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Une lettre pour Laye : Investiture de Blaise le 6 août

vendredi 2 juillet 2010.

 

Cher Wambi,
Les nouvelles en provenance de Ritkuilga, dans la province du Namentenga, sont des meilleures en cette entame de l’hivernage où il tombe des cordes. Difficile, en tout cas, pour l’épervier vespéral de fondre ces jours-ci sur un poussin égaré, tant les semis ont commencé à prospérer. Pourvu seulement que ça dure, car un éventuel déficit pluviométrique pourrait compromettre la campagne agricole, que je souhaite excellente pour nos braves paysans, qui ploient quotidiennement sous les rayons ardents de l’astre du jour.

Dans cette attente donc, cher cousin, les sorciers du ciel se veulent optimistes au regard tant des prévisions que des relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 24 au mercredi 30 juin dans nos différentes stations : Dori = 2,3 mm ; Ouahigouya = 3,8 mm ; Ouagadougou-aéro = 24,3 mm ; Dédougou = 15,9 mm ; Fada N’Gourma = 26,5 mm ; Bobo-Dioulasso = 8,6 mm ; Boromo = 9,1 mm ; Pô = 24,3 mm ; Gaoua = 3,0 mm ; Bogandé = 25,5 mm. Maintenant, de quoi l’actualité nationale est-elle faite cette semaine, cher cousin ? On retiendra surtout la sortie mardi dernier du président du Faso à Boussé dans le Kourwéogo.

Au passage, Blaise Compaoré n’a pas manqué de prodiguer ses encouragements aux différents exploitants agricoles qui, çà et là, s’échinent à réussir l’autosuffisance alimentaire au pays dit des hommes intègres. Bref, une sortie présidentielle que d’aucuns considèrent comme un avant-goût de la campagne en prélude au scrutin du 21 novembre. Et le Grand Sachem n’a pas tort de se rappeler au bon souvenir des électeurs, au regard des candidats qui se bousculent au portillon du palais de Kosyam.

Pour sûr, la question de la candidature de Blaise Compaoré à sa propre succession ne se pose plus, puisque, selon des sources généralement bien informées, son investiture devrait intervenir au cours du Congrès extraordinaire de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), prévu les 05 et 06 août prochain. Déjà, et c’est un secret de polichinelle, c’est son directeur de cabinet, Assimi Koanda, qui présidera la direction de sa campagne.

Nul doute, cher cousin, qu’à quelque quatre mois de l’échéance présidentielle, des visiteurs politiques, vous en recevrez quotidiennement par colonnes entières et même dans les champs. Nous n’y sommes pas encore, mais il y a déjà comme une fissure dans la muraille du parti majoritaire dans la région du Centre-Est, dont le chef-lieu n’est autre que Tenkodogo. Ce serait à une guéguerre que se livreraient les deux gourous du CDP à Zoungranetenga pour l’occupation du terrain, les autres s’étant réfugiés depuis les temps anciens dans les partis de la mouvance et de l’opposition.

En tout cas, personne n’ose se faire d’illusion quant à l’issue de cette guerre sourde entre les deux fétiches locaux du CDP, convaincu qu’il n’y a point d’élégance qui tienne en politique entre le sexe fort et le sexe faible. Mais à l’avantage du dernier, l’intrusion du premier dans les affaires coutumières, qui pourrait lui valoir une fatwa digne de son rang. Retour sur les rives du Kadiogo, où nos honorables élus viennent de boucler leur première session ordinaire de l’année.

Car si la majorité d’entre eux ont rejoint leurs bases, d’autres iront à l’école de Parlements frères africains en prélude à la prochaine session, qui devrait connaître de la loi sur la répression des violences faites aux personnes accusées de sorcellerie. Point de vacances, en effet, pour les députés Bila Dipama et Michel Nana, en mission d’études au Cameroun du 30 juin au 04 juillet ; Sambo Antoine Komi, Drabo née Kanyoulou Joséphine et Oumarou Paré, qui séjourneront du 02 au 07 juillet au Gabon.

Au cours de leur mission, les envoyés spéciaux du Parlement burkinabè auront des séances de travail avec les honorables députés des Commissions en charge des affaires sociales et culturelles, et des droits humais des pays hôtes. Mais voilà des missions dont le bien-fondé sera contesté dans les cabarets au village, où la question de la sorcellerie demeure pendante. Certainement que, dans les jours et mois à venir vous en saurez davantage, ce, d’autant plus qu’en matière de communication, le Parlement burkinabè rêve d’acquérir une station télévisuelle, après la radio, qui se fait toujours attendre.

C’est ce que j’apprends, en tout cas, de l’Arrêté n° 2010/010/AN/B/PRES, portant création d’une chaîne de télévision parlementaire. Si elle venait à voir le jour, selon l’arrêté sus-cité, cette chaîne de télévision parlementaire aura une mission de service public d’information, de formation des citoyens à la vie publique nationale et internationale, par des programmes parlementaires, éducatifs et civiques. Outre sa dénomination, son organisation, son fonctionnement et son mode de financement feront l’objet d’un arrêté du président de l’Assemblée nationale, So, wait and see !

Hors de chez nous, cher cousin, la communauté internationale reste dans l’attente des résultats du scrutin présidentiel du dimanche 27 juin en Guinée, promis pour ce vendredi. Lequel des 24 prétendants à la succession du général Sékouba Konaté “Le tigre” en sortira vainqueur ? Question de tous les dangers au regard du concert de dénonciations de fraudes qui ont suivi la fermeture des urnes dimanche dernier.

Après tant d’années dans le creux de la vague, les protagonistes de la scène politique guinéenne ont toutefois intérêt à mettre balle à terre pour rompre définitivement avec les années de feu et de sang vécues sous Sékou Touré, Lassana Conté et Moussa Dadis Camara. Mais dans cette cacophonie, la voix du représentant spécial du facilitateur, Blaise Compaoré, se fait toujours attendre.

Si en Côte d’Ivoire, à titre d’exemple, Boureima Badini est prolixe à souhait, à Conakry, le général Ali Traoré (Grand Imam pour emprunter les railleurs de la République) ne parle pas beaucoup, pour ne pas dire jamais. Que retenir donc de sa mission d’une année au pays de Sékou Touré ? Chaque chose en son temps, cher cousin, mais en convalescence prolongée dans la cité futuriste de Ouaga 2000, le capitaine Moussa Dadis Camara, contraint par son aide de camp “Toumba” à revoir ses ambitions présidentielles à la baisse, se porterait mieux au point de se livrer à un footing matinal dans son palais de la capitale burkinabè depuis un certain temps.

Au grand bonheur, sans doute, de son épouse et de sa mère qui y étaient à son chevet, ces derniers jours, et de ses condisciples burkinabè d’Allemagne qui ont gardé avec lui l’esprit de corps. Pour qui aurait-il voté s’il avait eu le visa de retour en Guinée ?

Bref, cher Wambi, le retour de la paix et de l’Etat de droit en Guinée, comme ailleurs, ne vaut-il pas bien un sacrifice ? Question à laquelle Tipoko l’Intrigante se refuse à répondre, préférant ouvrir son carnet secret avant de fondre dans la nature.

- Un mariage qui fait courir la quasi-totalité du monde des affaires au Burkina et qui mobilise même la classe politique au plus haut niveau. Ce qui est sûr, la ville de Sya refusera du monde et pas n’importe lequel ce week-end avec déjà le ballet des grosses cylindrées en partance de la capitale pour les préparatifs de cette union sacrée entre deux amoureux : le jeune Aboubacar Sidiki Louis Sanoh (fils de Mamadi Sanoh, représentant du Groupe Agan Kan au Burkina Faso) et la très ravissante Yacine Nacoulma ; des âmes bien nées qui se préparent à convoler en justes noces et qui se distinguent par leur appartenance à ces familles dites aisées et dont la seule évocation du nom inspire le respect.

Nul doute que la fête sera belle et même plus belle avec la première dame qui effectuera le déplacement à Bobo-Dioulasso pour la circonstance. Chantal Compaoré, qui y est attendue ce vendredi dans l’après-midi, sera accompagnée par une forte délégation pour rehausser de leur présence la cérémonie. Des membres du gouvernement seront également de la partie afin de témoigner leur reconnaissance au géniteur du futur marié pour sa présence fort remarquable dans les sphères de l’économie nationale.

Un mariage qui est en train de devenir une affaire d’Etat au regard du choix des convives mais aussi et surtout du lieu choisi pour offrir le lunch aux illustres invités : le jardin du gouvernorat des Hauts-Bassins qui reste et demeure un symbole de la République. Sauf erreur ou omission, c’est la toute première fois qu’une cérémonie privée se tient dans les locaux du gouverneur de la région.

- Le 26 juin 2010 dernier, il a été célébré à Loropéni le 1er anniversaire de l’inscription des ruines de Loropéni sur la liste du patrimoine mondial. L’événement a déplacé sur le site une forte délégation partie de Ouaga, composée de ministres et de personnalités de la région. Toutefois, on aura remarqué l’absence du Conservateur du site. Dans la recherche d’information sur les raisons de cette absence, on apprend que celui-ci a informé l’autorité responsable de l’application de l’arrêté portant sur sa nomination de son souhait de voir la gestion du site confiée à un autre Conservateur.

Qu’est-ce qui se passe pour qu’on en arrive là ? Au ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication, acceptera-t-on cette proposition ? On attend de voir. Peut-être que le professeur sera sollicité pour amoindrir les difficultés si tant est qu’il y en a. Rappelons que l’inscription d’un site sur la liste du patrimoine entraîne des obligations et que l’UNESCO dispose de tous les moyens pour s’assurer que les sites du patrimoine mondial sont gérés tel qu’il se doit où qu’ils soient situés. Précisons aussi que l’actuel Conservateur est l’un des rares professionnels du patrimoine de ce niveau et qu’il est très sollicité sur le continent africain et en Europe.

- Comme on le sait déjà, le chantre du tékré, Hermann Yaméogo, était à Abidjan pendant une dizaine de jours. Naturellement, outre ses parents et des militants de son parti, l’UNDD, on apprend qu’il a pris langue avec des dirigeants politiques dont les présidents Laurent Gbagbo et Henry Konan Bédié, Affi Guessan, de même que l’ambassadeur burkinabè dans ce pays frère, Emile Ilboudo, ainsi que le représentant du Facilitateur, Boureima Badini. Parmi les points évoqués, l’Accord de Ouagadougou dont le respect contribuerait à une sortie de crise en Côte d’Ivoire.

En attendant, dans la mesure du possible, d’évoquer le sujet avec Alassane Dramane Ouattara, qui était alors à l’intérieur du pays, et Guillaume Soro, parti soutenir les Eléphants en Afrique du Sud, le chef du parti de la Panthère envisagerait d’entrer en contact avec des diplomates, dont l’ambassadeur de France au Burkina, pour qu’enfin une solution définitive soit trouvée pour le bonheur de tous. Car, argumente-t-il, tout le monde, quels que soient les bords politiques, doit œuvrer pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire, la locomotive économique de la sous-région.

- Ce n’est pas seulement au Nigeria ou aux Etats-Unis que le pétrole fait des dégâts environnementaux, au Burkina Faso, on n’en est pas non plus épargnés bien que, comme l’a dit quelqu’un, on ne dispose pas de puits de cet hydrocarbure. En tout cas, le BUMIGEB en sait quelque chose, lui qui a dû procéder à la fermeture de stations d’essence pour cause d’infiltration de ce liquide dans nos sous-sols, conséquence de la vétusté des cuves. Certains, en effet, servent depuis une vingtaine d’années, ce qui ne peut que les user et provoquer lesdites fuites.

- A la veille du troisième anniversaire de l’obtention de son agrément des autorités burkinabè pour s’engager dans la lutte contre la désertification, GPL Service a toujours les yeux tournés vers le ciel, dernier recours pour se sortir du piège du tandem TOTAL-SONABHY. Si en première instance le droit a été dit en leur faveur, Paul Ouédraogo et les siens attendent de savoir ce qu’il en sera à la Cour d’appel.

Certes les quelque quarante briques sur les 300 réclamées représentent une broutille au regard du dommage subi, mais il reste à espérer que la loi du plus fort ne s’appliquera point sur ce cadre pétri d’expérience, dont le tort est seulement d’avoir osé mettre le pied dans le plat de prétendus grands. Ce, pourquoi, après l’audience de ce jeudi 1er juillet, le délibéré du 19 août est très attendu. Cette fois-ci, Goliath aura-t-il raison de David ? Mystère et boule de gomme.

- La couverture sanitaire de la commune rurale de Mané, dans la province du Sanmatenga, s’est améliorée ces trois dernières années grâce, entre autres partenaires au développement burkinabè, à Taïwan, à travers les Engagements nationaux. En effet, après Tanzéongo en 2007, c’est le tour du village de Baskouda de bénéficier d’un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS), dont l’inauguration est prévue pour ce vendredi 2 juillet 2010.

A la faveur de la cérémonie consacrant cet événement, un des généreux fils de la localité, Issa Somanegdo Sawadogo, plus connu sous le nom d’Issa Somdo, fera don de six motos Sanili aux CSPS de Baskouda, de Mané ville, de Tanzéongo, de Silmidougou, de Zincko et de Yimiougou (un village relevant de la commune rurale de Korsimoro). Après cet important geste, il reviendra le 6 juillet à Ouagadougou pour apporter, par l’intermédiaire de l’Association liaison universelle (ALU), la mairie de Sig-Nonghin et la direction régionale de l’Action sociale du Centre, son soutien en vivres et en matériel de construction à des centaines de sinistrés du 1er-Septembre relogés à la trame d’accueil de Yagma.

- Fin d’année en apothéose à l’école Kamsaoghin “B”, secteur 6 de la capitale. C’est, en effet, le rêve de l’association des parents d’élèves qui donne rendez-vous à tous ses partenaires le 10 juillet 2010. Pour une première, c’en sera vraiment une pour les organisateurs, qui veulent susciter une saine émulation au sein des élèves en récompensant les cinq premiers de chaque classe. Occasion aussi de rendre hommage à un des leurs, Edmond Nana, précédemment directeur des rédactions de l’Observateur paalga, ancien élève de ladite école et qui a tant fait, de son vivant, pour sa bonne marche. Pour cette première donc, les portes de l’école sont grandement ouvertes aux éventuels bienfaiteurs.

- Mois de juillet, printemps des ordinations presbytérales par excellence dans l’Eglise famille du Burkina. La tradition sera encore respecée cette année et l’archidiocèse de Koupéla ouvrira le bal ce samedi 03 juillet par l’ordination de l’Abbé Jean-Baptiste Wangré et du Père Vincent de Paul Kaboré à la cathédrale Notre-Dame des Grâces à partir de 8 h 45. L’archidiocèse de Ouagadougou et le diocèse de Koudougou prendront la relève dès 16 h 00 ce même samedi, en la cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Ouagadougou pour l’ordination presbytérale des Pères Augustin Bado, Jean de Dieu Bago et Martin Sankina ; et le samedi 10 juillet à partir de 9 h 00 à l’église paroissale de Yako du Père Théodore Dianda.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga