Société civile et transparence dans les industries extractives du Burkina : Le superviseur s’assure de l’implication des populations de Kalsaka
Aux côtés des sociétés minières et des pouvoirs publics, la société civile constitue une composante clé de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Burkina Faso (ITIE-BF). A ce titre, elle joue un rôle important dans le processus qui consiste entre autres à faire en sorte que les différents acteurs nationaux y soient effectivement impliqués. C’est dans ce cadre que Moses Kambou, directeur exécutif de l’Organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE) était le lundi dernier à Kalsaka. La visite visait à mesurer l’impact des actions déjà menées par l’ITIE-BF au profit des habitants de Kalsaka.
Si leur hôte a annoncé une autre formation sur l’environnement, il a surtout insisté sur l’importance pour les populations de Kalsaka de mettre en pratique les connaissances acquises. « Les formations sont faites pour être mises en application. Ce que nous voulons, ce que vous arrivez à vous prendre en charge. Nous ne pouvons que vous accompagner dans ce sens », leur a dit le directeur exécutif. Il s’agit notamment des problèmes du chômage des jeunes ; de la pollution avec la poussière ; du dédommagement des propriétaires terriens ; de la destruction des maisons avec les explosions dans la mine qui aurait fait fendillé la plupart des habitats « et même le palais du roi » ; et l’affaire des 362 millions que la mine aurait versé à la mairie. Sur cette affaire de 362 millions de CFA, les populations veulent des justificatifs de la part de la compagnie minière qui tarderait à les leur fournir. Face aux difficultés soulevés, M. Kambou a invité ses interlocuteurs à toujours privilégier, dans les rapports avec Kalsaka Mining SA, le dialogue tel que prôné par l’ITIE-BF, les exhortant à jouer pleinement le rôle qui est le sien. Mieux, le directeur exécutif de l’ORCADE leur a annoncé, dans le cadre d’une meilleure implication des acteurs locaux au processus de transparence dans l’exploitation des mines au Faso, la mise en place de deux réseaux : un réseau des élus locaux et un autre rassemblant des élus nationaux. Le but de la création de ces structures, a-t-il indiqué, c’est de faire en sorte que les populations des cités minières aient des leviers sur lesquels elles peuvent actionner pour faire entendre leurs voix en cas de nécessité. Mais, en attendant des habitants de Kalsaka, à l’image de Hamadé Ouédraogo et de Wahab Sawadogo, se félicitent de la présente initiative qui leur a permis d’avoir de plus amples informations sur l’évolution du processus d’adhésion du Burkina Faso à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives. Grégoire B. BAZIE Lefaso.net |