Présidentielle 2010 : L’élection en points titillésPlus que quelques mois, et le Burkina connaîtra le nom de son Président, pour les 5 prochaines années. Mais alors que tout devrait être réglé comme sur du papier à musique, l’on assiste au contraire, à un enchaînement de notes discordantes. L’élection présidentielle se tiendra-t-elle à la date prévue, c’est-à-dire le 21 novembre prochain ? Il n’y a pas de raison de penser autrement, estime-t-on du côté de la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI). Même tonalité du côté des partisans du Président Compaoré. Pour ces derniers, un tel scénario, celui d’un report, n’est pas envisageable. Et pour cause, disent-ils, cette situation ferait entrer le Burkina dans un vide constitutionnel, en plus de la mauvaise publicité que cela engendrerait pour le régime. Alors, de part et d’autre, les stratégies fusent. Notamment, pour éviter que l’élection, ce scrutin test pour l’avenir de notre jeune démocratie, ne se tienne par défaut, avec une participation très faible. Mais en dépit de ces remarques virulentes, Me Sankara, faut-il le noter, est et demeure jusqu’à preuve du contraire, candidat à la magistrature suprême. Contrairement à d’autres leaders de partis, qui, eux, ont décidé de ne pas se mettre sur la ligne de départ. Difficultés d’accès aux locaux très excentrés de l’ONI ou désenchantement des populations, le fait est là. Beaucoup de burkinabè n’iront pas accomplir leur devoir civique, faute de ne pas disposer à temps de leur document d’identité. Une pièce (du puzzle) pourtant exigée sur le plan légal, en attestent clairement, les dispositions de l’actuel code électoral. Celui-ci, on s’en souvient encore, a suscité bien de discours et de polémiques, pour se retrouver aujourd’hui à nouveau, au cœur du débat préélectoral. Par la voix de son Président national, Gaston Soubéiga, elle demande « fortement qu’il soit autorisé que tout citoyen qui n’a pu obtenir la CNIB, puisse voter avec son acte de naissance. » Car Blaise Compaoré qui polisse sans cesse son image et sa stature sur la scène internationale, ne rêve plus seulement de gagner, il veut remporter la partie avec panache. Il dispose pour cela, de la machine politique et administrative. Deux atouts majeurs dont on connaît l’importance sous nos cieux. Dès lors, le grand sachem, après avoir apporté sa bénédiction et énormément investi dans la création, puis dans le fonctionnement de ses structures satellitaires, comprendrait mal que les résultats ne soient pas à la hauteur de son prestige. Malheureusement, il y a comme une espèce de frénésie, de cacophonie dans le rendu des rôles et des tâches. Et comme en pareille circonstance, les acteurs en viennent à se marcher sur les pieds. Quoi qu’il en soit, la prise en compte des extraits d’acte de naissance pour le vote de novembre prochain, si elle devait être entérinée, tomberait sous le coup des dispositions de la CEDEAO. Ces règles de bonne conduite démocratique, rappelons-le, obligent les Etats membres, à ne pas modifier les règles du jeu électoral dans leurs pays respectifs, moins de 6 mois avant la tenue d’un scrutin. A. Traoré Journal du Jeudi |