Accidents de travail et maladies professionnelles : « L’Etat a démissionné ou est complice »
Le 28 avril de chaque année, les syndicats commémorent à travers le monde, la journée des accidents de travail et maladies professionnelles. En prélude à cet évènement, Fasozine.com s’est entretenu avec Abdoul Karim Ouédraogo, le coordonateur de l’IBB (International des travailleurs du bâtiment et du bois) pour l’Afrique francophone. Dans le monde, il y a, chaque année, plus de 300 000 personnes qui perdent la vie, rien que dans le secteur du bâtiment. C’est l’un des constats inquiétants que fait M. Ouédraogo. Fasozine.com : Qu’est ce qui est à l’origine de la journée commémorative des accidents de travail et des maladies professionnelles ? Abdoul K. Ouédraogo : L’objectif de ces journées est de se souvenir de tous les travailleurs morts dans l’exercice de leur fonction. Cela nous permet également d’observer une halte et de faire le bilan des accidents et maladies professionnelles qui surviennent chaque année dans le monde du travail, sans oublier de réfléchir à des dispositions nouvelles pour les prévenir. Comment le « 28 avril » de cette année sera-t-elle célébrée au Burkina ? A ce jour, peut-on avoir le bilan des victimes d’accidents de travail au Burkina ? Les accidents du travail et maladies professionnelles tuent, parfois davantage que certaines pandémies. Il y a, par exemple, plus de 300 000 personnes au monde qui perdent leur vie chaque année dans le bâtiment suite aux accidents du travail et maladies professionnelles. Que font concrètement les organisations syndicales pour endiguer ce fléau ? L’Etat joue-t-il véritablement son rôle dans ce « combat » ? Nombres d’entreprises ne respectent pas les normes élémentaires de sécurité et les structures de l’Etat qui sont sensées les contrôler semblent également fermer les yeux sur ce dysfonctionnement. Ces structures ont donc démissionné ou sont complices. A Ougadougou, il n’est pas rare de voir des échafaudages en bois qui ne résistent même pas au vent, et sur lesquels les travailleurs passent toute une journée, et aux yeux des autorités et de tous. On voit toujours des boutiques fermées parce qu’elles n’ont pas payé l’impôt mais on n’a jamais vu un chantier stoppé parce que les travailleurs ne sont pas en sécurité. C’est vraiment une démission de l’Etat. Ndiaga Thiam Fasozine |