Lancement de la campagne mondiale « CULTIVONS » : Le droit à l’alimentation bafoué ! Un système alimentaire défaillant doublé de crises à répétition1 personne sur 7 sur notre planète s’endort chaque soir le ventre vide. Le paradoxe affirme Jérémy Hobbs, directeur exécutif de l’ONG internationale Oxfam c’est que notre monde produit suffisamment de nourriture pour tous. Oxfam et ses partenaires ont donc décidé d’agir pour bâtir un monde sans faim. Objectif, enrayer cette injustice alimentaire, causée par un système alimentaire défaillant et des crises écologiques fréquentes. Pour que chaque homme, femme, enfant sur notre planète mange à sa faim, il nous faut changer notre façon de cultiver, de consommer, et de partager la nourriture. Le rapport d’Oxfam « Cultiver un avenir meilleur » recense les symptômes de la défaillance du système alimentaire actuel : la stagnation des rendements, la ruée sur les terres fertiles et l’eau et des prix alimentaires sans cesse à la hausse. Il invite également à bâtir une prospérité nouvelle, un avenir durable ou personne n’aura faim. Au Burkina Faso, malgré les bonnes récoltes de ces dernières années, certaines régions du pays subissent de manières chroniques ou structurelles l’insécurité alimentaire. Ainsi, près de 33% des Burkinabès sont sous-alimentés, et la malnutrition aigue touche 10,5% des enfants de moins de 5 ans. L’allocation budgétaire au secteur agricole, bien que respectant les engagements de Maputo, a subi une baisse au cours de ces dernières années. En effet, d’une moyenne de 20% dans les années 1991-1999, elle est passée à une contribution moyenne de 11,43% de nos jours. De cette allocation budgétaire, près de 80% sont des dépenses consacrées aux investissements agricoles, dont l’Etat contribue pour 12%. Comparativement aux autres pays de la sous région, l’effort consenti par l’Etat pour ces investissements dans le secteur agricole demeure faible. En effet, la part des dépenses d’investissement agricoles financée par l’Etat est de 25% au Mali, 51% au Sénégal et 59% au Bénin. Les femmes et les filles représentent plus de la moitié de la population du Burkina Faso. Pourtant, elles éprouvent d’énormes difficultés pour accéder au crédit, aux intrants, aux équipements agricoles, et à la terre. Malgré l’existence de textes portant sur la réorganisation agraire et foncière qui confèrent les mêmes droits d’accès et de jouissance à la terre ; seulement 8% des femmes avaient accès aux parcelles aménagées et irriguées et en général les femmes cultivent 3 fois moins de superficie que les hommes. Les superficies exploitées augmentent en moyenne de 2,3% par an au Burkina Faso. Si cette tendance se poursuit, l’agriculture Burkinabé épuisera ses terres cultivables à l’horizon 2030. En ces temps de crises, les impacts du changement climatique se font de plus en plus ressentir. L’Archevêque sud africain Desmond Tutu, ambassadeur d’Oxfam nous rappelle que « l’avenir n’est pas déterminé une fois pour toute, c’est à nous de le façonner ». Au Burkina Faso, Oxfam et ses partenaires sont convaincus de cela, et appellent le gouvernement à investir dans les petites exploitations familiales occupant près de 80% de la population ; à mettre en œuvre ses différents engagements : la loi sur la sécurisation foncière, le Programme National du Secteur Rural, la Politique Nationale Genre. Cette campagne CULTIVONS lance un appel également aux acteurs du Burkina et du monde, à modifier leurs pratiques commerciales pour s’assurer que chacun puisse mieux vivre, De l’Ouest à l’Est, et du Nord au Sud, tous les Burkinabès ont le droit de manger à leur faim. Engagez-vous avec Oxfam et ses partenaires, pour faire de cela une réalité au Burkina Faso ! Notes aux rédactions. Pour plus d’informations contacter : |