Télécommunications : Bip, bip, pas de réseau au Faso ?Le secteur des télécommunications est l’objet de toutes les attentions en ce moment. Et pour cause, les Burkinabè en ont fait leur chose personnelle. Tant et si bien que la moindre petite défaillance technique sur le réseau, la moindre petite gêne ou incompréhension est toujours mal ressentie par les citoyens. Ils grognent, encore et toujours, les consommateurs de technologies du Faso. Et il faut les comprendre. Sans passer forcément pour des technolâtres ou des adeptes du mac-luhanisme, ils en sont arrivés pourtant à régler l’horloge de leur quotidien sur l’heure de l’évolutionnisme. Ce qui est compréhensible, au regard des enjeux économiques du moment. En effet, avec une population estimée à plus de 14 millions d’habitants, dont une grande partie de jeunes, il est évident qu’il y a, au Burkina, de quoi faire de bonnes emplettes, sans trop de soucis. On le sait également, les chiffres existent, pour mettre tout le monde d’accord et prouver qui est qui dans cette guerre de positionnement. Mais cela, c’est une autre paire de manches. Car ce qui intéresse les Burkinabè, pour l’instant, c’est le contenu et la qualité des prestations fournies. Sur ce point, on peut affirmer, sans risque de se tromper, qu’ils ont beaucoup à (re)dire. Au point même qu’ils ont mis sur pied, depuis peu, un observatoire pour mieux comprendre ce qui se trame au sein des différentes écuries. A longueur de journées, le citoyen burkinabè ne se prive pas de « sms ». Il en envoie partout, sur tous les continents, et pour tous les motifs. Il est vrai qu’à ce jeu, il peut se rassurer sur au moins un point : il n’est pas le dernier à expérimenter cette forme de conversation rapide, puisque des personnalités comme Barack Obama ou Nicolas Sarkozy en raffolent également, même si c’est pour d’autres motivations ! A cela s’ajoutent les incessantes perturbations qui interviennent et qui entachent régulièrement la qualité d’écoute ou de réception des appels nationaux et internationaux. Ce qui, avouons-le, est un « désavantage comparatif ». Notamment pour les investisseurs intéressés par le marché burkinabè. Ces derniers, on le sait bien, ne sauraient s’accommoder de systèmes qui font la part belle au tâtonnement ou à l’amateurisme. Une autre question qui pimente les débats en salle, c’est la fameuse « redevance » audiovisuelle encore appelée « taxe télé ». Mais plus que son prélèvement, c’est son utilisation qui semble ne pas être bien comprise par les consommateurs. Toute chose qui occasionne des discussions assez emballées sur le sujet. Au contraire des seconds qui, eux, souhaiteraient réutiliser cette manne pour entreprendre des travaux de modernisation des infrastructures et des outils de travail, tout en espérant ainsi calmer la colère des téléspectateurs. Fruits de cette (nouvelle) économie des Tic qui se dessine à pas d’escargot, les télécentres publics et communautaires pullulent sous nos cieux. Ils permettent à une frange de la population de s’affranchir des griffes de la pauvreté, certes. Pourtant, il faut admettre qu’avec le temps ce marché est devenu l’otage des mêmes avatars que d’autres structures existantes. Lesquelles sont confrontées à un désordre organisationnel qui mine leur propre épanouissement. Crise de croissance, mimétisme, mauvaise appréciation des risques liés à l’activité menée sur le terrain, ce ne sont là que quelques problèmes rencontrés par la « filière » dont certains operateurs ont pourtant fait leur business. Comme dirait l’autre, ainsi va le Faso. Le froc des uns fait le fric des autres. Certes, il existe une association des propriétaires de télécentres. Pour autant, la densité des « cabines » n’a pas sensiblement baissé au « mètre carré ». Dans une même rue, on peut ainsi apercevoir deux, trois, voire quatre boîtes concurrentes, toutes alignées et attendant des clients. A. Traoré Le Journal du Jeudi |
Vos commentaires
1. Le 20 octobre 2009 à 12:42 En réponse à : Télécommunications : Bip, bip, pas de réseau au Faso ?
Une question sur la redevance télé :
Je suis un utilisateur du CashPower de la SONABEL. A chaque achat je constate que je paie la redevance télé même si c’est dans le même mois.
A qui reviendra le surplus de paiement sachant que la SONABEL ne reverse pas à qui de droit ,les doubles les triples, ...et n_tuples paiements ? Il y a ceux-là qui s’achètent 500 F d’unité tous les 3 jours, vous-vous imaginez ?
Ps : Pour la redevance mensuelle propre à la SONABEL,là c’est trop gros pour pour passer inaperçu, mais là encore, on pourra vous dire que la machine n’a pas pris en compte votre précédent paiement.