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Projet d’élevage piscicole de Bagré : Après Taïwan, le Burkina prend le relais

mercredi 27 janvier 2010.

 

Après le périmètre de Bagré et l’unité de production d’alcool de sorgho rouge de Ziniaré, la République de Chine (Taïwan) octroie à nouveau au Burkina, un projet d’élevage piscicole à Bagré. Exécuté dans le cadre des Engagements nationaux, l’ouvrage a été rétrocédé au gouvernement burkinabè après 5 ans de fonctionnement le 25 janvier 2010 dans ladite localité par l’ambassadeur Zhang Ming-Zhong.

Le riz et le poisson, selon une conception chinoise, constituent les principales richesses d’une région. Bagré dans la province du Boulgou peut se targuer donc d’être une zone riche car, outre le riz qu’elle produit, elle dispose désormais d’un cadre structuré de production de poisson à travers le Projet d’élevage piscicole (PEP).

Réalisé par la République de Chine (Taïwan) dans le cadre des Engagements nationaux, l’unité a été rétrocédée le lundi 25 janvier 2010 à Bagré, au ministère de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Burkina par l’ambassadeur Zhang Ming-Zhong.

L’investissement à hauteur de 2,5 milliards de F CFA, est constitué de bâtiments administratifs équipés, d’un centre de formation et de dissémination de semences de poissons, d’une usine de production d’aliments pour poissons. A cela s’ajoute une ferme-pilote de production d’environ 10 tonnes de poisson par mois et d’une unité de pré-traitement de poissons marchands avec équipements complets.

"Au Burkina, la capture de poissons sauvages atteint à peine 10 mille tonnes. Le pays est alors obligé d’importer annuellement 25 mille tonnes pour satisfaire sa consommation. La production de poisson par voie d’élevage se présente donc comme une alternative pour contribuer non seulement à la sécurité alimentaire mais aussi à l’amélioration du revenu des Burkinabè", a indiqué l’ambassadeur deTaïwan au Burkina, Zhang Ming-Zhong.

Ainsi, l’objectif du Projet d’élevage piscicole (PEP) est de créer un environnement favorable au développement de l’aquaculture d’une part et l’é, mergence d’entreprises aquacoles commerciales, d’autre part. Une seule espèce, le tilapia du Nil est produite dans le centre.

"Il a prouvé être bien adapté pour la culture intensive dans les systèmes fermés. Le tilapia du Nil est considéré comme la meilleure espèce à l’aquaculture en eau douce", a justifié Zhang Ming-Zhong. A l’issue de la remise symbolique du projet, le ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture, Abdoulaye Combari a reconnu que l’aquaculture n’est pas encore ancré au Burkina en raison de l’absence du savoir-faire.

Tout en saluant donc la création du centre de formation, il s’est réjoui des énormes capacités du PEP : "Le Centre peut produire 15 millions d’alevins par an, dispose d’une usine de fabrique d’aliment pour poissons de 3 000 tonnes par an et d’une usine de transformation de 1000 tonnes de poisson". Et d’ajouter : "vous mettez entre nos mains un instrument précieux. Nous prendrons des dispositions pour une gestion pérenne des acquis".

A ce sujet, l’ambassadeur Zhang Ming-Zhong a suggéré au gouvernement, tout comme à l’unité de production d’alcool de sorgho rouge, d’associer le secteur privé pour l’atteinte des objectifs. "Nous ne pouvons pas nous contenter de voir les marchands maliens, ghanéens et autres se déplacer jusqu’à Bagré pour se procurer les aliments de poisson.

Ils sont à la fois vos clients mais aussi vos concurrents en puissance à l’avenir", a-t-il prévenu. Une visite des diverses réalisations du PEP a permis aux invités d’évaluer les investissements réalisés par la Chine depuis juillet 2004. Prenant dorénavant le relais, la balle est maintenant dans le camp du Burkina.

Sié Simplice HIEN


A la découverte du tilapia du Nil

L’Oreochromis niloticus ou le tilapia du Nil est l’espèce produite par le projet d’élevage piscicole de Bagré. Poisson tropical originaire d’Afrique, il cache ses petits dans sa bouche en cas de danger et est crédité de plusieurs vies dans l’Egypte Antique. Mais de nos jours, il a été largement introduit et l’Asie produit actuellement 80% de tilapia dans le monde.

Il est généralement, considéré comme la meilleure espèce pour l’aquaculture en eau douce. Le tilapia du Nil a ainsi prouvé qu’il s’adapte bien à la culture intensive dans les systèmes fermés à recirculation et aussi dans les étangs gérés de manière extensive. Il a beaucoup d’attributs appropriés à la domestication et à la culture. Mais sa facilité à se reproduire est actuellement un des principaux problèmes pour l’optimisation des rendements.

Cette reproduction non désirée conduit à une surpopulation, une compétition pour les ressources et une réduction de la croissance. La solution la plus efficace à ce problème est de produire seulement un sexe, préférablement des mâles, car ils grandissent plus rapidement et atteignent une taille plus large. Le tilapia se vend donc à 1 250 F CFA le kilogramme sur place à Bagré.

S.S.H. (Source Internet)

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 27 janvier 2010 à 09:46, par donmozoun En réponse à : Projet d’élevage piscicole de Bagré : Après Taïwan, le Burkina prend le relais

    Espérons que cette unité serz gérée avec la même rigueur que le faisaient les chinois. J’espère que dans 5 ans, cette unité ne fermera pas ses portes !

  • Le 27 janvier 2010 à 11:40, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Projet d’élevage piscicole de Bagré : Après Taïwan, le Burkina prend le relais

    Burkinabè, vous avez pris le relais des tawainais ?? On verra de quoi vous êtes capables !!!

    - Pour moi, il s’agit de travailler pour relever le défis !!
    - Il ne s’agit pas d’aller créer là-bas un petit gouspucule de revandicateurs !!
    - Il ne s’agit pas d’y être pour devenir des mangeurs de perdiems, de réclamer des perdiems, des indemnités et des frais de mission même pour aller au W.C.,

    Dans un an ou deux ans on verra de quoi vous êtes capables !

    Et il ne faudrait pas nous justifier votre échec par des motifs fallacieux car nous vous attendons aux tournants des évaluations.

    A BON ENTENDUER, SALUT !!!

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 29 janvier 2010 à 11:54, par l’optimiste malgré tout En réponse à : Projet d’élevage piscicole de Bagré : Après Taïwan, le Burkina prend le relais

    Vivement que cette unité perdure. L’expérience sous le ciel sahélien du Burkina Faso a montré qu’on n’a pas toujours su gérer les investissements légués par la coopération.
    La chose publique est perçue comme n’étant la chose de personne ; donc sa perte ne cause pas de préjudice particulier.
    Il y a vraiment lieu d’envisager un partenariat secteur public-privé dans la gestion de ce joyau comme l’a d’ailleurs suggéré M. l’ambassadeur.

  • Le 7 août 2010 à 17:18, par Françoise GERARD En réponse à : Projet d’élevage piscicole de Bagré : Après Taïwan, le Burkina prend le relais

    J’aimerais savoir si les 1000 tonnes de tilapia produites chaque année sont consommées uniquement dans les alentours de Bagré. Peut-on en faire venir sur Ouagadougou ?
    Effectivement le tilapia est un poisson à chair ferme, facile à mettre en filet et de gout agréable. Il peut devenir le "capitaine du pauvre"... Vraiment, on aimerait en manger à Ouaga ! Merci de répondre.

    PS - J’arrive à trouver du riz de Bagré à Ouaga, a quand le poisson ?

  • Le 19 décembre 2017 à 07:48, par Flavien ZOMA En réponse à : Projet d’élevage piscicole de Bagré : Après Taïwan, le Burkina prend le relais

    Bjr
    nous voulons nous lancer dans la production du tilapia du nil à proximité de Ouaga.Que faut-il faire pour déployer notre projet ?
    Cdt !