Délivrance massive de cartes nationales d’identité : La présidentielle s’annonce, le gouvernement presse le pasLe chef du gouvernement Tertius Zongo a rencontré, le lundi 9 novembre 2009 à Ouagadougou, les gouverneurs de région et les hauts-commissaires de province aux fins d’accélérer l’opération d’enregistrement gratuit et universel des naissances, et la délivrance massive des cartes nationales d’identité burkinabè. A l’orée de l’élection présidentielle de 2010, le Premier ministre Tertius Zongo, entouré de son gouvernement, a discuté, le lundi 9 novembre, avec les gouverneurs des treize régions et les hauts-commissaires des quarante-cinq provinces du pays. Objectifs, faire le point sur le déroulement de l’opération d’enregistrement gratuit et universel des naissances, lever les difficultés et mettre les bouchées doubles pour la délivrance des cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB). Entre autres obstacles qui ont impacté les résultats : la mise à disposition tardive des registres et des imprimés d’état civil, les difficultés inhérentes à la logistique, au matériel et aux ressources financières, la lenteur dans la procédure de paraphe et de cotation des registres de naissance. Par ailleurs, la saison pluvieuse a tempéré la mobilisation sociale autour de l’opération d’une part et ralenti le déplacement des équipes mixtes, d’autre part. Le faible niveau d’instruction de certains membres des équipes mixtes, l’indisponibilité de certains membres du tribunal départemental et l’inorganisation de certains services municipaux ont été également relevées. "Sachant que toute action porteuse de progrès doit reposer sur une parfaite maîtrise de son contexte et sur un savoir-faire, le gouvernement a dégagé des moyens financiers et matériels assez conséquents afin de permettre à l’opération de se dérouler normalement", a souligné le Premier ministre. L’Etat a débloqué près de 1 milliard 571 millions de F CFA pour le seul volet état civil, en vue de rendre disponibles les imprimés, registres et fournitures et soutenir le déploiement des équipes mixtes auprès des populations. Une CNIB ou un passeport pour voter Des partenaires comme l’UNICEF, Plan Burkina et San’Egidio sont venus renforcer le dispositif national. "Les informations en notre possession nous ont révélées que dans de nombreux départements, les équipes mixtes commises à la tâche se sont engagées à fond pour toucher le maximum de la population concernée", a indiqué Tertius Zongo. Malheureusement, a-t-il poursuivi, dans certaines provinces et communes, "l’indifférence, l’incompétence et les querelles de clocher ont encore eu droit de cité". Concernant cet exemple, le système de rapportage, qui devrait permettre un suivi efficient des résultats, a été sérieusement grippé faute de mise à jour régulière des statistiques par certaines provinces. Qui plus est, Tertius Zongo a expliqué le bien-fondé et l’intérêt de l’opération de délivrance massive de pièces d’état civil à la population. Selon lui, "cette opération a une importance historique pour notre pays car elle va contribuer principalement au renforcement de la démocratie à la base, à la participation citoyenne à la gestion de la chose publique et à la consolidation de l’Etat de droit". Au Burkina Faso, a-t-il fait remarquer, la situation sur le plan politique et en matière de gouvernance est marquée par la maturité des institutions démocratiques et l’affirmation de plus en plus visible du rôle de la société civile dans la gestion des affaires publiques. Ce contexte socio-politique a favorisé l’ancrage de nouvelles pratiques démocratiques comme la tenue régulière des élections, l’affirmation du pluralisme politique, l’élargissement des espaces d’expression et le renforcement du processus de mise en œuvre de la décentralisation. Dans ce contexte, a insisté le Premier ministre, la problématique de l’accès aux documents relève d’une exigence première. 15 000 CNIB/jour à Ouagadougou, 10 000 à Bobo-Dioulasso Dans cette optique a dit le chef de gouvernement, tous les Burkinabè en âge de voter sur le territoire national devront se munir obligatoirement d’un des documents ci-après : une carte nationale d’identité burkinabè, ou un passeport. Or, "l’établissement de ces pièces repose sur l’acte de naissance". D’autre part, de nombreux enfants ne sont pas enregistrés à la naissance. Une enquête menée en avril 2004 au Burkina Faso montrait que sur 7 401 364 enfants âgés de 0 à 18 ans, seulement 2 467 121 sont enregistrés . Pour permettre à tous les Burkinabè de jouir de leurs droits civiques le gouvernement a donc déclaré l’année 2009 pour l’enregistrement gratuit des naissances. D’où la présente campagne visant à enregistrer à l’état civil tous les Burkinabè en âge de voter, mais également toute personne sans distinction d’âge et de sexe, non détentrice d’acte de naissance. "Cette opération comporte d’énormes enjeux qui vous interpellent personnellement et collectivement en tant qu’administrateurs de proximité sur vos capacités à répondre avec rapidité et efficacité aux difficultés quotidiennes du terrain et à imprimer des changements qualitatifs qui s’imposent le cas échéant", a dit le Premier ministre aux grands commis de l’Administration territoriale. "Dans cette perspective, a-t-il ajouté, vous devrez être des artisans irréprochables et engagés, des administrateurs patriotes fortement imbus des principes républicains et des vertus d’intégrité et de la bonne gouvernance pour relever ce défi". Bachirou NANA Sidwaya |
Vos commentaires
1. Le 10 novembre 2009 à 10:14, par Parfait En réponse à : Délivrance massive de cartes nationales d’identité : La présidentielle s’annonce, le gouvernement presse le pas
Le système a des problèmes à plusieurs niveau. Nous constatons que l’opération de remise de la CNIB est pénible pour les populations que l’orpération d’enregistrement. Imaginer un commissariat de police qui programme la remise des CNIB de 15h30 à 17h et pour des milliers de personnes ; finalement combien de personnes arrivent à retirer par jour ? Les pauvres paysans font des va et viens entre leurs villages et le commissariat. Voilà, la pièce est là prête et pour la retirer c’est plus embètant que si on avant une diarrhée
2. Le 10 novembre 2009 à 18:25, par un burkinabé né en côte d’ivoire En réponse à : Délivrance massive de cartes nationales d’identité : La présidentielle s’annonce, le gouvernement presse le pas
A cela il faut ajouter cette forme de discrimination imposée aux Burkinabé nés à l’extérieurs. Tout un pacourt du combattant pour avoir la pièce dite nouvelle pièce d’identité. justement c’est quoi la différence entre la nouvelle et l’ancienne pour que l’obtention de la première soit aussi exigente. Que de frustrations...
3. Le 11 novembre 2009 à 14:13, par lala En réponse à : Délivrance massive de cartes nationales d’identité : La présidentielle s’annonce, le gouvernement presse le pas
A mon avis il faut que le gouvernement redouble d’effort pour l’établissement des nouvelles cartes, très pénible, pour t’alligner pendant des heures pour t’inscrire et faire la même chose pour le retrait. The time is monaie.