REVISION DE L’ARTICLE 37 : "Une marche forcée à contre-courant de l’histoire"Le Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral se prononce, dans la déclaration ci-dessous sur les réformes politiques et institutionnelles, et l’article 37 Peuple du Burkina Faso, Dans la vie des peuples, des sociétés, des nations et des Etats, il y a des moments, des tournants historiques où tout citoyen, toute organisation soucieuse de l’avenir ou du devenir de son peuple, est interpellé et doit prendre position sur les événements et questions essentielles de l’heure. Nous sommes aujourd’hui à un de ces moments et les questions essentielles de l’heure portent sur :
Des réformes politiques et institutionnelles pour qui et pourquoi faire ? Le débat en cours sur les réformes politiques et institutionnelles fait suite à l’appel lancé par le chef de l’Etat le 10 décembre 2009 pour "une réflexion sur des réformes politiques et institutionnelles" en vue, dit-il, de l’enracinement de la démocratie dans notre pays. Dans son message, le chef de l’Etat comme à l’accoutumée est resté vague, flou sur le sens, les orientations, le moment et le cadre de cette réflexion, laissant chaque citoyen, chaque force politique et chaque organisation de la société civile imaginer ce qu’il veut dire, ce qu’il veut qu’on fasse et ce qu’il veut faire. Saisissant cet appel, des citoyens, des forces politiques et civiles, des acteurs politiques se sont lancés dans des propositions de réformes par voie de presse chacun allant de ses arguments comme pour dire au chef de l’Etat "voila mes propositions" ou "voici les meilleures propositions monsieur le Président" Et voilà que 7 mois après son appel, monsieur Blaise Compaoré ne souffle mot de cette réflexion sur les réformes auxquelles il invite le peuple ; pendant ce temps il organise son "élection triomphale" par ses "Lieutenants interposés". Notre parti s’est refusé d’entrer dans ce débat sur les réformes parce que considérant l’appel du chef de l’Etat comme une "n ième fuite en avant" (son sport politique favori). En effet, l’on peut se demander : quels genres de réformes peut demander monsieur Blaise Compaoré à un an des élections présidentielles auxquelles il est candidat ?
Ces questionnements conduisent à une seule réponse : en fait l’appel du président à des réformes politiques et institutionnelles se résume à un appel à une et une seule réforme politique à savoir la révision ou la suppression de l’article 37 de la Constitution qui limite son ou ses mandats présidentiels. Notre parti, le MPS/PF fédéral, n’a pas attendu un appel du chef de l’Etat pour engager sa lutte pour des réformes vraies, profondes et radicales en vue de l’instauration d’une vraie démocratie et d’un véritable Etat de droit dans notre pays. 1. Déjà dans le manifeste programmatique de création du parti (21 septembre 2002) nous écrivions que : "depuis 1990 notre pays est engagé dans un processus démocratique qui reste inachevé. Le Burkina Faso est en ce moment dans une transition démocratique. Il n’est à l’esprit d’aucun citoyen, d’aucun démocrate sincère que la démocratie, la vraie existe dans notre pays". 2. En 2002 dans le même manifeste programmatique nous écrivions ceci : "dans sa ligne de lutte pour une République démocratique, le MPS/Parti fédéral se fixe comme lutte immédiate la lutte pour la révision de la Constitution actuelle. La Constitution actuelle fondée sur le système présidentiel ou présidentialiste consacre d’énormes pouvoirs à un seul homme : le président. Il est le président de la République, Président du Conseil des ministres (Exécutif), le président du Conseil supérieur de la Magistrature (le Judiciaire) et le chef suprême des armées. Il peut dissoudre le parlement à tout moment et n’est pas responsable devant le parlement, celui-ci ne peut le démettre. Il nomme les autres présidents d’institution (CES, CSC, le Médiateur du Faso, le Conseil constitutionnel). Il nomme les hauts fonctionnaires de l’Administration et de l’armée. La constitution actuelle tout en consacrant le principe de la séparation des pouvoirs, en empêche par ses pouvoirs qu’elle donne au président son exercice réel… Dans un pays pauvre et arriéré ou les survivances féodales sont encore fortes, pays qui a connu une longue période d’Etat d’exception, une telle constitution ouvre la porte à la gestion monarchique du pouvoir", l’ évolution socio- politique et économique de notre pays depuis 2002 a montré avec une clarté extraordinaire, la justesse de notre analyse à tel point que même des "ténors", des "thuriféraires" du régime sont obligés de reconnaître et de dénoncer la "monarchisation et la patrimonialisation du pouvoir". 3. En 2005, notre parti, au sortir des élections présidentielles auxquelles il a participé avec son candidat et appréciant les résultats qui ont donné un "score à la soviétique" à monsieur Blaise Compaoré, a donné une conférence de presse intitulée "Processus démocratique au Burkina Faso : le retour à la case départ". Nous dénoncions ainsi la remise en cause totale des acquis de réformes politiques arrachées de hautes luttes par le peuple suite à l’assassinat odieux et crapuleux du journaliste Norbert Zongo ramenant ainsi la situation politique à celle d’avant 1990, et fort de cette analyse nous appelions au passage à la Ve République. De quelles réformes veut monsieur Blaise Compaoré alors que son parti le CDP a remis en cause unilatéralement toutes les réformes consensuelles de 2002 ? 4. En janvier 2008 dans une conférence de presse intitulée « le moment est venu pour monsieur Blaise Compaoré d’opérer sa « deuxième rectification » : la rectification démocratique" notre parti partant de l’analyse que notre processus démocratique est en panne, demandait à monsieur Blaise Compaoré "d’avoir le courage de convoquer les assisses nationales pour la réorientation du processus démocratique ou pour la refondation démocratique", lesquelles assises « doivent voir la participation de toutes les forces vives de la nation" et "devront conduire à un gouvernement d’union nationale en vue de la mise en œuvre de ses conclusions". Chemin faisant, le parti portait à la connaissance de la presse et du peuple les conclusions de ses réflexions sur la nouvelle orientation que devra prendre notre processus démocratique : une Ve République bâtie sur une nouvelle Constitution qui consacre un régime semi présidentiel, semi parlementaire assurant une nette séparation et un équilibre des pouvoirs et le principe de limitation des mandats à tous les niveaux. 5. En mars 2008 dans une lettre ouverte du parti au Président du Faso, au Premier ministre et au président de l’Assemblée nationale, président du CDP suite aux manifestations violentes des 20, 21 et 28 février contre "la vie chère", nous interpellions les autorités sur le sens profond de ces manifestations en répondant à la question " pourquoi les populations en arrivent-elles aujourd’hui à exprimer les revendications hors des cadres et procédures légaux et aussi de manière violente ? ». Une seule réponse : "notre peuple a perdu confiance aux institutions de la République », d’où l’impérieuse nécessité de réformes politiques et institutionnelles profondes. Constante dans sa ligne de parti d’opposition, de propositions alternatives, notre parti a joint à sa lettre ouverte ses propositions de réformes (allant de la nouvelle Constitution aux financements publics et privés des partis et des campagnes électorales en passant par le code électoral et le statut de l’opposition). Peuple du Burkina Faso, Ce rappel historique des positions de notre parti a été fait pour dire au chef de l’Etat que l’heure n’est plus à un appel à une réflexion sur les réformes. Notre parti et bien d’autres forces politiques et civiles ont fini de réfléchir sur ces réformes depuis 3 à 5 ans. L’heure est plutôt à l’action : la convocation sans délai des assises des forces vives de la nation en vue de la refondation démocratique et consensuelle. Révision ou suppression de l’article 37, "la faute fatale" de Monsieur Blaise Compaoré Peuple du Burkina Faso, depuis l’adoption de notre Constitution par réferendum le 02 juin 1991, jamais un article de cette loi fondamentale n’a été aussi maltraité, violenté, martyrisé que l’article 37 portant sur la limitation des mandats présidentiels :
En 1997 (à un an de la fin du 1er mandat de monsieur Blaise Compaoré), c’est le CDP utilisant abusivement sa majorité à l’Assemblée Nationale qui modifie l’article en sautant le verrou de la limitation des mandats ; l’objectif du parti au pouvoir étant de tracer le boulevard du pouvoir personnel et du pouvoir à vie pour monsieur Blaise Compaoré. Ainsi la lutte des forces démocratiques contre cette modification unilatérale fut au menu de la vie nationale de 1997 à 2000. La victoire fut acquise par la lutte du Collectif des organisations de masses et de partis politiques créé au lendemain de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et grâce aux propositions du "Collège des sages" créé par le chef de l’Etat.
Comment le président de l’Assemblée nationale peut déclarer l’article 37 antidémocratique alors qu’il l’a voté en 1991 et en 2000 "sans murmure ni hésitation ?" Quelle subite découverte !
Ouagadougou, le 04 août 2010 Démocratie, Travail, Justice Sociale Pour le Bureau politique Le président Docteur Pargui Emile PARE Le Pays |
Vos commentaires
1. Le 17 août 2010 à 03:06 En réponse à : 30 millions Bado
Tais toi la bas. Tu as bouffe les 30 millions de Blaise avec Bado.
2. Le 17 août 2010 à 07:03, par Emphase En réponse à : REVISION DE L’ARTICLE 37 : "Une marche forcée à contre-courant de l’histoire"
nul n’est invincible, nul n’est indispensable, nul n’est irremplaçable et si Blaise a lui-même dit que Tandja foncait dans le mur, comme le dit l’article ce sont ses valets locaux qui ont soif d’anarchie, d’avidité qui évidemment l’enverront dans un trou avec sa complicité bien-sûr. Qui tire les ficelles ? C’est nous prendre pour des ignorants à la face du monde. Tout se paie ici bas, seul le temps nous le dira.
Emphase.
3. Le 17 août 2010 à 14:00, par jean-michel En réponse à : REVISION DE L’ARTICLE 37 : "Une marche forcée à contre-courant de l’histoire"
et après toutes ces phrases, vous allez accompagner blaise à l’élection de novembre ? Beurk !
Le 18 août 2010 à 02:39 En réponse à : REVISION DE L’ARTICLE 37 : "Une marche forcée à contre-courant de l’histoire"
Qui vous a dit qu’il est candidat ? Inspirez-vous du texte et attendez la suite. Le texte est clair oui ou non ? alors quand il vous dira qu’il est candidat, il vous donnera aussi une raison et vous le jugerez. Au MPS ont est tranquille.