Terne campagne« Votez pour moi, c’est moi le plus fort ! » « Choisissez-moi, je suis le plus beau... » « Et moi donc ! Regardez ma barbe blanche, signe de sagesse ! » « Qui tient un œuf sait tenir une nation... » Et tutti quanti... Par monts et par vaux, les sept mousquetaires à l’assaut de Kosyam tentent de séduire, sabre au clair et mégaphone au point, un électorat qui en a ras la patate... Encore dix jours et on saura qui est qui... après l’enfant terrible de Ziniaré. Meetings par-ci, mobilisation par-là, porte-à-porte plus loin, la campagne bat son plein dans une belle morosité et une « ternitude » jamais égalée au pays de la morale agonisante. Et même la « République des valeurs » n’amasse pas des masses. Mais bon, la répétition étant pédagogique, il n’y a qu’à dire et redire les choses, au fil des campagnes. D’ailleurs, la démobilisation a commencé depuis l’inscription sur les listes électorales. Et, à ce qu’on dit, le maigre corps électoral enrôlé ne se bouscule pas au portillon pour entrer en possession de la fameuse carte d’électeur, sésame pour mettre un bulletin de vote dans l’urne transparente, le 21 novembre 2010. À ce train-là, le taux de participation au scrutin risque de virer à l’agonie, au moment où il fait pâlir d’envie en Côte d’Ivoire et en Guinée. Même le non-croisement des données de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avec celle de l’Office national d’identification (Oni), pour booster, entre autres, la ruée vers les cartes d’électeurs, ne semble pas (encore) avoir les effets escomptés. On a beau avoir sa carte nationale d’identité, son passeport ou sa carte militaire, on ne peut choisir pour l’Arba...lète ou le barbu que si on dispose, en plus, de sa carte d’électeur, pardi ! Mais peut-être bien que les communiqués et les spots opéreront leur miracle le 21 novembre prochain, comme par enchantement. Car, s’il y a un chiffre qui sera traqué comme baromètre de cette élection, ce n’est sans doute pas le score des candidats -même si l’on veut mesurer l’écart entre le premier « consacré » et le second « potentiel »- mais plutôt le... taux de participation. Eh oui, il faut le soigner comme un grand malade, qui a besoin de crédibiliser tout un processus, en panne de punch et de vitalité. Waow ! Il y a de la bagarre dans l’air ! Le porte-étendard de « Burkind-lem » pointe ainsi, entre autres, le fichier électoral, jugé comme « le plus mauvais que notre processus démocratique ait jamais connu » et les « précipitations » de ci, de ça, ayant entraîné des « omissions volontaires » de ceci et de cela. Toutes choses qui, en son for intérieur, ouvrent « la porte à tous les abus et à toutes les fraudes possibles ». Et... « vous serez comptable des dérives éventuelles le jour du scrutin » ! Moussa Michel Tapsoba est donc prévenu. Même s’il ne démissionne pas. Même dans l’urne opaque. Même dans la vie... Journal du Jeudi |