournir des acquéreurs sur le marché sénégalais, je suis un éventuel partenaire.
4. Le 10 septembre 2016 à 12:19, par Abdoul Namou En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
J’espère que les nigériens comprennent parfaitement l’importance d’un patrimoine. Cela dit, il vaut mieux éviter toute exportation de ces animaux ou de leurs semences. Il vaut mieux exporter les produits découlant de leur élevage. Gardez donc la souche pour dominer le marcher le plus longtemps possible. Si vous nous vendez la souche, on n’aura plus besoin de vous. Peut-être même que vous nous courez après pour négocier et importer ces memes produits, si jamais ils vous échappent.
5. Le 26 janvier 2017 à 18:02, par diallo Adams mahamadou En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
Je suis éleveur au Mali, je voudrais savoir comment vous joindre ?
6. Le 26 janvier 2017 à 18:09, par diallo Adams mahamadou En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
Je suis éleveur au Mali, le monde des animaux me passionne. Je voudrais savoir comment vous joindre ?
7. Le 27 janvier 2017 à 11:07, par diallo Adams mahamadou En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
Bonjour, je suis éleveur au Mali. Les résultats de vos recherches m’ont beaucoup impressionné. Je ne peux que vous féliciter. Je suis intéressé. Je voudrais savoir comment vous joindre ? Je compte en acheter quelques uns si possible
8. Le 21 janvier 2018 à 10:31, par ouantchi En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
comment vous joindre cela m’intéresse je suis en Côte D’ivoire
9. Le 8 août 2018 à 06:36, par Simo distele nadège En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
Bonjour, je suis camerounaise. Constat, la plupart des pays du Sud du Sahara, font face au problème de demande de lait et de viande qui est toujours supérieure à l’offre. Nous. Pensons que les pays africains devraient unir leur force pour améliorer la production laitière et bouchère. Les animaux pouvant nous aider à rendre l’offre supérieure à la demande sont les bovins. De ce fait, il est important de travailler en équipe afin de se partager les connaissances car si les progrès ne sont pas encore perceptible en Afrique, c’est à cause d’une mauvaise organisation des acteurs de productions animales. Fusionnons nos connaissances pour améliorer les performances de productions de nos races bovines africaines afin de faire des pays africains des pays exportateurs de lait et de viande.
10. Le 16 janvier 2019 à 17:25, par SORO KODANGUI En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
Bonjour , je Suis éleveur débutant, je voudrais si possible avoir ses model d’ Azawak et Brune des alpes.
11. Le 18 janvier 2020 à 21:11, par Gouem En réponse à : INSÉMINATION ARTIFICIELLE AU NIGER : La recherche au service de l’élevage
Bonjour a vous
je suis éleveur en Côte d’Ivoire et suis intéressé par vos race Azawac et Kouri.
combien coûte taurillons, taureaux, vache et génisse des deux races ?
je veux aussi savoir si l’azawac et Kouri peuvent s’acclimater en Côte d’Ivoire avec notre climat tropical humide ?
merci et j’attends.