Le progrès moral en marcheLes 263 mm d’eau tombée le mardi 1er septembre sur Ouagadougou laisse une marque indélébile sur les esprits. L’ampleur de la catastrophe aux plans humain et matériel relève de la démesure. Les « dieux » sont-ils en colère contre les habitants de la capitale ? Les personnes physiques, les infrastructures publiques (ponts, immeubles, etc.), les biens immobiliers privés (maisons d’habitation et ou ateliers de travail, biens matériels) et autres ravagés par des eaux en furie témoignent de l’ampleur du désastre. En réponse à ce malheur national, le peuple dans ses différentes composantes, comme un seul homme, a montré ses capacités de réaction (…). La réponse individuelle et collective, spontanée et immédiate, démontre que notre peuple possède toujours les ressorts sociaux nécessaires pour sa survie face au drame. Les réponses individuelles ont commencé par de simples gestes et paroles de réconfort dans les quartiers, les voisinages où les uns secourent les autres, leur fournissent gites et couverts, voire plus. Les réponses collectives sont ces images des soldats du feu, ces « hommes de tenue » … sous la pluie, déployés sous des trombes d’eau, au péril de leur vie pour apporter réconfort aux autres. C’est aussi, cette image du Premier Ministre, sous la pluie, venu hic et nunc témoigner sur de nombreux sites de sinistres, la solidarité du gouvernement (…). Et que dire du travail fait depuis « le premier septembre et la leçon du premier septembre », par ces ouvrières et ouvriers de tous les paliers de la plume, des micros et des caméras… Depuis des moments, l’on s’interrogeait sur le sort de la morale au Faso. Beaucoup avaient déjà célébré la messe de requiem des valeurs morales de notre société. Mais la réaction vive des particuliers, des autorités nationales et communales au défi lancé par le déluge finit par convaincre de la survivance de la morale au Faso. C’est l’occasion de reconnaître ce mérite aux burkinabè de l’intérieur et de l’étranger, qui d’un même élan ont montré leur solidarité fraternelle aux sinistrés. Cette catastrophe interpelle aussi les gestionnaires des biens qui seront récoltés pour les sinistrés. Loin d’être une occasion pour vivre de la charogne, il est impératif que les responsables chargés de la gestion des biens sachent qu’ils sont investis d’une mission fort citoyenne, voir « divine », celle d’apporter une main secourable à des personnes en difficulté. Il s’agit là d’un rappel nécessaire car chaque homme possède une face animale qu’il faut combattre. Que ceux qui ont déjà élaboré des programmes d’enrichissement sur le dos des sinistrés se le tiennent pour dit. Il faut faire prévaloir l’humain en ce temps d’épreuves. Les autorités et les sinistrés sollicitent l’appui de tous. Il faudrait donc que ce qui sera reçu aille à la bonne adresse. Chacun de nous est donc interpellé, au niveau individuel et collectif. Ce drame doit être pour nous l’occasion d’un nouveau départ. Il s’agit de revoir l’aménagement et la nature des constructions dans nos villes et campagnes afin d’éviter de telles catastrophes. L’idée des logements sociaux bien construits doit être encouragée afin de sécuriser les populations vulnérables. Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr) Sidwaya |
Vos commentaires
1. Le 14 septembre 2009 à 16:05, par Sidbee ( En quête de vérité ) En réponse à : Le progrès moral en marche
Je salue les velleités de ce titre intitulé "progrès moral en marche". En effet ces manifestations concrètes de solidarité sont à noter, à souligner, à encourager. Cela temoigne d’une certaine disposition de la population à consolider la vie en communauté.
Je voudrais avec ce article dire "cheers" aux citoyens burkinabe dans cet elan de solidarité.
Cependant, cependant, et encore cependant, ceci est loin de meriter la qualification de "progrès moral en marche".Il en faut ENORMEMENT pour parler de progrès moral.
La simple manifestation de pitié pour les uns, de compassion pour les autres, d’empathie pour certains à l’egards des SINISTRES est loin du progrès moral. En réalité, le diagnostic de la moralité publique est si alarmant au Burkina Faso, que je dirais hardiment que ce n’est même pas là qu’on nous attend le plus. N’importe quel FARFELU d’ETRE HUMAIN est doué de pitié. Encore qu’on peut être punie pour NON-ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER.
Le vrai progrès moral commence quand on prend conscience de ce que j’appelle la RECIPROCITE NECESSAIRE qui existe entre SOI ET AUTRUI ; quand on prend conscience de l’aveuglement EGOCENTRIQUE qui caracterisent les 6 millards d’êtres humains que nous sommes sur cette planète.
Le progrès moral exige la pratique CONSCIENTE ET APPLIQUEE des grandes vertus morales : intégrité, esprit de vérité, objectivité, empathie, équité, ...
Des actes sporadiques de bonne volonté sont loin de suffir pour éléver l’édifice de l’EXCELLENCE MORALE.
Du courage à tout le monde mais sachons qu’il en faut encore énormément en matière de progrès moral.