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Autant le dire… : J’ai eu du mal à y croire

lundi 18 avril 2011.

 

On condamnait les enfants quand au cours de leurs manifestations, ils procédaient systématiquement par des actes de vandalisme à la destruction de biens publics et privés en y mettant le feu. Il est arrivé qu’on se demande si c’est ce que nous qui sommes leurs géniteurs leur avons appris. Maintenant que les grandes personnes sortent pour manifester leur mécontentement, elles font pire. C’était donc nous qui leur donnions les instructions ? Les éléments de l’armée au cours de leurs différentes manifestations n’ont pas du tout été des modèles. Si bien que j’ai eu beaucoup de mal à croire que c’est de notre armée, notamment du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qu’il s’agit.

En effet, ces éléments à la limite incontrôlés ont semé la panique et des dégâts énormes, principalement sur des biens privés partout où ils sont passés. Que d’autres personnes malintentionnées aient profité de cette situation pour piller des biens, ce sont ces éléments de l’armée qui leur en ont donné l’occasion en créant les conditions.

C’est tout simplement indigne d’une armée de piller, de vandaliser et de voler des biens privés ou même publics. En effet, notre armée qui était considérée comme l’une des plus disciplinées et de ce fait beaucoup enviée dans la sous-région, vient de se tirer une balle dans le pied. Elle perd sa crédibilité auprès des Burkinabé, peuple qu’elle est censée défendre en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance, mais également auprès de ces institutions africaines, internationales qui la sollicitaient pour l’instauration de la paix. Il est impensable qu’une armée, dernier recours des populations en cas de crise, se donne le droit avec les armes du peuple de s’attaquer librement à ce peuple à travers des actes dignes de pires mercenaires, de délinquants pour ne pas dire de voyous.

On ne lui reproche pas d’avoir manifesté son mécontentement face à ce qu’elle considère comme un droit qu’on lui refuse. Mais ce qui est condamnable, c’est l’utilisation des armes pour terroriser les populations et s’adonner à des actes de vandalisme. Car, quelle que soit la justesse d’une manifestation, elle perd tout intérêt quand les organisateurs viennent à poser des actes aussi répréhensifs et irresponsables que ceux que ces éléments de notre armée ont posés. C’est pourquoi, s’ils sont bien identifiés, il faudrait qu’un jour ils répondent de leurs actes. Surtout que dans le cas d’espèce, ils n’avaient pas d’autorisation de manifester conformément aux lois et règlements de la République.

Le nouveau commandement que vient de nommer le président du Faso à la tête de l’armée nationale et du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) saura sans doute dans un premier temps faire redescendre la tension et prendre ensuite les mesures nécessaires en vue de remettre les choses en place. Car, on ne peut pas comprendre qu’au moment où le chef de l’Etat rencontre les différentes couches sociales, dont l’armée, que ces éléments posent des actes de ce genre en dehors de tout dialogue. Plus proche de la Présidence, le RSP dont les éléments font partie des plus choyés de notre armée ne devrait pas du tout poser des actes du genre.

Elite de l’armée, il a une responsabilité tellement grande dans l’organisation, la réussite et la sécurisation de toutes les grandes manifestations dans le pays qu’on ne pouvait pas imaginer un seul instant ses éléments se livrer à ces comportements dignes de petits délinquants. A la limite, on peut croire que nous ne sommes pas du tout en sécurité, y compris le président du Faso et les institutions de la République. Dans tous les cas, si c’est contre le commandement, ça se discute. Et des mesures semblent avoir été déjà prises. C’est pourquoi on ose croire qu’avec les différents remaniements au niveau du commandement, la sérénité va revenir au sein des troupes. Sinon, que feront désormais les forces de sécurité lorsque les civils se mettront à marcher, à vandaliser, à piller et à voler ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso



Vos commentaires

  • Le 18 avril 2011 à 02:46 En réponse à : Autant le dire… : J’ai eu du mal à y croire

    Les militaires ont-ils été manipulés comme on le disait des ELEVES ?

  • Le 18 avril 2011 à 16:28, par johnblacksad En réponse à : Autant le dire… : J’ai eu du mal à y croire

    Vraiment, le seul moyen d’évacuer ma frustration actuelle, c’est par les larmes !

    J’ai profondément mal. J’ai toujours l’espoir que les militaires vont eux-même prendre leurs responsabilités et punir exemplairement ceux qui pour moi ont jeté un immense déshonneur sur notre nation, notamment en violant des femmes. Ca c’est inacceptable et ne doit pas être accepté ! Jamais ! Jamais ! Jamais ! Soit les militaires ont suffisamment de cou !lles pour punir les coupables de viols, soit je déclare que TOUS NOS MILITAIRES SONT DES VAURIENS, DES VOYOUS, DES BANDITS, DES DELINQUANTS, DES MERCENAIRES !

    Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas particulièrement fier ni spécialement content d’être burkinabè.

    Blaise, toi aussi, stp, AGIT !
    Plus de gouvernement sclérosé, plus les mêmes ministres qui sont là depuis mathusalem... nomme des jeunes, demande du résultat, récompense le mérite ! Fais-quelque chose stp !
    Donne-nous la véritable liberté de parole... qu’on sache que désormais on pourra toujours respectueusement dire tout ce qu’on pense au Président de la République sans crainte aucune.
    A commencer par ce site même...

    Et puis n’oublie pas de faire pendre publiquement un ou deux de ces violeurs de femmes, qui si ça se trouve, ont le sida !

    Que de frustrations !!!!

  • Le 21 avril 2011 à 17:30, par tchaga En réponse à : Autant le dire… : J’ai eu du mal à y croire

    Je suis déçu des militaires pour les casses et autres...
    mais quand, des responsables deviennent irresponsables et avide d’argent comme voici, à quoi doit-on s’attendre ? à la consolidation de la démocratie ? de la paix ? à la discipline ? : "On a toujours eu des chefs irresponsables qui ne se gênent absolument pas quand il est question de s’enrichir sur le dos des hommes de rang. Si vous voyez aujourd’hui qu’aucun des chefs ne parlent de ces primes, c’est parce que les militaires ont bel et bien raison lorsqu’ils revendiquent. Au delà de ces primes sur lesquels je n’ai aucune envie de revenir, le vol le plus monstrueux est opéré à l’égard des militaires Burkinabè qui sont engagés dans des opérations de maintien de paix. Un petit exemple pour vous faire comprendre les choses. Pour qu’un pays soit éligible, il se doit de satisfaire à un minimum, notamment la fourniture de toute la logistique nécessaire pour l’opération à l’étranger. Cette logistique en fait est fournit en location, et les nations unies verse un certain montant par jour et par équipement. Le pays éligible, en l’espèce le Burkina, s’engage à verser par jour une certaine somme à ses militaires et suivant leur rang et le pays où ils doivent être déployés. Dans certains cas, les sous officiers devaient se retrouver avec 35 000f/j et les officiers à 50 000f. Outre cela, l’ONU, au delà du paquetage fourni, s’engageait à verser environ 1000 $ par mois à chaque élément. Au lieu de laisser l’organe onusien verser directement l’argent à nos éléments, le burkina a exigé à ce que l’argent lui soit versé avant qu’il ne se charge de payer les militaires sur le terrain. Et c’est le début des détournements. Imaginez-vous que hors mis les officiers, les sous officiers et les éléments du rang ne perçoivent jamais la somme de 35 000 f/j que l’état à reçu et devrait leur verser. En outre, au lieu d’être payé à 1000 $ sur place comme les éléments des autres contingents, ils étaient payé bien moins. Et pour boucler la boucle, avant de partir, nos éléments signent un document comme quoi ils accepteraient de percevoir à leur retour 3 000 000 f. Jusque là, le manège fonctionnait bien. Sauf que de plus en plus, la hiérarchie à en face des militaires d’un certain niveau, qui savent chercher l’information et connaissent leur droit. Ainsi, ces derniers se sont aperçu que leur collègues Sénégalais, de retour au pays, se retrouvaient avec 12 000 000 et plus alors qu’eux n’avaient que 3 000 000. En sus, ajouter à cela la rétention de leur pré francs et autres, un jour on arrive au summum de l’exaspération et on se retrouve dans des situations pareilles. Dire que des gens risquent leur vies à l’extérieur et voient leur argent détourné par des chefs sans scrupules, c’est plus que décevant... Si vous saviez vraiment ce qui se passe dans notre armé, vous sauriez que le pire n’est peut être pas encore derrière nous, à ne moins que le président ne prennent ses responsabilités. Que Dieu protège ce pays vraiment..."
    Ils ont oublié qu’il y a de plus en plus d’intellectuel dans le rang des sous-officiers, des juristes, des économistes, des sociologues et ...