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HISTOIRE DU BURKINA : "Ouezzin, un héros oublié"

lundi 7 juin 2010.

 

Eriger un mémorial ou un mausolée à Bobo Dioulasso en mémoire de Ouezzin Coulibaly. C’est la proposition de l’auteur de l’écrit ci-dessous, qui estime que l’on a pas suffisamment rendu hommage à cette grande figure de la politique au Burkina et en Afrique que fut Ouezzin Coulibaly.

Au moment où notre pays se prépare à fêter son cinquantenaire, l’idée d’écrire un papier sur Ouezzin Coulibaly afin de raviver son souvenir m’est apparue comme un devoir à l’égard de ce valeureux patriote. Valeureux patriote, pourtant oublié comme tant de figures emblématiques de notre histoire. A ma connaissance, et sous réserve de vérifications plus approfondies, le seul ouvrage consacré entièrement à Ouezzin coulibaly a été l’œuvre de l’historien ivoirien Semi-Bi Zan. C’est d’ailleurs cette œuvre qui a été ma source d’inspiration.

J’ai pris connaissance avec ce livre de façon fortuite il y a quelques années dans la bibliothèque d’une amie historienne, vivant aujourd’hui à Taipei. Depuis lors, je n’ai plus retourné l’ouvrage et je n’en ai pas envie. En échange, l’amie a encore mon ouvrage de Cheick Anta Diop : "Nations nègres et Culture". Pourquoi me suis–je intéressé à ce personnage ? Deux raisons essentielles : la première se trouve dans l’idée qu’une nation ne peut se construire sans une référence aux grandes figures du passé et la seconde qui est la plus importante est liée au fait que pour moi Ouezzin est un grand patriote et le fondateur de la nation voltaïque. Ami fidèle et homme de conviction, Ouezzin Coulibaly peut être une source d’inspiration pour beaucoup d’entre nous qui sommes intéressés par le service public.

Le professeur semi-Bi Zan a écrit un excellent ouvrage sur Ouezzin, mais il n’a pas répondu à toutes les questions. Par exemple de quoi est mort Ouezzin Coulibaly ? L’auteur n’en dit rien sans doute pour des raisons méthodologiques liées à sa conception du rôle de l’historien. A la page 11 de son ouvrage il écrit : « Au demeurant, le sujet est lui-même pris dans les difficultés de l’histoire africaine ultra –contemporaine dans laquelle la révélation de certains faits politiques récents peut déstabiliser des relations sociales et parentales.

Or l’historien dans une Afrique en construction, ne doit pas être-et je le dis après Joseph Ki-Zerbo-un marchand de haine et d’animosité, mais un artisan de paix civile. Il doit nécessairement concilier son souci de vérité historique avec celui d’éviter de créer une situation chaotique et conflictuelle ». Je ne suis pas historien et je ne veux pas me prononcer sur la pertinence de ces propos qui viennent d’un grand historien du rang de Semi-Bi Zan, encore qu’il s’inspire de Joseph Ki-Zerbo. Qu’aurait été la trajectoire de la Haute volta ou le Burkina Faso, si Ouezzin avait vécu ? La réponse du Pr Ki-Zerbo est sans ambages lorsqu’il dit qu’« il est dommage que Ouezzin Coulibaly soit mort prématurément. S’il avait vécu plus longtemps, la physionomie politique de l’Afrique aurait été différente de celle d’aujourd’hui. Il aurait pu assumer les contradictions politiques de la Haute – Volta et construire le pays.

Il avait une telle capacité de dépassement qu’il est permis d’affirmer cela ». Nous partageons la conviction de notre grand professeur. Nous en sommes d’autant plus convaincu que Sékou Touré avec lequel il était en désaccord sur le 28 septembre 1958 pouvait déclarer au lendemain du décès de Ouezzin Coulibaly que « Ouezzin était connu légendairement de toute l’Afrique noire comme le symbole de l’intelligence, du courage tranquille et de la bonté. Il est resté de son vivant l’ami, le confident honnête et le conseiller désintéressé de tous. Toujours avec le sourire aux lèvres, la foi ardente dans la destiné de notre pays, avec l’âme d’un homme qui se veut un instrument conscient de l’évolution des siens, Ouezzin Coulibaly a appartenu indistinctement à toutes les générations composant notre mouvement (…).

Sans lui, la Direction fédérale du RDA ne serait pas cohérente. Ouezzin Coulibaly a des qualités humaines qui ont exclu dans ses rapports avec ses compagnons de lutte, l’opportunisme, le calcul, l’intérêt personnel et la jalousie. Si Konaté exprimait la vraie sagesse africaine, Ouezzin incarnait, quant à lui, la sérénité et l’enthousiasme que le dirigeant politique, fier de son peuple a, dans l’accomplissement de son devoir, pour que vive et prospère son peuple ». Pour finir je souhaiterais inviter le fils de ce dernier, à mettre à la disposition des générations actuelles, les discours de son père. Aussi, voudrais–je l’inciter et, à travers lui, le gouvernement burkinabè à construire un mémorial Ouezzin Coulibaly à Bobo Dioulasso ou si cela n’est pas encore fait à construire un mausolée.

A un moment où notre pays est traversé par des controverses sur son avenir constitutionnel, l’idée d’écrire sur Ouezzin Coulibaly afin de le faire connaître par les jeunes de mon âge n’est pas une chose vaine. C’est une façon d’inviter les uns et les autres à faire place, non seulement, aux héros de notre histoire mais aussi et surtout à s’inspirer des valeurs qu’ils incarnaient pour bâtir l’Afrique et le Burkina des cinquante prochaines années ; car c’est avec cette Afrique et ce Burkina que nous aurons rendez-vous. Sur le chemin de cet avenir, Ouezzin Coulibaly peut être un compagnon idéal.

Aboubakar SANGO Citoyen Burkinabè

Le Pays



Vos commentaires

  • Le 7 juin 2010 à 03:45 En réponse à : HISTOIRE DU BURKINA : "Ouezzin, un héros oublié"

    C’est aussi en Cote D’Ivoire , au Palais de Congres de Treichville que figure l’effigie de Ouezzin . C’est dommage que nous ne mentionnions pas cela dans notre chere Histoire . Blaise Compaore a promis une scepulture pour tous les heros nationaux , je crois bien que Ouezzin pourra figure la bas.

  • Le 7 juin 2010 à 06:41, par YES En réponse à : HISTOIRE DU BURKINA : "Ouezzin, un héros oublié"

    Qu on erge des memorials ou des mausolees a KOUDOUGOU pour MAURICE YAMEOGO,TEMA BOKIN et surtout a OUAGADOUGOU pour le capitaine THOMA SANKARA.

  • Le 7 juin 2010 à 13:31, par ousmane En réponse à : HISTOIRE DU BURKINA : "Ouezzin, un héros oublié"

    Ce don on est peut être sûr et c’est pourquoi SMI BI ZAN ne pipe pas mot c’est que Ouézzin le "lion du palais Bourbon" n’est pa mort on l’a fait mourrir : on l’a assassiné comme Thomas sankara. de toute tout se saura un jour

  • Le 7 juin 2010 à 13:37 En réponse à : HISTOIRE DU BURKINA : "Ouezzin, un héros oublié"

    COOL COOL COOL. Mais tu n’as pas bcp developpé tes idées.

    merci à toi

  • Le 7 juin 2010 à 15:25, par mp En réponse à : HISTOIRE DU BURKINA : "Ouezzin, un héros oublié"

    merci que DIEU guide le FASO

  • Le 7 juin 2010 à 20:08, par MAGAGI-TANKO Oumarou En réponse à : HISTOIRE DU BURKINA : "Ouezzin, un héros oublié"

    JE SUIS TRÈS SATISFAIT DE CET ARTICLE RÉDIGE A LA MÉMOIRE DE DANIEL OUEZZIN COULIBALI QUE LE FEU Pr BABA KAKE A QUALIFIE DE LION DU RDA AUX COTES DU PDT F.HOUPHOUET-BOIGNY.
    EN EFFET EN SUS DU LIVRE QUE L AUTEUR VIENT D EVOQUER IL YA LIEU A MON AVIS D’AJOUTER CELUI CONSACRE AU RDA ET ECRIT SI JE M ABUSE PAR BABA KAKE.
    LE BURKINA DOIT VIVIFIER L IMAGE DE CE PATRIOTE SINCÈRE, COMBATTANT DE LA 1ere HEURE POUR L ÉMANCIPATION DES PEUPLES NOIRS SANS OUBLIER ÉGALEMENT CET AUTRE PATRIOTE QU’EST NAZI BONI,MORT PREMATUREMENT !
    MAGAGI-TANKO Oumarou,Niamey,Niger

  • Le 3 août 2017 à 13:05, par KONTE MORIBA MORITCHE En réponse à : HISTOIRE DU BURKINA : "Ouezzin, un héros oublié"

    Pourquoi ce silence absolu concernant la vie de OUEZZIN et sa disparition ?