Conseil Supérieur de la Communication : « La Nation Vox Populi » et « L’Evènement » auditionnésCOMMUNIQUE DE PRESSE
jeudi 19 août 2010.La Commission chargée de la Liberté de presse, de l’Ethique, de la Déontologie et du Suivi des normes publicitaires a auditionné, le jeudi 29 juillet 2010, dans les locaux du CSC, les directeurs de publication des journaux « La Nation Vox Populi » et « L’Evènement », sous la conduite de son président, le Conseiller Joseph Kahoun. Ces deux auditions font suite à une saisine du Premier Ministre, M. Tertius Zongo, en date du 15 juillet 2010 relative à la publication d’articles jugés diffamatoires. Pour le premier organe de presse « La Nation Vox Populi », N°000 test du 20 juin au 5 juillet 2010, il s’agit de l’article intitulé « Affaire CIL : le rapport de l’ASCE a-t-il été dirigé pour assouvir un règlement de compte ? ». Pour le second organe de presse, « L’Evènement » N°191 du 10 juillet 2010, les griefs relevés sont contenus dans l’éditorial intitulé : « De la morale de l’Etat ». Dans cet éditorial, l’auteur fait allusion à des « anguilles sous roche » dont « certains seraient attribuées au chef du gouvernement lui-même ». En outre, l’article laisse sous-entendre que le Premier ministre serait derrière une machination contre les responsables de la CIL. Au cours de la première audition, celle de « La Nation Vox Populi » représentée par son directeur de publication Aristide Ouédraogo, le président de séance, le Conseiller Joseph Kahoun, a rappelé l’objet de l’audition avant d’introduire les questions en demandant à l’auteur de l’article de donner le sens qu’il confère à certaines expressions comme « acharnement » et dire en quoi le Premier ministre serait l’éventuel auteur de « l’acharnement » s’il en est. La commission a écouté la relation de monsieur Aristide Ouédraogo, dont les réponses sont restées toujours évasives, n’apportant la moindre démonstration des faits soulevés. Au regard de la qualité des réponses et de son entêtement à parfois soutenir ce qu’il ne peut pourtant démontrer, la commission a conclu au fait que l’auteur de l’article parle de faits qu’il n’a pas vérifiés, sans doute parce qu’il ne pouvait le faire, faute de l’existence de ces faits eux-mêmes. La Commission a insisté sur l’importance d’une restitution adéquate de l’esprit de l’audition et d’une relation fidèle du contenu des échanges dans les colonnes et sur les ondes des médias. Dans la seconde audition, la Commission a eu des échanges avec le directeur de publication de « L’Evènement » M. Germain Bitiou Nama, accompagné de son collaborateur Merneptah Noufou Zougmoré. La Commission a rappelé l’objectif de l’entretien et les faits, avant de demander des éclaircissements sur le contenu de l’éditorial, notamment en certains de ces aspects concernant les expressions « anguilles sous roches dont certaines seraient attribuées au chef du gouvernement lui-même » ou encore de la « machination » qui impliquerait le Premier ministre. La commission a cherché, à travers ces questions, à comprendre ces allusions. Dans sa réponse, le directeur de publication de « L’Evènement » a indiqué que l’intention de son journal était « d’alerter l’auteur de la saisine, de tirer sur la sonnette d’alarme » par rapport à ce qui se dit et qu’il tient d’une « source crédible ».. Le journal, a-t-il ajouté, n’a pas voulu être malveillant dans son éditorial. Cela dans la mesure où « L’Evènement » souhaite voir grandir des institutions telles l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE) dont les objectifs convergent vers ceux du journal qui lutte aussi pour la même cause. Pour M. Germain Bitiou Nama, l’audition a été une opportunité pour son journal de recevoir des conseils utiles du CSC dans conduite des débats avec l’autorité. Dans ce sens, a-t-il assuré, l’Evénement poursuivra effectivement le débat en toute responsabilité. Pour la Commission, le contenu de l’article tel que libellé est attentatoire à l’article 109 du code de l’information et à l’article 12 de la Charte de l’Association des journalistes du Burkina Faso. Avant de lever la séance, le président de la Commission, monsieur Joseph Kahoun, a apprécié la démarche du Premier Ministre qui a privilégié la voie de la régulation à travers la saisine du Conseil supérieur de la communication plutôt que d’autres voies de recours. La Commission fera un compte rendu à l’ensemble du Collège des conseillers qui rendra publique sa décision sur l’audition. Ouagadougou, le 12 août 2010 Département de la Communication et des Relations publiques |
Vos commentaires
1. Le 19 août 2010 à 18:30, par Tapsoba En réponse à : Conseil Supérieur de la Communication : « La Nation Vox Populi » et « L’Evènement » auditionnés
À l allure où vont les choses(élections +probale revision constitutionnelle),il faut s attendre à une multiplication de ces interpelations même s il faut reconnaitre que la presse aussi doit ,de son côté,se tenir au respect scrupuleux de la déontologie et de l éthique,informer sans déformer,commenter sans passion .
Le 19 août 2010 à 20:51 En réponse à : Conseil Supérieur de la Communication : « La Nation Vox Populi » et « L’Evènement » auditionnés
Rien de grand ne peut se faire sans passion. Ne demandez pas une chose et son contraire, la qualite et la neutralite.
Hegel
2. Le 20 août 2010 à 08:08 En réponse à : Conseil Supérieur de la Communication : « La Nation Vox Populi » et « L’Evènement » auditionnés
Si le CSC a pu etablir FORMELLEMENT que le premier journal est tombé sous le coup des dispositions du code l’information, il n’a pas pu le faire en ce qui concerne le 2e, le directeur s’etant apparamment bien defendu. Il arrive quan meme a reprocher les memes griefs aux 2 journaux. Le PM ne peut pas etre frileux a ce point. Il est un homme et son action est loin d’etre exempt de tous repproches. Des journaux ont toujours chanté pour lui et son action, ce qui n’est pas forcement mauvais, mais ceux qui veulent porter un regard critique doivent pouvoir le faire. Il semblai pourtant avoir accepté le jeu au debut. Le PM ne pourra donc pas etre un certain Erick Woerth..., JE ne serai pas surpris que les sbirs debarque un jour dans des redactions pour plier nos journaux.
3. Le 20 août 2010 à 22:02 En réponse à : Conseil Supérieur de la Communication : « La Nation Vox Populi » et « L’Evènement » auditionnés
Très belle réaction de la part du précédent intervenant ! c’est vraiment bien dit !