Issaka Lingani à un internaute : "Les fait sont sacrés, les commentaires sont libres"
Réagissant à l’Editorial de notre dernière édition, un internaute nous a fait parvenir le mail ci-dessous auquel nous avons répondu. De : Zoungrana W.Stéphane dieloug@yahoo.fr Bonjour et bon souvenir de Nairobi ! Je pense que tout va bien chez vous. Permettez-moi, cher compatriote, de contribuer un tout petit peu suite à l’article que vous aviez écrit. En votre qualité de journaliste, vous n’êtes pas supposé prendre partie mais de dire les faits tels qu’ils se présentent. Maintenant vous discréditez la fonction du journaliste que déjà les gens ont du mal à supporter. Votre article a été bien écrit et avec un style soutenu pour que je vous tire mon chapeau mais l’argumentation vient tout détruire. Comme dit un adage, c’est comme cracher le « maize » dans les yeux de celui à qui l’on veut enlever la poutre dans l’œil. ZOUNGRANA Wilfried Stephane NDLR : Contrairement à ce que vous semblez croire, il n’est pas interdit aux journalistes d’avoir des points de vue et de les exprimer. La seule obligation qui leur est faite c’est de respecter les faits et de les présenter avec objectivité. Il leur est ensuite loisible d’en faire tous les commentaires qu’il leur plairait de faire en fonction de leurs convictions politiques, philosophiques, etc., mais en respectant leur responsabilité sociale. Un principe professionnel très souvent cité dit d’ailleurs que : "LES FAITS SONT SACRES, LES COMMENTAIRES SONT LIBRES" Par ailleurs, en journalisme, il y a différents genres d’écritures : reportage, interview, chronique, billet, analyse, commentaire, éditorial, etc. Chacun de ces genres a ses règles. L’éditorial est par excellence le genre qui, plus que les analyses et les commentaires, autorise les points de vue. Il engage généralement tout le journal même s’il est signé par une personne. Vous comprendrez donc que nous n’avons fait qu’exprimer nos avis sur la sortie de Monsieur Salif DIALLO. Si vous lisez d’autres journaux du pays, et je suis certain que c’est le cas, vous avez du constater que de nombreux autres journalistes ont écrit sur le sujet en exprimant leurs points de vue. Cela est tout à fait normal. Malheureusement de nombreuses personnes tombent facilement dans l’erreur de soutenir que le journaliste n’a pas le droit d’exprimer de points de vue. Si vous faites attention vous constaterez que c’est chaque fois que ces points de vue ne correspondent pas aux leurs. En réalité, c’est une forme d’intolérance et une faiblesse intellectuelle. Contrairement à vous qui faites preuve de courtoisie, certains insultent et vont jusqu’à menacer, voire attenter à la vie des journalistes parce qu’ils ne partagent pas les opinions qu’ils émettent. En matière de défense de la liberté d’opinion, il faut être intransigeant en s’élevant contre toutes les formes d’intolérance car on part généralement des gestes anodins aux pires. Cela dit, on n’a pas besoin d’être du CDP pour sentir la nécessité de donner son avis sur la proposition de conduire notre pays vers un régime parlementaire ou sur le processus pour y parvenir. C’est même un devoir pour tout citoyen ! D’ailleurs, dans notre édition de la semaine, nous interrogeons tous les courants politiques pour recueillir leurs opinions sur le sujet. C’est ça le journalisme ! Permettre à toutes les opinions de pouvoir se mettre en valeur. Si vous nous lisez régulièrement, vous devez avoir constaté que sur tous les sujets à polémiques, nous avons toujours ouvert nos colonnes à tous les courants politiques sans aucune restriction. Si vous lisez la presse nationale, vous constaterez aussi qu’ils ne sont pas nombreux les journaux qui s’autorisent une telle liberté. Même pas ceux qu’on présente comme étant les plus "libres". Merci encore pour votre réaction et surtout poursuivez votre projet d’être journaliste. C’est le plus noble des métiers ! |
Vos commentaires
1. Le 23 juillet 2009 à 08:56, par rions de la democratie En réponse à : Issaka Lingani à un internaute : "Les fait sont sacrés, les commentaires sont libres"
C’est le plus noble des métiers ? c’est ce que disent notamment les avocats, les medecins, les enseignants. Il y a de bons avocats comme il en existe qui volent au sens premier du terme, il y a de bons medecins et des assasins, de bons enseignants et de notoires incompétents à tout point de vue. Mais, s’il existe un mauvais cordonnier, nous ne serons que mal chaussés, pas plus. Je ne peux pas en dire autant des trois autres catégories citées, leur responsabilité sociale est trop grande ! Le journalisme, au regard de son rôle de chien de garde de la démocratie, est certainement noble, mais dire qu’il est le plus noble n’emporte pas ma conviction. Un auteur disait : "sans information libre, intelligente, éclairée, la société politique est privée de sens". Le même auteur ajoute que "il a fallu la liberté de la presse pour contrer certains regimes autoritaires, aujourd’hui, il faut s’éléver contre le pouvoir despotique et le rôle très souvent lugubre de la presse pour préserver l’humain". La noblesse battre de l’aile...
Le 23 juillet 2009 à 12:10 En réponse à : Issaka Lingani à un internaute : "Les fait sont sacrés, les commentaires sont libres"
Bien dit, le journalisme est noble et très important mais pas le plus noble.... Clair et net !
2. Le 23 juillet 2009 à 15:44 En réponse à : Issaka Lingani à un internaute : "Les fait sont sacrés, les commentaires sont libres"
"Malheureusement de nombreuses personnes tombent facilement dans l’erreur de soutenir que le journaliste n’a pas le droit d’exprimer de points de vue. Si vous faites attention vous constaterez que c’est chaque fois que ces points de vue ne correspondent pas aux leurs. En réalité, c’est une forme d’intolérance et une faiblesse intellectuelle. Contrairement à vous qui faites preuve de courtoisie, certains insultent et vont jusqu’à menacer, voire attenter à la vie des journalistes parce qu’ils ne partagent pas les opinions qu’ils émettent." M. Lingani, vous aurez été plus pertinent dans ce paragraphe en faisant justement référence au cas Norbert ZONGO, pour lequel on savait de quel côté vous vous situez. Du journalisme revolutionnaire au journalisme démocratique, je salue votre parcours....
Un internaute modéré