Affaire Kpatcha :Chez les Eyadéma, le linge sale se lave en public
Kpatcha Gnassingbé, demi-frère du président togolais, ex-ministre de la Défense, a-t-il ourdi un coup d’Etat le 13 avril 2009 contre le chef de l’Etat ? Son procès, qui s’ouvre en principe ce matin 31 août 2011 permettra peut-être d’y répondre. En vérité, les préparatifs du coup d’Etat et son étouffement dans l’œuf constituent le paroxysme de la crise de succession qui faisait rage au Togo : le patriarche mort, ses petits, qui ne regardaient pas forcément dans la même direction, allaient se livrer une guerre sans merci. En effet, lorsqu’entre ciel et terre tunisiens Eyadéma rendit l’âme, le 5 février 2005, et que les militaires remirent 48 heures plus tard le sceptre à Faure, Kpatcha sentit la moutarde lui monter au nez : pourquoi pas lui pour succéder au baobab de Pya ? Mais, dans l’urgence, il fallait sauver la maison Eyadéma, qui menaçait de s’écrouler sous les coups de boutoir d’une opposition qui a longtemps rongé son frein en attendant le grand jour, qu’elle crut percevoir dans la présidentielle du 24 mars 2005. Las d’ailleurs ! Très vite, les dissensions réapparaîtront, et la guerre feutrée entre les frères ennemis s’étalera au grand jour. Excepté lors des séances de Conseil de ministres, le chef de l’Etat et son ministre de la Défense se disaient à peine bonjour. Kpatcha, très proche de certains hauts gradés de la grande muette, multipliaient les largesses et n’était pas insensible à ceux qui lui faisaient croire qu’il est l’hériter naturel de l’homme du 13-Janvier. De là à ce qu’il fourbisse un putsch contre son frère, il n’y a que le procès qui puisse nous situer :
D’anciens mentors des généraux de l’armée notamment lui ont-ils apporté leur caution morale ?
Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana L’Observateur Paalga |