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CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

mercredi 27 octobre 2010.

 

Le samedi 23 octobre 2010, des agriculteurs ont pris à partie, dans une vindicte populaire, des bergers éleveurs dans le village de Indini, commune de Koti, province du Tuy (région des Hauts-Bassins). C’était aux environs de 11heures. Tout serait parti de dégâts causés dans des champs par des troupeaux d’animaux appartenant aux éleveurs. La première victime, âgée de 15 ans et employée par les éleveurs, a été fusillée par ses propres parents agriculteurs. Les deux autres victimes de 18 et 42 ans sont effectivement des bergers éleveurs.

Elles ont été tuées à coups de machette et de hache. Les agriculteurs autochtones étaient armés de flèches, de fusils, de machettes et d’autres moyens de défense ce jour, et attendaient une quelconque riposte de la part des éleveurs. Déjà, la veille, trois bœufs avaient été abattus par ces agriculteurs. La sécurité et les autorités provinciales se sont déportées le même jour sur les lieux et c’est sans doute leur intervention qui a permis d’éviter une situation encore plus dramatique. La cohabitation était devenue difficile entre autochtones et éleveurs depuis quelque temps et la tension était vive, selon une source. Chaque camp a procédé à l’inhumation de ses victimes. La sécurité veille au grain et la situation était calme à Indini, au moment où nous tracions ces lignes.

Par Yelkabo Rodrigue SOME

Le Pays



Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2010 à 10:28, par le lingouste En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

    Merci Somé pour cet article très professionnel sans parti pris.
    Par ailleurs, vous avez écrit "La cohabitation était devenue difficile entre autochtones et éleveurs depuis quelque temps et la tension était vive". C’est toujours comme cela : il faut des cadavres pour que la police ou la gendarmerie interviennent. Par contre,lorsqu’il s’agit d’arrêter les deux roues, les policiers sont plus prompts à réagir. On dirait des sapeurs pompiers. Je pense qu’il faut plus de professionnalisme à nos agents de sécurité.
    Mais je le reconnais, la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. Aussi, leur niveau de recrutement (niveau CEP ou BEPC) doit-il être revu à la hausse. Toutes mes condoléances aux familles éplorées.

  • Le 27 octobre 2010 à 11:35, par Saala En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

    C’est dommage que l’humanisme s’en aille de nos cités, comment peut hachés, fusillés simplement des personnes humaines comme des animaux pour le fait de dégats matériels dans un champs.Les dégats peuvent etre evalués et dedomagés par les responsables et la vie continue, on a besoin de tuer pour ca ? Il faut qu’on arrete de cultiver l’impunité à ce sujet, personne ne devrait continuer à se faire justice soit meme, fusse - t il à travers des mouvements collectifs de vengeance. Il est temps que l’impunité à l’égard de ces types d’actes prennent fin,

  • Le 27 octobre 2010 à 12:44, par ob En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

    A quoi sert la réforme agraire et foncière !!!!!!!

    je pense qu’il faudrait mettre en place un document règlementaire et graphique au niveau provincial ou régional qui définit les "zones" et "cheminements" praticables par le bétail.

    Aussi, pourquoi ne pas imposer la clôture par barbelé pour les champs et plantations avec mise sous tension électrique de 12 à 30 watts (énergie solaire) ?

    On ne peut pas continuer chaque année à voir nos concitoyens se tuer sans résoudre le problème à la racine.

  • Le 27 octobre 2010 à 13:55 En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

    j’ai enseigne dans la region dans les annees 2000. Indini fut mon premier poste ou j’ai enseigne pendant 5 ans. A ce titre, je me permets de mettre ma bouche dans ca. Yelkabo, tu dis quoi ? Chaque camp a procede a l’ inhumation de ses victimes ? Je crois savoir que seul le camp des eleveurs a enregistre des victimes. Je sais que la premiere victime n’ est pas peul mais elle ne fait pas partie du camp des agriculteurs, non plus. Vous avez parle de camps, pas d’ ethnie. Il faut une veritable education des cultivateurs et des eleveurs. Ces derniers n’ ont pas bonne presse. Ils sont souvent percus comme aimant leurs betes plus que les plantes des paysans qui ne comptent que sur leurs champs pour vivre. Et le plus souvent, les recours aux autorites se soldent par une deuxieme perte et humiliation puisque presqu’ invariablement l’ eleveur a des chances de s’ en sortir puisqu’ un seul boeuf vendu rend sa cause plus celebre. Comprenez. Nou sommes au Burkina ou la morale agonise. Pour que les habitants de cette zone se levent comme un seul homme pour faire la chasse a l’ homme, il faut comprendre quelque part qu’ ils ont du percevoir la presence de l’ autre camp comme un veritable danger pour leur survie. Tuer un etre vivant dans les coutumes des gens de Indini donne lieu a de longues et degoutantes ceremonies de purification. Ils ne peuvent se donner a se sport que pousses a l’ extreme.
    Quelque soit ce qui s’ est passe, nous voila en 2010 et on continue de faire l’elevage comme en 1700. Et on continue de cultiver toujours comme au Moyen-Age. Ou est l’ integration agriculture - elevage/ Pourtant l’ etat forme des soit- disant ingenieurs en elevage et autres ingenieurs agronomes qui sont plutot des bureaucrates. Qu’est-ce qu’ ils font pour changer les choses ? Ils attendent leurs salaires du moi. Je crois que l’ elevage extensif n’a plus de beaux jours devant lui tout simplement parce qu’ il n’ y a plus d’espace et la pression exercee sur le peu d’espace qui reste va toujours donner l’ impression que les eleveurs qui sont souvent des peul, qui souvent ne sont pas de la region, vont toujours essuyer la colere et la frustration des autochtones. Qu’ on ne tire pas trop vite la conclusion facile du complot contre les peul. Qui va laisser des boeufs detruire tes plantes quand tu ne comptes que sur ca pour nourrir ta famille ? Tu vas laisseret faire quoi ? C’est plus complique et complexe que ca. Le probleme procede fondamentalement d’ une mutation sociale, economique, ecologique/environnementale mal maitrisee. Je trouve que le gouvernement s’ en fout. Il atend toujours qu’ on en arrive a des situations graves ici pour envoyer ses corps habilles menacer les populations. Ils pweuvent se calmer mais deux moi apres c’est ailleurs que le probleme eclate. Un gouvernement doit gerer les problemes pour eviter que ca ne se reproduise. mais notre gouvernement ne fait pas grand chose depuis que le probleme entre eleveurs et agriculteur a commence a etre tres serieux. Si ca continue, les eleveurs vont fuir dans d’ autres pays avec leurs animaux. Mais l ;es agriculteurs ne peuvent pas laisser leur champ de mais etre devastes aussi par des boeufs. Le probleme n’est pas facile.

    Karim Sawadogo, Premiere Promotion 2020.

    • Le 28 octobre 2010 à 10:12, par djibrilou TALL de Paris En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

      Cher enseignant, pouvez-vous comprendre qu’il s’agit de morts d’hommes, et qui de surcroît se repètent chaque année quasiment, sur tout le territoire ????? Qu’il s’agisse de peuhl, d’éléveur, c’est cette aptitude qu’ont des citoyens à se rendre justice qu’il faut condamner. Et exprimer sa colère face à une administration qui laisse faire. Imaginez que la vengeance porte plus loin : au cercle familial, clanique, ethnique...de chaque groupe. Rapportez cette perspective au besoin de quiétude nationale de notre Burkina commun, et vous comprendrez qu’on ne pourra même plus à terme, vivre tranquillement notre misère. Arrêtez de philosopher sur la magnanimité de ces populations que vous prétendez connaître ( pour y avoir été affecté en tant que fonctionnaire). Ce qu’il faut voir, et rien d’autre, c’est que des hommes ont été tués, avec au final une impunité qui incite à récidiver, et celà est inadmissible !!!

      • Le 2 novembre 2010 à 15:36 En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

        Toi qui ne philosophe, comme si tu pouvais meme philosopher, sache que c’est une population reconnue bien paisible et je ne raconte pas du n’ importe quoi. Il y a eu mort d’ hommes. On ne pourra plus les ramener a la vie. Alors il faut reflechir froidement et deterrer toutes les raisons qui ont amene a ca. La violence ne ’s’est pas levee en un seul jour. Pourquoi ces paysans d’ habitude si placides, plus amoureux du dolo et des funerailles que de sang, et encore plus craintifs des hommes de tenue en sont arrives a cette extremite ? Ils ont fait un calcul cout- benefice. Si je laisse ces eleveurs, ils ne sont pas forcement des peul, je te vois venir, Mr. Tall, pour ne pas nommer un peul, ma famille et moi on meurt a coup sur meme si c’est lentement. Si je les amene a la gendarmerie, ils vont vendre un seul boeuf et comme notre systeme judiciaire est tres propre, ces memes eleveurs qui aiment leurs boeufs plus que les hommes vont meme les devancer au village encore avant eux. Si tu acceptes e reflechir, tu verras qu’ il n’ y a pas une seule cause a ca. L’ etat en est beaucoup responsable. Ceux qui simplifient la chose en brandissant le complot peul tres aisement ne resolvent pas le probleme. Le paysan ne va pas se laisser mourir meme si l’ elevage et l’ agriculture sont complementaires. Si partout dans le Burkina, il y a ces genres de reaction, les eleveurs doivent se dire aussi qu’ ils font partie du probleme. De Fada Ngourma a Indini en passant par Leo, pour finir dans la Comoe- Leraba, les cultivateurs ne se sont pas reunis en conclave pour conspirer contre les peul. N’exagerz rien. C’est un fait social ne de la non- action des decideurs politiques. J’avoue que se lever pour faire feu sur des eleveurs ne resoud pas vraiment le probleme mais les cultivateurs sont excedes. Est-ce que si les eleveurs voyaient des predateurs saccager leur boeufs, il n’ y aurait pas uen forme de resistance quelque part ?
        Pour avoir dit ce que je pense et degage des pistes de reflexion qui ne vont pas dans le sens de Mr Tall, il en conclut qu’ il faut meme me rayer de la liste des enseignants. Essaie seulement et tu verras. J’ai vecu parmi ces populations et j’ y etais tres integre. ca m’ a permis de comprendre leur psychologie mieux meme que des fils et filles du terroir qui sont dans les bureaux climatises a Ouaga.

  • Le 27 octobre 2010 à 13:59, par machiavel En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

    les autorités coutumières devront vivement encourager le mariage entre éleveurs et agriculteurs. Cela éviterait certainement la violence gratuite ; Il y aura au moins quelqu’un pour dire " ce sont nos beau-parents" et il faut agir avec prudence.

    • Le 28 octobre 2010 à 00:21 En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

      Les autorites coutmieres ne sont pas neutres. Elles sont auiss des paysans. Leur mil a wete mange par les boeufs aussi. Donc ici c’est l’etat qui doit regler le probleme. Mais nosu sommes dans une societe ou etre peul c’est porter des stigmatimates. Donc l’etat prwefere laisser massacrer les peuls pour avoir ses elections.
      Diallo a New York City, South Bronx.

  • Le 27 octobre 2010 à 14:14 En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

    Chaque camps a procédé à l’inhumation de ses victimes ! Je ne sais pas si j’ai bien compris, mais je crois que toutes les victimes sont du côté des éleveurs. A moins qu’il n’y ait des dessous cachés !!!
    Que le Seigneur ramène la paix à Indini et que toutes les oeuvres du diable soient annulées et anéanties au Nom Glorieux de Jésus-Christ de Nazareth ! Amen

  • Le 27 octobre 2010 à 20:09 En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

    Je repond a machiavel qui croit que la solution pourrait venir d’une union entre peul et agriculteurs.
    On a pas besoin de vs dire que depuis la nuit des tps, les peul n’ont jamais voulu se melanger avec une autre ethnie que la leur ?? apres il y’a tjrs qulques exeptions concernant ceux qui st civilises et vivent en ville ; et encore...
    Alors de ce cote, ne revez pas

    • Le 2 novembre 2010 à 15:41 En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

      ca date de depuis la colonisation ou le blanc dans son diviser- regner a fait croire aux peul qu’ ils sont differents des autres noirs, qu’ ils sont plus beaux, plus intelligents. Un peu le syndrome Tutsi- Hutu. Mais nous on es la. On observe. Si vous croyez que la beaute et l’ intelligence sont si faciles a definir, allez- y.
      Les peul n’ ont qu’a faire attention aussi avec les paysans. Moi je suis paysan. je ne compte que sur la pluie et mon champ de mil pour vivre. toi tu eleves. Tu oublies par expres et tes boeufs rentrent manger mon mil, moi je fais quoi ? Je te laisse tu vas aller au Ghana vendre tes boeufs et moi je meurs de faim ? Apa ! Vous aussi.

  • Le 28 octobre 2010 à 01:12 En réponse à : CONFLIT AGRICULTEURS/ELEVEURS : Trois morts à Indini

    c’est désolant