Compromis à Cancùn sur la lutte contre les effets des changements climatiques : Pourvu que les résultats suivent !
La seizième Conférence des parties de la convention cadre des Nations unies sur le Changement climatique (COP 16) qui se tenait depuis une dizaine de jours à Cancùn au Mexique a accouché le 11 décembre dernier d’un compromis qui laisse, quelque part, entrevoir des perspectives heureuses en matière de lutte contre les effets des changements climatiques. Mais, entre un bon texte et l’application sur le terrain il y a souvent décalage. D’où la nécessité de rester prudent face à l’immense espoir suscité à Cancùn. Un compromis engageant, à l’exception de la Bolivie, tous les Etats participants (environ 190) sur les actions à mettre en œuvre, à moyen et long terme, en matière de lutte contre les effets des changements climatiques. C’est là le résultat de la 16e Conférence des parties de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP 16) qui a pris fin le samedi dernier dans la ville mexicaine de Cancùn. A en juger par le précédente Conférence du genre, à savoir Copenhague 2009, qui avait accouché d’une souris, ses participants n’étant pas parvenus à un Accord en bonne et due forme, l’on comprend dans une certaine mesure l’optimisme, suscité, ça et là, par Cancùn. Les puissances de la planète vont-elles tenir leurs promesses ? Rien n’est moins sûr. Ce n’est pas la première fois que les Etats du Nord prennent des engagements financiers vis-à-vis de ceux du Sud. Par exemple sur la question de l’aide au développement, la France, les Etats-Unis ou autres sont loin d’être réglo. Et aujourd’hui, rien, visiblement, ne prouve que les promesses de Cancùn seront tenues. Surtout que les économies des puissances occidentales restent encore secouées par la crise économique et financière. Dans ces conditions, les résultats risquent bien de ne pas être au rendez-vous à l’heure du bilan. Parce que l’on se demande où les nations développées vont trouver les moyens pour venir en aide à celles du Sud alors qu’elles-mêmes ont manifestement des difficultés à s’en sortir, avec des taux de chômage préoccupants ? Encore que ces pays du Nord doivent également affronter à leur niveau les effets des changements climatiques, ainsi que le défi des énergies renouvelables. C’est pourquoi, il importe pour nos Etats de commencer à développer des initiatives au niveau régional ou continental pour affronter efficacement les conséquences des changements climatiques ; au lieu de vouloir compter sur le soutien du Nord qui, peut-être, ne viendra pas. Pourquoi pas un Fonds africain de lutte contre les effets des changements climatiques ? En tout état de cause, il faudrait que les Africains apprennent à relativiser l’impact sur les choses des grandes messes comme Cancùn. Les vraies solutions aux problèmes environnementaux qu’ils vivent ne peuvent venir que d’eux. Grégoire B. BAZIE Lefaso.net |