CHUSS Souro Sanou : Des médecins réclament leurs émoluments
Les spécialistes et hospitalo-universitaires du Centre hospitalier universitaire Souro-Sanou (CHUSS) menacent de “ rester chez eux ”, si la direction générale ne procède pas, d’ici fin septembre 2009, au paiement des sommes qui leur sont dues au titre des reversements et des émoluments des médecins de l’hôpital. Sur la base d’un arrêté interministériel en date du 23 juillet 2008 (2008-0272/ MS/MEF/MFPRE), le ministre de la Santé a enjoint, en juin dernier les premiers responsables de trois Centres hospitaliers universitaires (CHU) de payer les indemnités liées aux émoluments des hospitalo-universitaires et au reversement des médecins spécialistes dans la catégorie P. La mesure est effective pour les hospitaliers des CHU Yalgado Ouedraogo et Charles De Gaulle de Ouagadougou depuis fin août 2009, alors que leurs collègues de Bobo-Dioulasso, se sont vu proposer la fin du mois de novembre prochain pour le règlement d’une partie de la somme. La décision de la direction générale, évoquant “ un manque d’argent ”, a suscité le mécontentement des principaux concernés. Ils ont pour cela, adressé une lettre en date du 1er septembre 2009, au ministre de tutelle pour “ le prendre à témoin ” et l ‘informer de la situation des hospitalo-universitaires du CHU Souro-Sanou. Pour le Pr Aboubacar Nacro, chef du service pédiatrie de l’hôpital, il est inadmissible que leurs collègues de Ouagadougou, au nombre de 300, puissent entrer dans leurs droits pendant le CHUSS de Bobo-Dioulasso se montre incapable de gérer seulement une trentaine de personnes. De l’avis du Pr. Nacro , “ les difficultés financières sont imputables à la direction générale ”, si difficultés il y a. Il estime avoir consenti des sacrifices avec ses collègues, en acceptant d’une part, que les avantages soient comptabilisés à partir de juin 2008 (alors que beaucoup sont spécialistes depuis 20 ans) et de l’autre, que le paiement de la dette sociale soit échelonné. En effet, cette dette se chiffre à environ 93 millions de nos francs au titre des émoluments et les intéressés ont proposé à la direction du CHUSS le paiement de 6 mois de rappel (environ 41 millions de F CFA) et le rééchelonnement de l’autre moitié. Mais la direction générale “ craint une cessation de paiement des salaires de l’ensemble des travailleurs si elle s’exécute ”. Face à ce qu’ils considèrent comme “ des manœuvres de diversion de la direction générale ”, les médecins spécialistes et les hospitalo-universitaires du CHUSS de Bobo-Dioulasso, se réservent le droit d’entreprendre toute action afin de recouvrer leurs dûs si rien n’était fait d’ici fin septembre 2009 au plus tard. Ils ont signifié leur “ ferme détermination à faire aboutir ces revendications ” à la directrice générale, Korotoumou Ouattara, dans une lettre en date du 20 août 2009. Elle précise par ailleurs qu’elle a trouvé “ d’importants arriérés ” à sa prise de service (209 millions de F CFA, dont 93 millions au titre des émoluments et qu’ “ on ne va pas sacrifier le salaire de près de 700 travailleurs pour payer les indemnités d’une trentaine de médecins ” Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr) Monsieur le Ministre de la Santé Nous venons, par cette lettre, vous informer de la situation des hospitalo-universitaires du Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso. Depuis le mois de Juin le paiement a toujours été reporté au mois suivant. La direction générale avec son staff de financiers craint une cessation de paiement des salaires de l’ensemble des travailleurs si elle s’exécute. Les dernières négociations avec la direction générale en date du 27 août 2009 montrent que celle-ci n’est pas prête à faire quelque chose avant fin novembre si le budget le permet (dixit la Directrice Générale). Pour montrer notre disponibilité à la résolution des problèmes, nous avons proposé au mois d’août le début du paiement avec six mois de rappel au lieu de douze, les six mois restant pouvant faire objet de discussion de rééchelonnement. Mais c’est une fin de non recevoir que nous a opposée la direction générale. C’est en cela que nous vous prenons à témoin ainsi que l’opinion bobolaise et nationale qu’il ne saurait y avoir deux poids deux mesures : pendant que les intéressés des deux autres CHU du pays ont une solution claire à ce problème, c’est le divertissement à Souro-Sanou malgré le fait que les hospitalo-universitaires soient moins nombreux qu’au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHUYO). Bobo-Dioulasso, le 01-09-2009 Pour la section SYNTSHA du Houet, Le Secrétaire général : BAHAN Damoudo Les médecins spécialistes et hospitalo-universitaires du CHUSS Bobo-Dioulasso Burkina Faso A Madame la Dierctrice Générale Objet : Paiement des sommes dues au titre des reversements et émoluments des médecins du CHUSS Madame la Directrice Générale, Suite aux rencontres multiples que nous avons eues avec vous pour le paiement des sommes dues au titre des reversements et émoluments, nous n’avons rencontré que votre refus catégorique de résoudre ce problème. Pendant que les deux autres Centres hospitalo-universitaires (CHU) ont commencé le paiement effectif, vous vous obstinez à reporter le règlement du problème à une date incertaine de 2010 sans en préciser les modalités. Bobo-Dioulasso, le 20 août 2009 Sidwaya |
Vos commentaires
1. Le 4 septembre 2009 à 15:17, par bypac En réponse à : CHUSS Souro Sanou : Des médecins réclament leurs émoluments
Toutes les procédures sont en bonne et due forme, alors je suis tout à fait d’avis que tous les moyens à votre disposition soient mis en oeuvre pour avoir vos dûs. Déjà que c’est un sacrifice d’être médecin, s’il faut encore en pâtir financièrement ce serait inadmissible...
Alors en avant la grève...
Le 7 septembre 2009 à 11:50, par xyz En réponse à : CHUSS Souro Sanou : Des médecins réclament leurs émoluments
Ah oui ! On ne peut pas demander à certains d’attendre que d’autres aient leur salaire garanti pour un travail non encore fait et mettre sous silence ce qui est déjà dû depuis plus d’un an !!! Je crois que la direction tente de diviser le personnel. Soyons vigilent. C’est de cette manière qu’on s’est arrangé pour exclure les médecins du reversement alors que les infirmiers en ont bénéficié depuis 1999 et qu’on a renvoyé l’échéance des médecins en 2007... Quelle injustice !!!!!