27ème Réunion du réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) sur la situation agricole et nutritionnelles localisées au Sahel : Des réponses adaptées nécessaires pour faire face aux menaces des crises alimentaires et nutritionnelles localisées au Sahel
A l’issue de la 27ème Réunion du réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) au Sahel et en Afrique de l’Ouest, tenue à Praia\Cap-Vert du 08 au 10 décembre 2011, le dispositif régional de veille sur la sécurité alimentaire adresse aux acteurs le message ci-dessous. Les poches de mauvaise production agropastorale et halieutique concernent notamment toute la bande sahélienne au Tchad, la zone agropastorale de la Mauritanie, le Nord des régions de Kayes et Koulikoro et le Delta du fleuve Niger au Mali, le Nord, Centre Nord et Est du Burkina Faso, les régions de Niamey, Tillabéry, Sud-Est de Zinder au Niger et certaines zones localisées du Sénégal et de la Gambie. Une mauvaise production de biomasse a été enregistrée dans toute la bande pastorale du Sahel à part le Gourma, la zone de Dakoro (Maradi) et les îles du Lac Tchad, ainsi qu’un faible taux de remplissage des points d’eau de surface. On observe déjà une transhumance précoce en Mauritanie et au Tchad et des changements de parcours du Mali vers le Burkina Faso. Globalement, le Sahel enregistre, sans tenir compte des importations, un déficit céréalier brut de 2,5 millions T. Par contre, certains pays du Golfe de Guinée (Ghana, Togo, Nigéria et Bénin), avec un bon niveau de production, dégagent un surplus de maïs qui pourrait être exporté vers les régions déficitaires du Sahel. Par ailleurs, le niveau de production de manioc (80 millions de tonnes) et d’igname (53 millions de tonnes), similaire à celui de l’année dernière, reste important. En effet, le transfert de denrées alimentaires des zones excédentaires vers celles déficitaires sera le facteur déterminant pour l’accès aux aliments en quantité et à des prix abordables pour les populations vulnérables. Actuellement, les prix des céréales sèches demeurent anormalement élevés par rapport à leur tendance saisonnière et vont probablement continuer à augmenter dans les mois à venir. En outre, les marchés internationaux restent marqués par des prix élevés en dépit des légères baisses observées ces derniers mois. Le niveau élevé des prix des denrées alimentaires et la baisse des revenus des populations dans les zones pastorales et agropastorales, en particulier au Tchad, en Mauritanie, au Niger, au Burkina et au Mali entrainent déjà une précarité alimentaire par endroits. Cette situation pourrait évoluer vers une crise alimentaire si des mesures urgentes d’atténuation ne sont pas prises avant la prochaine période de soudure qui risque d’être précoce en 2012. Dans ces zones, les ménages vulnérables ne pourront ni préserver leurs moyens de production, ni s’assurer d’une consommation alimentaire adéquate. Dans un contexte de vulnérabilité chronique à l’insécurité alimentaire, cette situation fragilisera davantage leur capacité à résister à des chocs futurs. Par ailleurs, les difficultés d’accès alimentaire en perspective ne feront qu’aggraver la situation nutritionnelle déjà précaire dans la région. Lors de la dernière période de soudure, la prévalence de la malnutrition aiguë globale était déjà proche ou au-delà du seuil critique en particulier dans les régions de Tillabéry et Diffa au Niger, Tombouctou au Mali, Matam au Sénégal, Brakna, Gorgol, Guidimakha, Assaba et Hodh El Chargui en Mauritanie et dans la bande sahélienne au Tchad. Cette situation exige des réponses non seulement à court terme mais aussi à long terme pour remédier aux causes structurelles de la malnutrition. Compte tenu de ce qui précède, le RPCA recommande : Aux Etats : Eviter toutes actions de nature à empêcher le bon fonctionnement des marchés et les échanges transfrontaliers ;
A la CEDEAO et l’UEMOA : S’impliquer davantage dans le financement durable des dispositifs nationaux et régionaux d’information sur la sécurité alimentaire ;
Aux dispositifs régionaux d’information et d’alerte rapide (CILSS/FAO/FEWS NET/PAM) : Effectuer rapidement les missions conjointes pour identifier les populations vulnérables, cibler les besoins d’assistance et appuyer les plans de réponse des pays ;
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