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M. Prodi invite le président Compaoré à contribuer la paix en Cote d’Ivoire

samedi 15 novembre 2003.

 

OUAGADOUGOU, 14 nov (AFP) - 16h30 - Le président de la Commission européenne, Romano Prodi a invité vendredi à Ouagadougou le président Blaise Compaoré à s’impliquer dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire.

"Il y a deux millions et demi ou plus de vos concitoyens en Côte d’Ivoire, vous avez aussi une responsabilité", a affirmé M. Prodi en s’adressant au président Compaoré sur le perron du palais présidentiel à l’issue de leur entretien.

"Il faut pousser parce que nous sommes dans des moments difficiles, à la limite de l’effondrement : si nous n’intervenons pas l’économie ira mal, la vie sociale du pays a d’énormes problèmes", a estimé M. Prodi qui était arrivé jeudi soir dans la capitale burkinabè pour une visite de 48 heures.

"Il faut travailler ensemble pour appliquer les accords de Marcoussis (accords inter-ivoiriens signés en janvier 2003 en France) dans les domaines nécessaires pour la démocratie, pour les élections futures (en 2005), sur la propriété foncière, la citoyenneté", a-t-il ajouté.

Romano Prodi a également appelé, comme il l’avait fait la veille à Abidjan, les "forces nouvelles" (ex-rébellion ivoirienne) à réintégrer le gouvernement de reconciliation nationale qu’elles avaient quitté fin septembre dernier.

"Nous ne prenons pas de décisions pour la Côte d’Ivoire, nous sommes là pour aider", a conclu M. Prodi.

En retour, le président Compaoré a estimé que sa "contribution" à la résolution de la crise ivoirienne "ne pouvait venir qu’en appui à la volonté des Ivoiriens".

"Notre contribution ne peut venir qu’en appui à la volonté, si elle manifeste, des Ivoiriens de trouver une solution à cette crise", a-t-il déclaré.

"De notre coté comme pour la sous-région, les intérêts sont divers et nombreux. Il est certain que nous apporterons tout l’appui qu’il faut à la concrétisation des accords de Marcoussis", a indiqué M. Compaoré.

Jeudi le président de la Commission européenne avait averti à Abidjan que les aides européennes ne seraient pas décaissées tant que les parties en conflit ne mettraient pas en oeuvre les accords de paix de Marcoussis, de plus en plus menacés depuis l’échec en début de semaine du sommet ouest-africain d’Accra.

Dans la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis le début d’une rébellion armée en septembre 2002, "il y a une seule voie de sortie : les accords de Marcoussis", signés en janvier en France par les principaux partis politiques et les rebelles ivoiriens, avait-il martelé.

AFP