DJIBRILL BASSOLÉ, MINISTRE EN CHARGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BURKINA : « La phase opérationnelle du déploiement militaire sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes »Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Yipènè Djibrill Bassolé est l’une des personnalités burkinabè les plus impliquées dans la recherche de solutions dans les crises qui secouent la sous-région, notamment au Mali et en Guinée-Bissau. De retour de Dakar où il a pris part, le jeudi 3 mai 2012 au sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la question, le chef de la diplomatie burkinabè se prononce sur le cas du Mali. Sidwaya (S.) : Comment se déroule le processus de sortie de crise au Mali où vous êtes impliqué en tant que représentant du médiateur de la CEDEAO, le Président du Faso Blaise Compaoré ? Yipènè Djibrill Bassolé (Y.D.B.) : Le processus de normalisation se déroulait normalement lorsque deux évènements majeurs se sont produits. Le premier concerne une réaction négative, c’est-à-dire, le rejet par la junte militaire de la décision que les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont prise à l’occasion de leur sommet du 26 avril 2012 à Abidjan. Le deuxième évènement a été les affrontements militaires entre les composantes des forces armées maliennes. Naturellement, face à ces deux évènements qui ont porté un coup au processus, les chefs d’Etat ont décidé de se ressaisir à nouveau du dossier. Ils ont réitéré leur confiance dans le processus mené par le médiateur, le président du Faso. Ils lui ont demandé de continuer les consultations nécessaires avec les militaires de la junte de Kati qui sont signataires de l’accord-cadre pour que les décisions prises par les chefs d’Etat puissent être bien comprises, acceptées et mises en œuvre. Ce qui pourrait aider les Maliens à stabiliser d’abord les institutions républicaines de Bamako, puis à gérer efficacement la crise dans la république. S. : Peut-on penser que le processus va continuer normalement ? Y.D.B. : C’est le but des efforts que le médiateur déploie. Une délégation de la junte militaire séjourne actuellement à Ouagadougou (Ndlr : la délégation du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) a séjourné à Ouagadougou du 2 au 4 mai 2012). Nous avons bon espoir que cette concertation permettra de poser les jalons d’une stabilisation des institutions à Bamako. Il y a toujours des incidents de parcours dans ces genres de processus. Il n’y a jamais de processus définitivement acquis. Pour ce faire, il faut demeurer vigilant et rester en permanence à l’écoute des parties pour toujours les assister et les aider à avancer dans la bonne direction. S. : Qu’en est-il finalement du déploiement des forces militaires en attente de la CEDEAO ?dans les deux pays, à savoir au Mali et en Guinée-Bissau ? Y.D.B. : En Guinée-Bissau, l’intervention est immédiate. Notre compatriote, le colonel Barro est le commandant de troupe. Les dispositions sont prises pour qu’immédiatement, en accord avec les autorités guinéennes, le déploiement puisse se faire. Au Mali aussi, le processus de déploiement est en cours. L’on doit savoir que lorsqu’on veut intervenir efficacement dans un pays, surtout quand il s’agit d’intervention militaire, il y a lieu de se préparer au moins sur le plan logistique, longtemps en avance. Cette préparation est en cours, les financements, les contributions, l’acquisition des matériels, les entraînements sont déjà programmés. C’est ce processus que les chefs d’Etat ont validé. Maintenant, la phase opérationnelle du déploiement effectif sur le terrain sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes. S. : La rébellion au Nord-Mali n’est-elle pas un peu oubliée au profit de la situation dans la capitale Bamako ?où tout est actuellement focalisé ? Y.D.B.? : Pas du tout. C’est effectivement une impression qu’on peut avoir, mais qui ne reflète pas la réalité. Depuis ces dernières semaines, nos efforts sont concentrés sur la normalisation des institutions à Bamako, mais la CEDEAO ne peut pas en aucune manière, oublier se qui se passe au Nord du Mali. Nous voulons précisément que Bamako se dote d’institutions régulières pour pouvoir coopérer efficacement avec la CEDEAO et avec la communauté internationale. C’est fort de cette coopération que nous pourrons efficacement, ensemble, faire face à la situation du Nord, dans la recherche d’une solution globale de paix. Propos recueillis par Alban KINI De retour de Dakar Sidwaya |
Vos commentaires
1. Le 7 mai 2012 à 03:29, par kaskas le corbeau En réponse à : DJIBRILL BASSOLÉ, MINISTRE EN CHARGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BURKINA : « La phase opérationnelle du déploiement militaire sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes »
ce monsieur Bassolé là est fort,un tacticien gendarme,un bon élève du président COMPAORE.je l’admire parce qu’il fait son travail avec professionnalisme et sérieux.voilà qq1 qui peut valablement remplacer le président COMPAORE en 2015.
les BURKINABE sont fiers de lui,courage !
Le 7 mai 2012 à 11:19, par Gomsida En réponse à : DJIBRILL BASSOLÉ, MINISTRE EN CHARGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BURKINA : « La phase opérationnelle du déploiement militaire sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes »
Moi je souhaiterais que les autorités
burkinabées donnent des explications au
peuple sur cette accusation, notamment
la présence de mercenaires burkinabés
dans le contingent de béréts rouges qui
a tenté de renverser SANOGO et CNRDRE ?
Nous sommes nombreux, nous burkinabés vivants
sur le territoire malien à être inquiet sur de
tel accusation et des conséquences qui peuvent en découler.
D’Avance Merci
Le 7 mai 2012 à 13:43, par desperado En réponse à : DJIBRILL BASSOLÉ, MINISTRE EN CHARGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BURKINA : « La phase opérationnelle du déploiement militaire sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes »
Les burkinabé vont toujours m’étonner. Un homme ne devient pas grand du coup parce qu’il est au centre de l’actualité. Les signes extérieurs du pouvoir vont conduire le peuple à faire de mauvais choix. en quoi est-ce que ce monsieur a changé parce qu’il est proche du Président ? Si le président décide de faire de toi même un Bassolet, tu le sera.
Quand au Mali, ce sont nos soldats qui iront être la chair à canon pour une armée incapable de faire son boulot ! mdrrrrrr ! on n’est pas d’accord hein.
2. Le 7 mai 2012 à 11:36, par VP En réponse à : DJIBRILL BASSOLÉ, MINISTRE EN CHARGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BURKINA : « La phase opérationnelle du déploiement militaire sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes »
Moi,je suis contre le déployement de nos militaires au Mali.Par contre,pour celui de la Guinnée Bisseau,je pense que cela est possible.Pour le Mali,il faudra que nous évitons de nous impliquer aveuglement.Le Mali est un pays frontalier et tout le monde sait ce qui a déjà existé entre nous.Laissez les pays lointains intervenir là bas.
3. Le 7 mai 2012 à 12:46, par jah rastafari En réponse à : DJIBRILL BASSOLÉ, MINISTRE EN CHARGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BURKINA : « La phase opérationnelle du déploiement militaire sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes »
Je trouve kil y a plus pressant que ça comme problèmes au BF, on a du mal à payer des vivres pour envoyer à nos familles en campagne et j’ai l’impression que cela préoccupe moins nos autorités.